Dix plats mangés par les personnages de la littérature classique russe

Gastronomie
EKATERINA OPARINA
La littérature russe est une vraie encyclopédie des recettes traditionnelles de l’art culinaire russe, à tel point que parfois ces chefs-d'œuvre peuvent être lus comme des livres de cuisine. Découvrez avec nous les plats mentionnés sur les pages des romans russes du XIXe siècle et leurs recettes.

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1. Eugène Onéguine d'Alexandre Pouchkine

Le héros du roman en vers de Pouchkine était un fin gourmet - le chef-d'œuvre du poète russe le plus célèbre décrit toutes sortes de plats populaires auprès de la noblesse russe au début du XIXe siècle. Si dans la capitale de la Russie impériale, Pétersbourg, le personnage principal du roman, un jeune dandy appelé Eugène Onéguine, donnait la préférence à la cuisine européenne, à Moscou, il savourait des délices russes traditionnels. L'un des plats qu'il a y essayé était la soupe au sterlet, qui peut être facilement préparée aujourd'hui en remplaçant le sterlet par d'autres poissons.

La famille de la bien-aimée d'Onéguine, Tatiana Larina, préférait également la cuisine russe, en particulier, les blinis (crêpes russes) qui étaient mangés pendant Maslenitsa, une fête slave qui symbolise l'approche du printemps. À l'époque, ce plat était préparé exclusivement à partir de farine de sarrasin. La recette des blinis est simple, mais le processus de cuisson est assez compliqué.

2. Les Âmes mortes de Nicolas Gogol

Piotr Pétoukh, l'un des propriétaires terriens qui reçoit la visite de l'anti-héros de la tragi-comédie de Gogol, Pavel Tchitchikov, dans sa quête d’« âmes mortes » (des serfs morts qui « vivaient » dans les registres de l’État), décrit la nourriture comme un « remède à l'ennui ». Pétoukh parle avec de passion du petit-déjeuner et du dîner, comme en témoigne la description d'un des plats russes traditionnels, le koulibiac (tourte russe avec diverses garnitures), qu'il commande à ses chefs : « Et pour la koulibiac, tu le feras carré avec un savoureux claquement de lèvres... Dans un angle, tu mettras des joues d’esturgeon et des cartilages de sterlet ; dans un autre, un bon gruau de sarrasin à l’oignon et aux champignons, puis de la laitance, de la cervelle, et puis... et puis... enfin, tu vois ce que je veux dire.... ».

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3. La Nuit de la Saint-Jean de Nicolas Gogol

L'un des héros de la nouvelle de Gogol La Nuit de la Saint-Jean - le cosaque Patsiouk - mange des varenikis (ravioles russes) vraiment magiques : ils se trempaient eux-mêmes trempé dans la crème aigre et volaient dans sa bouche. Les varenikis sont avant tout un plat ukrainien, mais ils sont également très répandus dans le sud de la Russie. Il est peu probable que vos varenikis faits maison s'envolent vers vos invités - à moins que vous ne les jetiez dans leur bouche, - mais ils n'en seront pas moins savoureux !

4. Oblomov d'Ivan Gontcharov

La nourriture savoureuse est l'une des occupations les plus importantes de la vie du propriétaire terrien russe paresseux Ilia Oblomov, protagoniste du roman du même nom de l'écrivain russe Ivan Gontcharov. Oblomov se souvient souvent des plats qu'il mangeait dans son enfance. Par exemple, une « tarte géante » - qui pourrait nourrir une famille entière pendant une semaine. Sa femme, Agafia Pchénitsyna, a fini par lui cuire une telle tarte au poulet et aux champignons. À en juger par la description, ce n'est rien de plus que le célèbre kournik russe. 

 Oblomov se souvient souvent à haute voix : « Quel miel, quel kvas étaient brassés à Oblomovka (son domaine familial - ndlr) ! ». Si vous voulez préparer votre propre kvas, une boisson russe traditionnelle à base de pain de seigle, découvrez sa recette en cliquant sur ce lien.

5. Anna Karénine de Léon Tolstoï

Bien que Stépane Oblonski, le frère d'Anna, préfère les plats sophistiqués, après avoir dégusté les plats russes simples servis chez son ami de longue date, Constantin Lévine, il est forcé d'admettre que « tout était excellent et merveilleux ». L'un de ces plats « simples » était une soupe aux orties, qui est particulièrement appréciée en été. Le plus difficile dans sa préparation est de récolter cette plante sans se brûler.

6. Le Maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov

Boulgakov est l'un de ces auteurs qui chantent si lyriquement la nourriture russe dans leurs œuvres que le lecteur éprouve involontairement une sensation de faim. Même des plats aussi simples que le hareng aux oignons ou le bortsch deviennent irrésistiblement appétissants dans sa description. La préparation du bortsch russe ne pose aucune difficulté si vous suivez la recette et n'oubliez pas le composant principal mentionné dans le livre - l'os à moelle. Quant à la cuisson du hareng, c'est encore plus facile, comme on dit : « Petit poisson deviendra grand ! ».

7. Guerre et Paix de Léon Tolstoï

Le rasstégaï, ce chausson fourré large et oblong à base de pâte levée, était un incontournable sur la table des Rostov, l'une des familles centrales du roman Guerre et Paix. Il est généralement farci de poisson, bien que la viande, des champignons ou des carottes et des œufs puissent également être utilisés. Une caractéristique distinctive du rasstégaï est le petit trou situé à son sommet. Tout le monde peut facilement le cuisiner selon une recette traditionnelle russe.

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8. L'Idiot de Fiodor Dostoïevski

Dans ce roman de Dostoïevski, le petit-déjeuner dans la maison de l'un des personnages, le général Epantchine, est décrit de manière très haute en couleurs. Varié et extrêmement copieux, aux côtés de plats légers et sucrés, il comprenait même des escalopes et un bouillon chaud. Et, bien sûr, il y avait une place sur la table pour les blinis (crêpes) bien-aimés du général. Les crêpes restent aujourd'hui un grand hit du petit-déjeuner en Russie. Quant aux escalopes et au bouillon, ils sont désormais de plus en plus mangés au déjeuner ou plus tard.

9. Terres vierges d'Ivan Tourgueniev

Les personnages principaux du roman Terres vierges, Fimouchka et Fomouchka Soubotchev, sont des vieux-croyants vivant selon les traditions du XVIIIe siècle. Il n'est pas surprenant que pour le déjeuner, les époux préféraient manger des plats essentiellement russes, qui étaient toujours servis sur la table à midi précis. Bien qu'il s'agisse des personnes âgées, la variété des plats étonnera même les gourmets les plus difficiles. Leur menu comprenait du rassolnik (soupe à base d'orge perlé et de cornichons), de la solianka (soupe à base de viande, de poisson ou de champignons et d'épices) et même des syrnikis (petits palets russes au fromage blanc qui sont aujourd'hui consommés presque exclusivement au petit-déjeuner).

10. Pères et Fils d'Ivan Tourgueniev

Tourgueniev lui-même aimait beaucoup la confiture, en particulier de groseille. Il a transmis cet amour aux héros de ces livres. En particulier, ce délice était omniprésent dans la maison des Kirsanov, les protagonistes du roman Pères et Fils. Le chef de famille, Nikolaï Petrovitch, est un grand amateur de confiture de groseille et ne peut imaginer sa tasse le thé sans confiture. Vous pouvez essayer de préparer vous-même cette douceur en lisant cette recette.

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