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Kazan (800 km à l’est de Moscou)
« J’avais aussi très envie de partir à l'aventure, de découvrir quelque chose de nouveau et la Russie c’est une destination atypique », confie Alaïs, 26 ans, qui s’est donc rendue dans ce pays à trois reprises, dont un séjour de quatre mois. Comme l’explique cette Française, qui s’y est enfoncée jusqu’en Sibérie, tout a commencé il y a 4 ans un peu par hasard, avec l’apprentissage de la langue de Pouchkine. Ensuite, au fur et à mesure de ses échanges avec des Russes, l’envie de découvrir cette terre est née. Certes, comme c’est souvent le cas, la prise de connaissance a commencé par des voyages dans les deux capitales, mais la carte de ses déplacements à l’intérieur du pays n’a pas tardé à s’élargir.
Interrogée aujourd’hui sur sa ville de prédilection, elle évoque la capitale de la République du Tatarstan, Kazan, intégrée à la Russie sous Ivan le Terrible. « J'ai eu un énorme coup de cœur pour Kazan avec sa culture un peu plus exotique pour les Français. Dès que j'y ai mis les pieds, je m'y suis sentie très bien », explique la jeune femme.
C’est l’architecture de cette ville sur la Volga, avec son kremlin au-dessus des remparts duquel culminent les minarets de la mosquée Qolsharif, les coupoles azur de la cathédrale de l’Annonciation et la tour penchée Söyembikä, qui a conquis le cœur de cette Française avouant ne pas s’être lassée d’y retourner encore et encore. Elle se souvient d’une fois, où, de retour du Baïkal, elle n’a pas pu s’empêcher d’y passer rien que pour une journée.
« J’avais loué un appartement pour une nuit qui avait une vue imprenable sur le kremlin, et je suis restée à la fenêtre toute la journée, puis à admirer le coucher de soleil. C'était vraiment un moment de bonheur », partage-t-elle son souvenir.
En outre, cette ville illustre parfaitement le multiculturalisme de la Russie – le pays compte plus de 160 ethnies, dont les deux plus nombreuses (les Russes et Tatars) vivent depuis des siècles côte-à-côte à Kazan. Cet aspect se traduit d’ailleurs dans l’allure même de la cité où, comme le raconte Alaïs, « les mosquées côtoient les coupoles dorées des églises ».
Ayant récemment accueilli une multitude de compétitions sportives, dont les Jeux universitaires d’été 2013 et des matchs de la Coupe du monde de football, la ville de Kazan a connu une remarquable rénovation, la rendant confortable, attractive et moderne.
Le charme forgé par ce mélange entre présent et passé est complété par la personnalité des locaux, qu’Anaïs qualifie de très accueillants à tous les niveaux. « En général, au premier abords, les Russes ont la réputation d'être assez froids. Ici, il me semble que l'accueil est un peu plus chaleureux ».
Nijni Nivgorod (420 km à l’est de Moscou)
Dispersée aujourd’hui entre différents pays de ce qui était connu jadis comme le camp socialiste, la famille de Léana, 27 ans, plonge ses racines dans l’un des pays ayant à l’époque formé l’URSS. Ayant elle-même grandi en France, la jeune femme considère pourtant que la Russie unit en elle les différentes particules de son identité. Rêvant d’apprendre la langue de ce pays, en 2018 elle est donc partie effectuer un séjour d’un an dans la petite ville de Zavoljié, près de Nijni Novgorod.
Ce séjour lui a permis certes d’explorer différents coins du pays, mais c’est justement Nijni qui a conquis son cœur. Cette ville verdoyante perchée sur une colline entre la Volga et l’Oka semble avoir été créée pour les promenades pédestres qui permettent de contempler les vues imprenables s’ouvrant depuis les quais.
L’allure de cette ville fondée par des marchands porte encore l’empreinte de l’époque où elle était connue comme l’un des principaux centres commerciaux du pays. « La rue Bolchaïa Pokrovskaïa en est le cœur avec ses grandes bâtisses richement décorées ainsi que ses nombreux magasins d'artisanat », explique Léana.
En outre, cette ville, dont l’histoire commence au XIIIe siècle, préserve toujours « beaucoup de maisons traditionnelles en bois parées de dentelles sculptées sur le rebord de leurs fenêtres et des églises dignes d'intérêt : la multicolore église Stroganov ou la cathédrale dorée Saint-Alexandre-Nevski ».
La bonne infrastructure des transports permet de naviguer facilement entre les différents quartiers de Nijni et non pas qu’au centre, fait noter Léana, ajoutant que ceci rend la vie dans cette ville de quelque 1,2 million d’habitants agréable.
Elle ne cache en outre pas son émerveillement face à la facilité avec laquelle elle a trouvé un langage commun avec les locaux. « Les habitants ont toujours été très chaleureux avec moi. Ils l'étaient encore plus dès qu'ils voyaient que j'apprenais leur langue et que je leur disais combien j'aimais leur pays et leur culture », se souvient-elle.
Novossibirsk (3 345 km à l’est de Moscou)
« Pour moi c’est un pays qui m’intriguait autant qu’il me fascinait ». À 21 ans, Justine assure avoir aimé la Russie avant même de la connaître et s’être toujours intéressée à son histoire, mais aussi sa culture et sa langue.
Venue pour la première fois en tant que touriste, elle n’a pas tardé à y retourner pour suivre un cursus de russe à Novossibirsk. Et ce n’est ni Moscou, ni Saint-Pétersbourg, mais cette ville située en plein milieu de la Sibérie, avec son atmosphère particulière et son charme hivernal, qui est devenue sa préférée dans le pays des tsars.
« J’ai aimé son ambiance et surtout son authenticité, bien loin de l’influence européenne avec une culture et de vraies habitudes russes, c’est pour moi la vraie Russie », estime Justine.
En décrivant la ville, elle se souvient de la place centrale – bien sûr portant le nom de Lénine – sur laquelle donne le bâtiment majestueux du Théâtre d’opéra et ballet de Novossibirsk avec sa coupole argentée. En hiver, se remémore-t-elle, pendant la période des fêtes de fin d’année, un gigantesque sapin et une patinoire y étaient installés. « J’ai pu y faire un peu de patin et c’était un super moment ! ».
Pour les couchers de soleil et le silence, il n’y a en outre, selon elle, rien de mieux que les berges de l’Ob, où « la beauté du paysage était splendide ».
L’immersion dans la vie de cette ville sibérienne avec ses rues propres et une myriade d’anciens bus a été facilitée par le fait que Justine s’est installée chez une famille d’accueil. Grâce à cette dernière, elle a notamment pu vivre cette étonnante expérience de séjour à la datcha russe avec bania et chachliks.
« Nous sommes partis à une heure de la ville dans un petit village, les paysages en allant à la destination étaient déjà splendides, de la neige de partout, sur les routes même, la rivière gelée, les forêts de sapins... À couper le souffle ! », revit-elle ses moments dans sa mémoire.
Malgré les fameux gels qui règnent en maître en Sibérie, Justine assure que le cœur des locaux reste chaud. « Ils sont de premiers abord fidèles à eux-mêmes, un peu froids. Mais ce n’est qu’un masque et une fois que vous leur parlez ils sont extrêmement gentils, souriants, sociables et cherchent toujours à vous aider ».
Perm (1 390 km au nord-est de Moscou)
C’est depuis à peu près 2 ans que Youcef, fondateur de la page « Russophiles algériens », vit dans le pays des grands froids. Comme nos autres interlocuteurs, il a eu l’occasion de parcourir plusieurs villes russes, pour finalement arrêter son choix sur celle de Perm, près de l’Oural, où il fait actuellement ses études.
« Сe que j’ai découvert à Perm est pour moi une expérience très enrichissante, j’ai eu la chance de voir une autre facette de ce pays », avoue ce jeune homme de 27 ans.
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D’un côté, il s’agit d’une ville axée sur la culture, où la vie créative bouillonne, et Youcef conseille donc aux touristes de prêter attention aux innombrables théâtres et musées de la cité. Son favori est celui d’opéra et de ballet, jadis l’un des théâtres les plus réputés d’URSS. « Il organise quotidiennement des représentations de grand niveau », s’enthousiasme notre interlocuteur.
Mais ce qui a vraiment conquis le jeune homme, c’est la nature de la région de Perm, un vrai joyau possédé par les locaux. C’est non sans émerveillement qu’il se souvient par exemple de la vue à couper le souffle qui s’ouvre depuis les colonnes de l’Ousva, un énorme massif rocheux qui se dresse au bord de la rivière homonyme. « La nature en Russie est une des choses qui m'ont encore plus lié à cette terre ! », dit-il.
« En participant à ces expéditions dans la nature sauvage et hostile par des températures qui vont en dessous des -20°C on comprend la profondeur de certaines œuvres russes, de son impact sur l'héritage culturel et social accumulé dans ce pays », déduit Youcef.
Il a en outre mot à dire à propos des locaux qui, bien qu’ils n’aient que rarement affaire aux étrangers, sont extrêmement ouverts et hospitaliers. « J’ai vraiment ressenti un très bon accueil de leur part, beaucoup m’ont aidé et ont été ouverts aux discussions, curieux de découvrir ma culture, d’échanger en français, anglais et arabe », s’émerveille-t-il.
À titre de preuve, il raconte qu’un jour il a mentionné devant une connaissance l’incommodité de la cité universitaire. Quelle a alors été sa surprise lorsque l’homme n’a pas hésité à l’inviter à loger chez lui. « J’ai donc passé 6 mois avec un Russe : une expérience d’immersion avec la société que je conseille afin de comprendre les spécificités culturelles de ce peuple », conclut Youcef.
Vladivostok (9 260 km de train au sud-est de Moscou)
« L'histoire et la taille de ce pays me fascinent ! », confie Jeanne, 22 ans, en parlant avec nous de la Russie. N’ayant visité ce pays qu’une seule fois, elle a toutefois eu l’occasion de découvrir plusieurs villes de cette contrée et même si son cœur n’appartient pas qu’à Vladivostok, elle a accepté de partager avec nous ses impressions au sujet de cette perle de l’Extrême-Orient russe.
« En fait, rien que d'arriver en gare de cette ville (et son nom qui fait rêver) est émouvant quand on regarde le chemin parcouru depuis Moscou, dit-elle en évoquant son déplacement vers cette cité du bout du monde. Mais plus qu'un lieu ou une activité, c'est l'atmosphère de cette ville maritime qui m'a le plus marquée ».
Elle estime que Vladivostok a beaucoup à offrir aux touristes : « La ville est impressionnante avec son relief, ses ponts imposants », mais tient à prévenir qu’en dépit de son emplacement, l’architecture de la ville n’a rien d’asiatique, à part des indications en coréen qu’on croise çà et là.
Selon Jeanne, l’impact du tourisme sur cette ville, fermée jusque dans les années 1990, est ressenti. Les locaux, quoiqu’étonnées par la présence de voyageurs occidentaux qui viennent ici rarement, sont bienveillants et prêts à accorder aux touristes un accueil chaleureux.
Cherchant dans sa mémoire l’un des moments les plus mémorables vécus à Vladivostok, Jeanne mentionne le phare Tokarevski, l’une des cartes de visite de la ville.
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« Lorsque j'y suis allée, en janvier, il fallait marcher une dizaine de minutes sur un petit chemin pour l'atteindre. Cependant, les rafales de vent ce jour-là étaient violentes et m'empêchaient de progresser, d'autant que le vent était glacial, se souvient la jeune femme. Mais au bout du compte, le spectacle final n'était pas le phare mais le fait que j'ai pu apercevoir, en liberté, des phoques juste à côté ! ».
Oulan-Oude (5 600 à l’est de Moscou)
Ayant visité la Russie à au moins huit reprises, la Corse Vanessa a à sa solde une longue liste de ville visitées. « J’adore Moscou, j’aime beaucoup Kazan, mais je pense que ma ville préférée est Oulan-Oude, la capitale de Bouriatie », confie-t-elle.
L’immersion dans l’atmosphère de ce centre du bouddhisme en Russie a commencé dès son arrivée, dans le petit aéroport surplombé par un gracieux toit de pagode, « petit clin d’œil architectural », décrit-elle.
La voix express vers la ville ne fait qu’approfondir ce sentiment de dépaysement : sinuant au milieu des steppes, elle passe sous plusieurs ponts piétonniers aux toits également courbés, si caractéristiques de l’Asie, tandis que çà et là surgissent de petits datsans, ces temples bouddhistes.
L’ambiance à Oulan-Oude, lui a semblé un peu étrange, mais sympathique. Ainsi, la place centrale ornée d’une énorme tête sculptée de Lénine reste gravée à jamais dans sa mémoire. Ce passé communiste s'entrelace d’une manière étonnamment harmonieuse avec la culture locale, mise en valeur par ses héritiers.
« Nous avons aussi visité un site reconstitué avec yourtes, tenues traditionnelles et rite de bienvenue. Au retour, deux dames bouriates chantaient des chants traditionnels », témoigne notre interlocutrice.
Mais c’est incontestablement le datsan d'Ivolga, lieu auquel elle avait tant rêvé, qui tient une place à part dans ses souvenirs. C’est dans ce temple qu’est conservé depuis 2002 le corps impérissable du khambo lama Dachi-Dorjo Itigilov, entré en 1927 en pleine méditation, de laquelle il n’est plus jamais sorti, faisant naître des croyances affirmant qu’il serait encore en vie, mais simplement dans un état méditatif.
« J’avais lu plusieurs articles sur le lama bien avant de me rendre là-bas, j’ai donc demandé à ma guide qui m’a dit que ce n’était possible que quelques fois par an à dates fixes, mais elle a quand même pu arranger ça. C’était vraiment impressionnant, comme s’il pouvait nous voir, son corps est vraiment intact », s’émerveille Vanessa.
Visiter la Bouriatie, c’est rencontrer inévitablement le vaisseau des steppes locales, le chameau. D’ailleurs, ces montures sont souvent utilisées lors des excursions touristiques au beau milieu de la nature. Vanessa, ayant vécu cette expérience, prévient toutefois que malgré son apparence flegmatique, cet animal n’est pas si inoffensif qu’on peut le croire. Par conséquent, afin d’éviter tout incident, il convient de suivre à la lettre les conseils du guide et de rester vigilant.
Résumant sa visite dans cette ville de l’Asie russe, Vanessa parle d’une cité multiconfessionnelle, de contrastes, d’artisanats et d’aventures.
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