Qu’était l’URSS, cet État fondé il y a exactement un siècle?

Histoire
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Il y a exactement un siècle, le 30 décembre 1922, le traité fondant l’Union soviétique était signé. Ce à quoi ont été associées les décennies de domination communiste, nous le rappelons à travers certaines des images les plus marquantes de cette période.

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Révolution

En seulement neuf mois de 1917, deux révolutions ont eu lieu en Russie, changeant à jamais le destin du pays. En février, la monarchie russe s’effondre et les bolcheviks prennent le pouvoir. Le leader de la révolution (presque par accident), Vladimir Lénine, était le fils d’un ancien serf.

Staline au pouvoir

Lénine voulait créer l’URSS comme une union de républiques indépendantes sur un pied d’égalité et comme la base de l’unité future de tous les pays socialistes. Il s’est opposé avec véhémence à l’idée d’un État centralisé, le qualifiant d’antidémocratique. Cependant, en fin de compte, le plan stalinien visant à transformer l’URSS en un État autoritaire centralisé a prévalu.

Industrialisation

En 1928, l’URSS a entamé son industrialisation en introduisant un plan quinquennal – il s’agissait de relancer l’économie. Il a été mis en œuvre en quatre ans, ce qui a eu une puissante valeur de propagande mais a imposé un fardeau insoutenable à la population de l’URSS.

Fermes collectives d’État

Avec le début de l’industrialisation, les gens sont partis en masse vers les villes, les champs se retrouvant abandonnés en raison de la pénurie de main d’œuvre. Tout cela a provoqué une grave famine dans le pays. Il est devenu évident que les kolkhozes (fermes collectives d’État) devaient devenir un élément stratégique du fonctionnement du pays. L’État a alors promu l’agriculture, en la rendant romantique par le biais d’affiches et de films. En abolissant les fermes privées, l’Union soviétique a fait des fermes collectives la principale source de nourriture. Et elle les contrôlait étroitement, tous les bénéfices allant strictement à l’État.

Un empire sportif

Pour « élever le pays », les Soviétiques devaient être en bonne santé et athlétiques. Le sport était donc encouragé dès le plus jeune âge. Le culte du sport soviétique a atteint son apogée dans les années 30, lorsque d’extravagantes parades sportives de masse ont été organisées sur la place Rouge.

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Enseignement gratuit

Lorsque les bolcheviks sont arrivés au pouvoir, la Russie était un pays massivement analphabète. L’éducation universelle gratuite est par conséquent devenue l’un des programmes sociaux les plus importants, permettant de résoudre ce problème.

La datcha, un paradis soviétique sur Terre

Avoir une datcha (maison de campagne) était un rêve soviétique. Souvent, ces maisons d’été n’avaient pas d’eau courante ni d’égouts, comportaient un minimum de commodités et étaient vides et froides pendant la majeure partie de l’année. Néanmoins, c’est ici qu’une personne soviétique se sentait vraiment heureuse.

Enfance soviétique

« Merci, camarade Staline, pour notre enfance heureuse ! ». Cette phrase a été prononcée pour la première fois lors d’une parade sportive sur la place Rouge en 1936, et elle est rapidement devenue l’un des slogans de propagande les plus importants. Quant à l’enfance heureuse, elle n’était pas loin de la vérité. Les enfants soviétiques n’avaient pas d’ordinateurs et beaucoup de jouets, mais passaient beaucoup de temps à l’extérieur, s’adonnaient à des jeux collectifs et avaient de nombreux groupes de loisirs et clubs à rejoindre.

Obsession de l’espace

À partir des années 1950, la « course à l’espace » est un sujet qui a été pris à cœur par des millions de Soviétiques. Les gens ont pleuré de bonheur lorsque l’Union soviétique a envoyé le premier homme dans l’espace, Iouri Gagarine, lorsque le cosmonaute Alexeï Leonov a été le premier à effectuer une sortie extravéhiculaire et lorsque Valentina Terechkova est devenue la première femme dans le cosmos.

Soubbotniks

Chaque printemps, la quasi-totalité de la population du pays effectuait des travaux non rémunérés pour améliorer les environs de son immeuble, de son école ou de son usine : elle ramassait les feuilles et les déchets, peignait les clôtures et réparait ce qui était tombé en ruine. Ces événements étaient appelés soubbotnik parce qu’ils avaient lieu le samedi (« soubbota » en russe). Au départ, cette forme de travail communautaire volontaire a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme (parce qu’elle était pour le bien de la société socialiste). Plus tard, ce labeur est néanmoins devenu obligatoire – et a perdu cette saveur de noble volontariat.

Machines à soda

Ces distributeurs de soda se trouvaient dans toute l’Union soviétique et attiraient de longues files d’attente. Curieusement, tout le monde buvait dans le même gobelet, fourni avec la machine. On pouvait le rincer à l’eau dans le lave-verres intégré.

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Lutte contre l’Église

L’Union soviétique a essayé de s’opposer à beaucoup de choses, mais à la religion avec une férocité particulière. Remplaçant la foi en Dieu par la foi dans le socialisme, elle voulait en effacer toute présence. En 1918, l’Église orthodoxe a ainsi été « séparée de l’État » – les mariages, les naissances et les décès n’étaient plus enregistrés par les autorités ecclésiastiques. De plus, les églises ont été transformées en entrepôts, en institutions d’État, en prisons, tandis que certaines ont tout simplement été détruites. Néanmoins, la religion n’a pas été officiellement abolie en URSS.

Cantines

Les cantines publiques (stolovaïa) ont été un signe frappant de leur époque. Elles ont été créées pour libérer la femme soviétique de la cuisine et concentrer toute son attention sur la construction du socialisme.

Défilé du Premier mai

Le défilé annuel de la Fête du travail avait lieu en Russie à l’époque tsariste, mais avec l’arrivée au pouvoir des bolcheviks, les travailleurs sont devenus la classe « principale » et le Premier mai est devenu un jour férié. La participation à cette manifestation était obligatoire. Ceux qui tentaient de l’éviter étaient suspectés d’être des citoyens peu fiables.

Première parade de la Victoire

La première parade de la Victoire a eu lieu sur la place Rouge juste après la guerre, en 1945. Le pays a perdu près de 27 millions de ses citoyens (un chiffre qui fait toujours l’objet de révisions aujourd’hui). Après cela, l’Union soviétique a eu beaucoup de mal à se remettre, et selon les experts, elle n’a jamais réussi à le faire jusqu’à la fin.

Funérailles de Staline

En 1953, le pays a pleuré la mort de son leader Joseph Staline. Des dizaines de milliers de personnes ont voulu voir le corps du leader, mais les autorités n’ont pu organiser cela, ce qui a entraîné une débandade massive. À ce jour, les estimations du nombre de morts ce jour-là varient de quelques dizaines à plusieurs milliers.

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Les femmes au travail

L’URSS était un pays d’égalité des sexes. Dès sa création, les bolcheviks ont égalisé les droits des hommes et des femmes au niveau législatif. La gent féminine a obtenu le droit de choisir sa profession, son lieu de résidence, de recevoir une éducation, de se marier et de divorcer, ainsi que d’avoir le même salaire que ces messieurs. Elles étaient toutefois traitées en conséquence : les femmes étaient elles aussi chargées des travaux physiques durs, se tenaient derrière des machines, labouraient les champs et travaillaient dans les mines.

Pénurie de tout

L’achat d’une voiture ou de meubles pouvait prendre des années d’attente. La nourriture et les vêtements étaient également en quantité limitée. C’était un lieu commun pour les Soviétiques. Ainsi, se tenir dans des files d’attente interminables pour pouvoir obtenir quelque chose était presque un sport national.

Immeubles identiques dans tout le pays

Après la migration d’un grand nombre de personnes vers les villes, le problème du logement est devenu un point sensible pour le jeune État. La seule solution est venue de Nikita Khrouchtchev, qui a ordonné que dans l’ensemble du pays soient construits des immeubles uniformes de quatre étages. Toute personne née en URSS a vécu dans un tel logement, ou du moins avait des parents ou des amis qui y vivaient.

Camps de pionniers

Les enfants allaient à l’école à 6-7 ans et rejoignaient l’organisation des pionniers (équivalent soviétique des scouts) à 9 ans. C’était un honneur d’être un pionnier (il est vrai que presque tous les enfants étaient en réalité des pionniers, à quelques exceptions près). Pendant les vacances d’été, ils se rendaient dans des camps de pionniers. Les meilleurs (du point de vue du système communiste) étaient envoyés à Artek, le camp le plus prestigieux et le plus célèbre, situé en Crimée.

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Les prisonniers du Goulag

Du cercle polaire au Kazakhstan, dans la taïga sauvage et en Extrême-Orient, le système des goulags à l’époque stalinienne englobait toute l’Union soviétique et comptait plus de 30 000 lieux de détention. Des millions de personnes y ont purgé leur peine.

Le sacro-saint bon de séjour au sanatorium

Il s’agissait du rêve de tout travailleur, qui bénéficiait de 28 jours de congé légaux, mais il n’était pas toujours possible de les passer près de la mer. Les stations balnéaires et les sanatoriums soviétiques comptaient environ 850 000 lits, et dans un pays ayant à son apogée atteint les 290 millions d’habitants, seule une très faible proportion de la population pouvait se prélasser au soleil.

Vinyles musicaux « sur des os »

Pendant la guerre froide, la musique occidentale – boogie-woogie, rock ‘n’ roll, jazz – avait un statut semi-légal en URSS. Les disques ne pouvaient pas être achetés simplement dans les magasins. Cependant, les Soviétiques, désireux de s’insérer dans le contexte culturel mondial, ont inventé leur propre façon d’écouter Elvis Presley – ils enregistraient et distribuaient des chansons sur de vieilles radiographies médicales.

Les premiers jeans

Le rideau de fer protégeait le peuple soviétique du monde capitaliste « rance », mais même à travers lui, certains ont réussi à mettre la main sur les premiers jeans américains, un paquet de cigarettes ou un exemplaire des Doors. Ils n’étaient pas disponibles dans les magasins soviétiques et devaient être achetés au marché noir auprès des fartsovchtchiki, ces revendeurs clandestins.

Le jour où le pays a disparu

« L’ancien système s’est effondré avant que le nouveau n’ait eu le temps d’être mis en route. Et la crise de la société est devenue encore plus aiguë », c’est ainsi que Mikhaïl Gorbatchev, le premier et dernier président de l’URSS, a expliqué l’effondrement de l’Union soviétique dans son discours à la nation le 25 décembre 1991. Selon les experts, il y avait cependant bien d’autres raisons à cela, comme vous pouvez le lire ici

Dans cet autre article, nous revenions sur l’épopée soviétique en vingt photographies.

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