Centenaire de la création de l’URSS: vingt photos retraçant l’épopée soviétique

Kira Lisitskaya (Photo: Global Look Press; Arkadi Chaïkhet/Collection privée)
Il y a un siècle, naissait un nouveau pays, appelé «Union des républiques socialistes soviétiques» ou, tout simplement, URSS. Tout au long de ses 70 ans d’existence, elle a traversé des périodes très mouvementées. Nous avons examiné de plus près certains des événements et des visages les plus cruciaux.

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Officiellement, l’URSS a été formée le 30 décembre 1922, lorsque le traité sur sa création (signé entre la RSFS de Russie, la RSFS de Transcaucasie, la RSS d’Ukraine et la RSS de Biélorussie) a été approuvé par le premier Congrès des soviets de toute l’Union.

Vladimir Lénine et Joseph Staline photographiés ensemble en 1922. Le premier est le fondateur et le premier dirigeant soviétique, qui a défendu les idéologies de la révolution de 1917. Cette même année, Staline a été élu secrétaire général du Comité central du Parti bolchévique, poste qui, à l’avenir, signifiera celui de dirigeant du pays.

En 1922, de nombreuses organisations soviétiques ont été créées, qui célèbrent aujourd’hui leur 100e anniversaire. L’Organisation des pionniers (équivalent soviétique des scouts) de l’Union, est l’une d’entre elles.

Les bolcheviks ont développé de nombreuses idées et campagnes progressistes et importantes – l’une d’entre elles était l’éradication de l’analphabétisme. En un temps record, en rendant l’éducation gratuite et obligatoire, ils ont permis à au moins la moitié du pays de savoir lire et écrire. Et ce nombre a augmenté d’année en année.

Dans le même temps, les bolcheviks se sont chargés de la campagne antireligieuse, de la confiscation des bijoux des églises et des arrestations et procès massifs des prêtres.

En 1925, année suivant la mort de Lénine, Joseph Staline est devenu le leader soviétique. On se souvient de lui pour sa politique très dure, plaçant l’intérêt du pays au-dessus des intérêts (et des vies) de ses habitants. Cependant, il a encore aujourd’hui des partisans faisant son éloge pour avoir forcé l’industrialisation du pays et fait de l’Union soviétique un empire puissant.

Staline a en effet lancé un grand nombre d’usines, de barrages hydroélectriques géants et de mégafabriques, ainsi que l’exploitation minière et la production de nombreux articles divers. Il a également fait construire des routes et lancé des systèmes de transport entiers – comme le métro de Moscou (et, de manière générale, transformé Moscou en mégapole). L’un de ses projets les plus ambitieux a été les « Sept sœurs », ou « gratte-ciels de Staline », qui n’ont toutefois été achevés qu’après sa mort.

L’un des aspects les plus sombres du règne de Staline a néanmoins été le système des camps de travail du Goulag, qui utilisait les prisonniers pour les travaux de construction les plus compliqués dans les conditions les plus difficiles, qu’il s’agisse du Grand Nord, de la production de bois en Sibérie ou de l’extraction d’uranium en Extrême-Orient.

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Des millions de personnes qui ont été forcées de passer par ces prisons y ont disparu et y sont mortes. Pour se débarrasser de tout concurrent politique et de la « cinquième colonne », le NKVD de Staline (futur service de renseignements du KGB) pouvait arrêter n’importe qui pour une blague imprudente ou sur la base d’une dénonciation.

Pour tenter de savoir ce qu’il était advenu de leurs proches, les gens passaient parfois des heures à faire la queue au bureau du NKVD, qu’il pleuve, qu’il grêle ou qu’il fasse beau. La grande poétesse soviétique Anna Akhmatova a reflété ces circonstances terribles dans son élégie Requiem. « À l’époque effrayante de Iéjov, pendant dix-sept mois, j’ai pris place au sein des files d’attente devant les prisons de Leningrad, ces queues faites par les familles des prisonniers ».

Après les purges de Staline, la Seconde Guerre mondiale a été l’une des expériences les plus difficiles de l’histoire soviétique. Les quatre années que l’URSS a passées à combattre les nazis ont été immortalisées dans l’histoire nationale sous le nom de « Grande guerre patriotique ». Non seulement les hommes et les soldats professionnels, mais aussi les femmes, les enfants et les retraités ont aidé le pays à gagner. Certains ont combattu sur les lignes de front, tandis que d’autres étaient occupés à fabriquer des balles ou à coudre des uniformes.

Dans ce cauchemar qu’a été la Seconde Guerre mondiale, qui a coûté la vie à des millions de Soviétiques, la ville de Leningrad a connu ses 900 jours les plus durs sous le siège des nazis, sans nourriture, sans chauffage et sans électricité. En se retirant, l’ennemi a gravement endommagé les palais royaux, autrefois luxueux, et enlevé de nombreux trésors.

Après avoir gagné la guerre, le pays soviétique s’est remis, année après année, de ses énormes pertes. L’industrie est revenue à une production pacifique et l’ère de la culture et du cinéma soviétiques a débuté.

Après la mort de Staline en 1953, Nikita Khrouchtchev s’est hissé au rang de chef de l’Union soviétique. Il a fermé le Goulag, amnistié de nombreux prisonniers et démystifié le culte de la personnalité de Staline. Ses années au pouvoir ont été reprises dans des livres historiques sous le nom de « dégel de Khrouchtchev ».

L’une des choses les plus remarquables de Khrouchtchev a été de régler le problème du logement. Pendant l’industrialisation soviétique, des millions de personnes avaient quitté les villages pour s’installer dans les villes, mais elles n’avaient pas assez d’endroits pour vivre et devaient donc être logées dans des appartements ou des dortoirs collectifs. Khrouchtchev a par conséquent lancé la construction d’immeubles standard bon marché, qui sont maintenant connus sous le nom de « khrouchtchiovka », du nom du leader.

Enfin, l’ère de Khrouchtchev a été marquée par l’un des événements les plus épiques de l’histoire de l’humanité – le cosmonaute Iouri Gagarine est devenu le premier homme à voler dans l’espace. Regardez ici comment Moscou a accueilli son héros après son vol légendaire.

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À partir de 1964, et pendant près de vingt ans, le pays soviétique a été dirigé par Leonid Brejnev. Cette période, à partir des années 1970, est connue sous le nom d’« ère de la stagnation », que l’élite du Parti communiste appelait en fait le « socialisme développé ».

Cela a été une époque de stabilité. L’ancienne croissance économique rapide s’est arrêtée, le pays n’avait plus de problèmes politiques graves et, dans le même temps, il a commencé à percevoir des revenus importants grâce aux ventes de pétrole. En outre, le niveau de vie était bien meilleur qu’après la guerre et même que dans les années 1960. Par ailleurs, malgré le contexte de guerre froide, même les relations entre l’URSS et les États-Unis se réchauffaient (ci-dessus, Brejnev donne son baiser emblématique au président américain Jimmy Carter).

Les années 1980 ont ensuite été marquées par le décès de deux dirigeants soviétiques, l’un après l’autre, après avoir tous deux été aux rênes du pays pendant environ un an seulement. L’on a également observé une crise économique, un déficit de tout, des rayons vides et des files d’attente énormes dans les magasins... Enfin, en 1986, la plus grande des catastrophes s’est produite – l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Tous ces événements ont montré la nécessité de réformes à grande échelle dans l’URSS. C’est ainsi qu’a débuté la perestroïka de Gorbatchev.

Grâce à la fin des années 1980, le monde a appris à connaître non seulement des mots russes tels que « perestroïka » (littéralement « reconstruction »), mais aussi « glasnost » (« transparence »). Si cette dernière n’était pas exactement une véritable liberté d’expression, c’était au moins la possibilité d’informer les gens sur ce qui se passait dans le pays, et pas seulement de manière positive comme le faisait auparavant la télévision soviétique. En même temps, la censure a échoué et beaucoup de grands livres russes et soviétiques ont été publiés, du Docteur Jivago de Boris Pasternak à L’Archipel du Goulag d’Alexandre Soljenitsyne. La population pouvait littéralement sentir un souffle nouveau. Au même moment, l’Union soviétique a retiré ses troupes d’Afghanistan après une décennie de guerre anti-insurrectionnelle.

Dans le cadre des réformes, Mikhaïl Gorbatchev a accordé plus d’autonomie aux républiques soviétiques et même organisé un référendum sur le sauvetage de l’URSS (pour lequel la plupart des gens ont voté favorablement). Gorbatchev prévoyait de signer un nouveau traité d’union. Alors, en août 1991, un coup d’État soviétique réactionnaire devait avoir lieu à Moscou, mais il a échoué. Boris Eltsine a pris la tête de la manifestation anti-coup d’État contre la restauration de l’Union soviétique et pour la célébration de la démocratie. En conséquence, le 26 décembre 1991, après presque 70 ans d’existence, l’ère de l’Union soviétique a pris fin.

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