En images: les plus belles églises orthodoxes russes situées hors de Russie

Tourisme
SOFIA POLIAKOVA
On trouve des églises orthodoxes russes dans de nombreux pays du monde. La plupart d’entre elles sont de véritables chefs-d’œuvre architecturaux.

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Des églises orthodoxes russes ont été construites dans différentes parties du monde à différentes époques et pour des raisons diverses. Avant la révolution russe, des églises ont été bâties pour la communauté russe qui vivait dans les pays européens. Il était de coutume chez les Russes fortunés de se rendre en Europe pour se faire soigner ou faire du tourisme, mais de célèbres écrivains, artistes et compositeurs russes y séjournaient aussi régulièrement.

Hors du monde occidental, des églises orthodoxes russes ont été construites à l’initiative de missionnaires qui s’y rendaient pour prêcher le christianisme. Ainsi, par exemple, un lieu saint a été construit au Japon.

Après la révolution de 1917, un grand nombre de croyants hostiles au régime communiste ont quitté la Russie. Ces gens avaient aussi besoin de lieux de culte, qui ont été construits grâce à l’argent récolté par la paroisse. Parfois, ils rachetaient des églises locales pour leurs propres besoins.

Église Sainte-Élisabeth (Allemagne, Wiesbaden. Construite en 1855)

L’église a été érigée en l’honneur de la défunte grande-duchesse Élisabeth Mikhaïlovna, membre de la famille Romanov. Élisabeth Mikhaïlovna a épousé Adolphe Nassau, grand-duc de Luxembourg, et les époux se sont installés à Wiesbaden. Un an après leur mariage, Elisabeth est décédée en couches et son mari a fait construire une église sur sa tombe. Aujourd’hui, le plus grand cimetière orthodoxe d’Europe se trouve à proximité.

Au XIX siècle, Wiesbaden était une destination prisée de l’aristocratie russe, de sorte que le lieu de culte desservait une paroisse assez importante. L’église a notamment accueilli l’empereur Nicolas II et son épouse Alexandra Feodorovna. Après la révolution de 1917, le nombre de paroissiens a augmenté en raison de l’arrivée d’immigrés.

L’église est toujours en fonctionnement, et une école du dimanche qui dispense des cours de catéchisme y est rattachée.

Église Saint-Jean-de-Cronstadt (Allemagne, Hambourg. Construite en 1907)

La communauté russe n’a pas toujours eu la possibilité de construire ses propres églises - une paroisse louait ou achetait alors des bâtiments à d’autres confessions. C’est pourquoi certaines églises orthodoxes sont situées dans des bâtiments qui ne sont pas typiques de l’architecture russe. C’est ce qui s’est passé avec l’église Saint-Jean-de-Cronstadt à Hambourg. L’édifice a été construit par la communauté luthérienne au début du XXe siècle, mais peu à peu le nombre de paroissiens a tellement chuté qu’il est devenu impossible de faire fonctionner l’église. En 2004, elle a été vendue à la communauté orthodoxe. De plus, l’Église évangélique a fait un geste - la communauté russe n’a payé que le terrain sur lequel le lieu de culte a été construit, le bâtiment proprement dit ayant été transféré pour un euro symbolique.

En 2005, l’église a été consacrée à l’occasion du jour du souvenir de saint Jean de Cronstadt.

Cathédrale Christ-Sauveur, de saint Séraphin de Sarov et de sainte Catherine (Italie, San Remo. Construite en 1913)

L’aristocratie russe a commencé à séjourner à San Remo au milieu du XIXe siècle, les médecins recommandant cette station balnéaire aux personnes souffrant de maladies pulmonaires. Il existe une hypothèse selon laquelle l’idée de créer un lieu de culte russe dans la ville a été formulée par l’impératrice Maria Alexandrovna, épouse d’Alexandre II.

Toutefois, le plan a été mis en œuvre bien plus tard, sous Nicolas II. En 1913, les services ont commencé dans l’église encore inachevée.

Cathédrale Saint-Nicolas (France, Nice. Construite en 1912)

Les préparatifs de la construction ont commencé en 1900 et la première pierre a été posée en 1903. L’impératrice Maria Fiodorovna, épouse d’Alexandre III, était la protectrice spirituelle du chantier. Au départ, elle était fiancée au frère de son mari, le tsarévitch Nicolas. Ce dernier est mort jeune d’une maladie, et a passé ses derniers jours à Nice.

Le lieu de culte n’a été construit qu’en 1912, grâce au financement personnel de l’empereur Nicolas II.

Cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky (France, Paris. Construite en 1861)

Au XIXe siècle, un millier de Russes vivaient de façon permanente ou temporaire à Paris. Cependant, la petite église orthodoxe de l’ambassade de Russie ne pouvait accueillir tous les paroissiens ; le prêtre de l’ambassade, Iossif Vassiliev, a lancé la construction d’une nouvelle église et a personnellement commencé à collecter des fonds. Des orthodoxes, mais aussi des catholiques et des protestants, ont réalisé des dons. Les architectes étaient Roman Kouzmine et Ivan Chtrom.

La France ayant été un grand centre d’attraction de l’émigration russe après la révolution de 1917, l’office des morts y a été célébré pour de nombreuses personnalités célèbres, dont l’écrivain Ivan Tourgueniev, l’impresario de ballet russe Serge de Diaghilev, le chanteur d’opéra Fiodor Chaliapine, le peintre Vassili Kandinsky et bien d’autres.

Église Sainte-Barbara (Suisse, Vevey. Construite en 1878)

La fille bien-aimée du comte Piotr Chouvalov est décédée en couches dans le canton de Vaud en 1872. Le comte souhaitait qu’elle trouve son dernier refuge en terre orthodoxe, près d’une église. En 1878, il a fait construire l’église Sainte-Barbara (Barbara était le prénom de sa fille).

Des services ont encore lieu régulièrement dans cette église. Malgré une restauration en profondeur, certains détails de l’intérieur ont encore besoin d’être restaurés et l’église recherche activement des financements.

Église Sainte-Marie-Madeleine (Jérusalem. Construite en 1888)

C’est le chef de la mission russe en Terre Sainte, Antonin Kapoustine, qui a eu l’idée de construire cette église. En 1881, lorsque les grands-ducs Sergueï Alexandrovitch et Pavel Alexandrovitch se sont rendus en pèlerinage en Terre Sainte, Antonin leur a présenté son idée. Dès 1882, la Russie a reçu les titres de propriété d’un terrain situé sur un versant du mont des Oliviers.

La construction a pris fin en 1888. Le lieu de culte a été entretenu aux frais de la famille impériale et sur la base de dons ; aujourd’hui, il est géré par l’Église orthodoxe russe et l’Église orthodoxe russe hors frontières.

Église de Tous-les-Saints (Allemagne, Bad Homburg. Construite en 1899)

La pose de la première pierre a eu lieu à l’initiative du conseiller privé Alexandre Provorov en 1896. Il était également l’un des principaux sponsors de la construction, aux côtés de marchands et d’industriels russes. À l’issue d’un chantier ayant duré trois ans, l’église a été consacrée.

Le petit bâtiment est conçu pour accueillir 60 personnes seulement. L’iconostase en chêne à un niveau a été apportée spécialement de Saint-Pétersbourg.

Cathédrale Saint-Nicolas (États-Unis, New York. Construite en 1902)

À la fin du XIXe siècle, une vaste communauté orthodoxe a pris racine à New York. Dans ce contexte, décision fut prise de construire un lieu de culte pouvant accueillir jusqu’à 900 personnes. En 1900, le président du comité de construction s’est rendu en Russie en quête de fonds pour le chantier. Il a reçu 5 000 roubles de Nicolas II et 500 roubles de Jean de Cronstadt. De nombreux orthodoxes ont suivi leur exemple et, en peu de temps, environ 80 000 roubles ont été collectés.

En 1902, l’église a été consacrée. Depuis 1905, c’est une cathédrale qui constitue le centre spirituel de l’orthodoxie russe en Amérique du Nord.

Église de la Résurrection-du-Christ (Maroc, Rabat. Construite en 1932)

La plus ancienne église orthodoxe russe d’Afrique a été construite en 1931-1932 à la demande d’immigrés russes. Peu après, des églises orthodoxes ont également commencé à ouvrir leurs portes dans d’autres villes du Maroc.

La petite taille de la paroisse a poussé à envisager à plusieurs reprises la fermeture de l’église. Mais un nouveau flux de migrants russes en 1980-2000 l’a sauvée, et dans les années 2010, l’édifice a même subi une restauration à grande échelle.

Cathédrale de la Résurrection (Japon, Tokyo. Construite en 1891)

Le missionnaire russe Nicolas du Japon (Kassatkine) était le recteur de l’église du consulat russe de la ville japonaise de Hakodate. Durant les premières années de son séjour dans ce nouveau pays, il a étudié par lui-même la langue et la culture du Japon, obtenant finalement un niveau de maîtrise tel qu’il a traduit les Écritures en japonais. Il est également le fondateur de la mission spirituelle russe au Japon.

La mission a été couronnée de succès et des églises orthodoxes ont commencé à apparaître à Tokyo. Des fonds étaient nécessaires pour la construction d’une cathédrale et, en 1880, Nicolas du Japon s’est rendu en Russie. Prononçant des sermons dans différentes villes, il a collecté 130 000 roubles. En 1891, la cathédrale a été consacrée - les Japonais l’appellent « Nikolaï-do ».

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