Ces choses communes en Russie que vous ne trouverez (presque) pas en France

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ERWANN PENSEC
Bien qu’ayant de nombreuses similarités, la France et la Russie comptent également des traditions, législations et pratiques qui leur sont propres. Un touriste dans cet immense pays sera donc surpris de découvrir certains aspects de la vie quotidienne susceptibles de lui paraître étranges, déroutants mais parfois extrêmement agréables. Russia Beyond vous liste quelques-unes de ces nombreuses spécificités typiquement russes.

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Les chocolats et biscuits en vrac

Dans la grande majorité des magasins alimentaires de Russie, vous aurez l’agréable surprise de trouver un rayon de chocolats et biscuits vendus au poids. Si en France cette pratique commence à se démocratiser, c’est principalement grâce à l’essor de l’achat en vrac, au sein des magasins bio. Ici, c’est une tradition bien ancrée dans les mœurs qui peut très certainement s’expliquer par le fait qu’en tant que grands amateurs de thé, les Russes apprécient de déguster avec ce dernier de délicieuses gourmandises, quelle que soit l’heure de la journée. Vous est ainsi proposé un large choix de plaisirs sucrés, qui n’ont qu’un objectif : ravir les papilles des gourmands, petits et grands.

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Les trains de nuit

S’ils ont presque totalement disparu en France, les trains de nuit restent en Russie la base lorsqu’il est question de parcourir de longues distances. Ils jouissent en effet d’une très grande popularité auprès de la population, et constituent l’un des symboles les plus marquants du pays.

Il existe différents types de voitures-couchettes : la version luxe, à bord de laquelle on peut profiter d’un compartiment de 2 places et de services améliorés, le « koupé » qui propose des compartiments fermés de 4 places, et enfin l’incontournable « platskart », un wagon doté de plusieurs dizaines de couchettes, sans séparation avec le couloir. C’est cette dernière variante qui offre le meilleur aperçu de la tradition du voyage en Russie. Tous y font connaissance, partagent leur nourriture, et discutent jusqu’à la tombée de la nuit autour d’un thé bien chaud ou d’un jeu de cartes.

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Un atout non négligeable est que voyager de nuit permet d’éviter une réservation à l’hôtel, ce qui peut être intéressant pour les voyages économiques ! De plus, cela garantit de ne pas perdre de temps utile en journée dans les transports.

Les anticafés

Le concept d’anticafé est né en Russie et commence à se propager à l’étranger, mais est encore largement méconnu en France. Ces lieux à l’atmosphère généralement cocooning et conviviale ont un fonctionnement à l’exact opposé des cafés traditionnels. En effet, les clients ne voient pas leur addition être calculée en fonction de leurs consommations, mais selon le temps qu’ils y passent. Néanmoins, n’y sont habituellement disponibles que du thé, du café, quelques biscuits, chocolats et autres sucreries, tous mis en libre-service. Ne vous attendez donc pas à faire l’affaire du siècle en vous remplissant la panse en l’espace de cinq minutes. Vous y trouverez toutefois généralement de nombreux jeux de société, livres, jeux vidéo, instruments de musique et autres types de distractions. Il s’agit la plupart du temps d’anciens appartements rénovés, disposant ainsi de plusieurs pièces afin de renforcer cet aspect cosy.

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De manière générale, la Russie se démarque par l’extrême originalité de ses bars et cafés. On en trouve partout de toutes les sortes. À Moscou vous pouvez par exemple vous diriger vers le Krusty Krab, dont l’entier aménagement et toute la décoration s’articulent autour du célèbre dessin animé Bob l’éponge, ou encore vers le Didou, où les murs sont recouverts par les créations des clients, qui reçoivent à leur arrivée de la pâte à modeler, qu’ils sculptent selon leurs désirs et collent ensuite où bon leur semble.

L’annuelle coupure d’eau chaude

Il vous est peut-être déjà arrivé de séjourner en Russie durant l’été, de vous réveiller et de vouloir prendre une douche, pour finalement vous rendre compte qu’il n’y a plus d’eau chaude. Si cela peut surprendre au premier abord, les Russes y sont parfaitement habitués. Chaque année en effet, est organisée une coupure d’eau chaude nationale (les dates varient en fonction du lieu). Cette pratique permet aux municipalités de contrôler, voire de réparer, les canalisations, qui sont soumises à rude épreuve durant l’hiver. D’ailleurs, afin de faciliter ces travaux de maintenance, contrairement aux pays aux températures plus clémentes, les canalisations en Russie sont très souvent hors-sol, créant ainsi dans le paysage des arches et barrières cylindriques.

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S’il y a quelques années la durée de cette coupure était la plupart du temps d’au moins trois semaines, les autorités s’efforcent de la réduire progressivement, et dans les grands centres urbains elle est aujourd’hui d’une douzaine de jours. L’État s’est par ailleurs fixé pour objectif d’arriver en 2022 à une coupure de sept jours seulement. En attendant, les Russes ont pratiquement élevé cette pratique au rang de tradition, et tous se préparent chaque été à sa venue. Ils se munissent alors de bassines, de cafetières voire de marmites, font chauffer de l’eau sur la gazinière et s’en servent ensuite pour leur toilette. Beaucoup n’hésitent également pas à prendre des douches froides, ce qui leur rappelle sûrement les bains de la Théophanie.

Les logements neufs sont néanmoins de plus en plus équipés d’un ballon d’eau chaude, ce qui leur permet d’échapper à cette coupure. Les hôtels et auberges le sont généralement aussi.

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Les cigarettes vendues en magasin

Si en France les bar-tabacs sont légion, en Russie ce concept n’existe tout simplement pas. En effet, pour obtenir un paquet de cigarettes dans ce pays, il vous faudra vous adresser aux caissiers de n’importe quel magasin alimentaire, qui disposent à côté d’eux de petits kiosques, qu’ils n’ouvrent que sur demande. Il y a quelques années encore, on trouvait directement dans ces enseignes un rayon cigarettes accessible à tous tandis que dans les rues se dressaient des kiosques à tabac, mais la législation a depuis été modifiée afin de lutter contre le tabagisme.

C’est par ailleurs dans ce but qu’en 2013 le gouvernement a décidé de l’interdiction de fumer dans les lieux publics. Une offensive contre la cigarette qui semble porter ses fruits puisqu’en 5 ans, le nombre de fumeurs en Russie aurait baissé d’environ 35% (40% de la population en 2013, contre 26% fin 2017). Des boutiques spécialisées dans la vente de cigarettes ont néanmoins commencé à faire leur apparition dans le pays.

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Les marchroutki

Il s’agit de l’un des plus évidents reflets de l’authenticité russe. Bien qu’ils aient tendance à être progressivement remplacés par des autobus plus modernes et spacieux, ces minibus semblant tout droit sortis d’une autre époque sont encore nombreux dans les rues de Russie. Ils sont en réalité un concentré de bizarreries. Tout d’abord, il faut absolument se renseigner préalablement sur les lignes existantes car on ne trouve aucun plan dans les abribus (les différents arrêts sont cependant généralement inscrits sur des pancartes accrochées aux fenêtres des véhicules).

Ensuite, aucun distributeur de tickets n’ayant été installé sur les trottoirs, c’est à l’intérieur du véhicule que doit être réglé le trajet.

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Différentes situations peuvent alors se présenter à vous. Il arrive parfois qu’un employé soit chargé de collecter l’argent à l’intérieur du salon, mais il est également fréquent que les passagers aient à régler leur dû directement au conducteur. Si le bus n’est pas bondé, il vous suffit alors de vous approcher du chauffeur, d’annoncer le nombre de tickets qu’il vous faut, et de déposer l’argent sur la « table » (sorte de proéminence du sol généralement recouverte d’un tapis), où s’entassent rapidement des dizaines de pièces et billets. Toutefois, s’il y a trop de monde pour vous frayer un chemin vers l’avant du véhicule, il est convenu de faire passer votre argent de mains en mains en le confiant aux autres passagers, ne vous inquiétez pas, les Russes y sont habitués et il arrivera toujours à bon port.

Enfin, il n’est pas rare de tomber sur une marchroutka lourdement décorée, de guirlandes, d’icônes religieuses, de drapeaux et d’autres reliques souvent kitch.

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Les feux piétons avec compteur de secondes

Ces installations peuvent paraître anodines, mais elles sont en réalité fortement appréciables. Qui ne s’est jamais impatienté devant un feu piéton semblant être éternellement rouge ? La réponse correcte est : les Russes ! En effet, dans ce vaste pays les feux pour piétons sont quasi systématiquement équipés d’un compteur indiquant le nombre de secondes restantes avant le changement de couleur. C’est extrêmement pratique lorsque l’on souhaite optimiser son temps de trajet. Ainsi, si vous êtes face à un feu piéton rouge indiquant 58 secondes d’attente, il peut être plus judicieux de poursuivre votre chemin pour traverser un peu plus loin. A contrario, s’il ne reste qu’une poignée de secondes, vous pouvez patienter en toute sérénité, sans avoir à vous ronger les ongles face à cette interminable et angoissante attente.

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