Des fidèles assistent au service de Noël à la cathédrale de l'Ascension à Novossibirsk.
Alexandre Kriajev/SputnikSuivez Russia Beyond sur Telegram ! Pour recevoir nos articles directement sur votre appareil mobile, abonnez-vous gratuitement sur https://t.me/russiabeyond_fr
Nous avons précédemment écrit sur les éléments architecturaux qui composent l’apparence extérieure des églises orthodoxes russes. Regardons maintenant à l’intérieur et voyons comment tout cela fonctionne.
À l’entrée de l’église, nous sommes le plus souvent accueillis par un narthex, une sorte de petite « antichambre », où l’on trouve généralement des informations sur le temple, l’horaire des offices, et où sont accrochés des foulards et des jupes à l’usage des dames. Les femmes doivent en effet entrer dans une église orthodoxe en jupe et la tête couverte, tandis que les hommes, en revanche, doivent retirer leur couvre-chef.
Le narthex a une signification historique : dans les églises orthodoxes, c’était autrefois le lieu réservé aux pécheurs pénitents, à qui l’on interdisait d’entrer dans le temple. Aujourd’hui, dans le narthex ou à l’entrée de la partie principale du temple, l’on trouve un magasin d’église où vous pouvez acheter des cierges, des icônes, des croix, ainsi que de la littérature orthodoxe.
Cathédrale de la Trinité vivifiante au monastère de la Transfiguration du Sauveur des Solovki
Ilia Timine/SputnikL’espace principal du temple est sa partie centrale. Si le temple est grand, il est probable qu’il soit divisé par des colonnes en plusieurs « couloirs »-nefs. Les murs peuvent être décorés de scènes bibliques, tandis que le dôme représente souvent le visage du Tout-Puissant.
Le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie dirige un service de Pâques à la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou.
Pavel Bedniakov/SputnikDès que vous entrez dans le temple, vous êtes sûr de sentir quelque chose de spécial. C’est l’odeur de l’encens, une résine aromatique spéciale. Il est allumé pendant l’office avec des braises dans un encensoir, un dispositif métallique avec un couvercle et suspendu à des chaînes. Le prêtre se promène dans l’église avec, répandant la fumée et le parfum.
Vassili Sokolov, prêtre, supérieur de l'église rurale de la Protection de la Sainte Vierge ouverte en 1836, allumant les veilleuses sur l'iconostase de sa cellule avant le début du service de la prière commune dans le village de Chila, région de Krasnoïarsk
Ilia Naïmouchine/SputnikElles peuvent être dédiées à différents saints, fêtes et scènes bibliques, à la Vierge Marie ou à Jésus-Christ. Une veilleuse avec une petite bougie est généralement suspendue à des chaînes devant.
Des fidèles lors du service de la nuit de Noël à l'église orthodoxe du Signe à Divnogorsk
Ilia Naïmouchine/SputnikDevant toutes les icônes, il y a un grand chandelier « kandilo » sur le sol, où les fidèles placent des cierges pour accompagner leur prière. Les bougies sont souvent placées pour la santé et le bien-être des proches.
La tradition de placer des bougies devant les icônes est assez ancienne. Dans les lieux de prière des catacombes des premiers chrétiens, il n’y avait tout simplement pas d’autre moyen de voir le visage d’un saint. Aujourd’hui, acheter un cierge est une petite offrande au temple.
Des fidèles assistent au service de Noël dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Kaliningrad.
Vitali Nevar/SputnikDans toute église, vous trouverez également une table à cierges quadrangulaire. Elle est généralement placée devant une image de la Crucifixion. Elle symbolise le Calvaire et c’est là que les fidèles placent des cierges pour prier pour le repos de leurs proches décédés.
Lutrin à l'église de la Résurrection de Plios
Alexandra GouzevaAu centre de l’église, devant l’iconostase, se trouve un support spécial avec une icône. Les icônes sur ce support changent et sont le plus souvent dédiées aux fêtes en cours.
Chorale lors du service de Noël à la cathédrale de la Sainte-Trinité à Ekaterinbourg
Pavel Lissitsyne/SputnikUne élévation (souvent sur le côté de l’autel) sur laquelle se tiennent les chantres pendant l’office. Parfois, l’on trouve un kliros de chaque côté de l’autel.
Église de la Sainte-Croix à Palekh
Alexandra GouzevaLa partie la plus visible et la plus belle d’une église est un mur entier d’icônes qui sert de séparation entre la partie centrale du temple et l’autel. L’iconostase peut contenir de une à huit rangées d’icônes (les iconostases les plus hautes sont typiques des églises baroques des XVIIe-XVIIIe siècles). Le plus souvent, ce nombre s’élève à environ quatre rangées d’iconostases.
Iconostase du monastère de Iourievogorsk au bord du lac Monastyrskoïé
Igor Podgorny/SputnikÀ propos, il peut y avoir plus d’une iconostase dans un temple. Les plus petites se trouvent dans les « chapelles » du temple, c’est-à-dire les enceintes spéciales à l’intérieur de l’espace principal dédiées à une autre fête ou à un saint précis. Ces iconostases sont généralement plus petites et situées sur le côté ou dans des annexes. Une église peut avoir plusieurs chapelles – par exemple, il y en a 11 dans la cathédrale de Saint-Basile-le-Bienheureux, sur la place Rouge ! Chacune d’entre elles, d’ailleurs, y possède sa propre coupole.
Un prêtre lors d'un service de Pâques à l'église du métropolite Saint-Démétrius de Rostov dans le village de Dmitrievskoïé, région de Toula
Vitali Belooussov/SputnikLes portes centrales de l’iconostase ne s’ouvrent que pendant le service. Elles mènent à l’autel (mentionné plus loin). Seuls les prêtres y entrent.
Un homme devant l'autel d'une église de la colonie pénitentiaire n°6 d'Omsk avant le début de la cérémonie de mariage
Alexeï Malgavko/SputnikSur les côtés de l’iconostase se trouvent deux autres portes, par lesquelles les employés de l’église peuvent passer pour aider le prêtre pendant les services, et l’une d’entre elles peut mener à la sacristie, où sont conservés les vêtements pour le service sacerdotal.
La partie la plus importante du service divin à l’église se déroule dans l’autel, qui est situé sur une élévation (du latin « altus », « haut ») derrière l’iconostase. L’entrée y est interdite à tous, sauf au clergé et aux paroissiens bénis par eux (les femmes ne peuvent entrer dans l’autel que si elles ont prononcé des vœux monastiques et avec une bénédiction spéciale du prêtre).
Littéralement, il s’agit d’un « autel » (dans le sens sacrificiel), et dans la tradition chrétienne, le Sacrifice non sanglant y est offert.
L'église de Tous-les-Saints à Ekaterinbourg
Sergueï Piatakov/SputnikAu milieu de l’autel, déjà derrière les Saintes Portes, se trouve la table d’autel sacrée, que l’on ne peut voir que de loin, lorsque les portes sont ouvertes pendant l’office. Elle ressemble à une table d’un mètre de hauteur, recouverte de deux tissus – celui du bas symbolise le linceul du Christ et celui du haut est le vêtement cérémoniel du Seigneur.
Table d'autel, au monastère de Valaam, en Carélie
Prêtre Maxim Massalitine (CC BY-SA 2.0)Sur elle, reposent les attributs les plus importants du service :
Le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie lors de la Divine Liturgie à la cathédrale du Christ-Sauveur en l'honneur du 1025e anniversaire du baptême de la Russie.
Sergueï Piatakov/SputnikÀ côté de la table d’autel, se trouve une table plus petite sur laquelle le pain sous forme de prosphore et le vin sont préparés de manière spéciale pour la liturgie.
Un ecclésiastique installe un chandelier à sept branches pendant la consécration de la nouvelle église de la Présentation du Seigneur à Kaliningrad.
Igor Zarembo/SputnikUn candélabre spécial sur un haut support pour sept bougies, généralement placée dans l’autel à côté de la table d’autel.
Au mur du rebord semi-circulaire de l’autel, il existe un endroit spécial où est placé le trône de l’évêque. L’évêque émérite s’y assoit pendant l’office.
Le reliquaire lors de la cérémonie solennelle d'accueil des reliques de Saint Spyridon de Trimythonte, apportées en Russie depuis l'île grecque de Corfou, à la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou
Sergueï Piatakov/SputnikLe temple peut aussi souvent contenir des reliques miraculeuses de saints. Elles peuvent se trouver dans de grandes châsses ornées en forme de cercueil, ou dans de petits coffrets et de plus grandes boîtes (surtout s’il s’agit de fragments de reliques ou de vêtements de saints).
Dans cet autre article, nous vous révélions la signification des couleurs dans l’orthodoxie russe.
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