Les douze meilleures chansons pour apprendre le russe

Strikalo/youtube.com
L'une des meilleures expériences d'apprentissage d’une langue et d’une culture est d'écouter de la musique, qu'il s'agisse d'airs des années 50 ou de rap contemporain. Vous trouverez ci-dessous les meilleures chansons qui pourraient vous aider soit à enrichir tant votre compréhension de la culture russe, que votre vocabulaire, soit à graver la grammaire dans votre mémoire!

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Années 1950

Leonid Outiossov – Ou Tchiornogo moria (« Au bord de la mer Noire »), 1951 

Interprétée par Leonid Outiossov, le Frank Sinatra soviétique, cette chanson a été la préférée de nombreux citoyens tout au long du XXe siècle. Magnifiquement orchestrée avec des accordéons russes et des cuivres jazzy, cette lettre d'amour croonante adressée à Odessa (Ukraine), ville natale du chanteur, est devenue l'hymne officieux de cette spectaculaire cité côtière. De plus, le rythme lent du morceau vous permet de saisir les paroles sans avoir à arrêter la chanson toutes les cinq secondes.

Il y a une ville que je vois en rêves.

Oh si vous saviez combien elle est précieuse

Apparue à moi au bord de la mer Noire

La ville aux acacias fleuris,

La ville aux acacias fleuris,

Au bord de la mer Noire

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Années 1960

Vladimir Vyssotski – Ia ne lioubliou (« Je n’aime pas »), 1968

Sans doute le plus célèbre auteur-compositeur-interprète soviétique, dont les chansons, interprétées avec une voix dramatique et déchiquetée, ont été ancrées dans la mémoire de chaque écolier pendant des décennies. Le chanteur décrit simplement ce qu'il n'aime pas dans la vie, en faisant un commentaire social et politique qui reste d'actualité comme jamais auparavant. La chanson a eu jusqu'à aujourd'hui un impact énorme sur un large public soviétique et russe, permettant à de nombreux Russes de prétendre que Vyssotski n'est pas seulement un chanteur, mais aussi un grand poète de la fin du XXe siècle.

Je n'aime pas les issues fatales,

Je ne me lasse jamais de la vie.

Je n'aime aucune des saisons de l'année

Quand je ne chante pas de chansons joyeuses.

Années 1970 

Nina Brodskaïa – S liouboviou vstretitsia (« Rencontrer l’amour »), 1973

Cette chanson, caractéristique de l'un des films soviétiques les plus appréciés – Ivan Vassilievitch change de profession, de Leonid Gaïdaï – vous aidera à tomber amoureux du cinéma d’URSS et de l'esthétique des années 1970. La chanson soulève des inquiétudes sur la façon dont la société moderne rend de plus en plus difficile pour les gens de se remarquer et de trouver leur véritable amour. Nina Brodskaïa, dont vous pouvez entendre la voix mémorable dans le film, est toujours active et se produit aux États-Unis, où elle vit depuis la fin des années 1970.

Rencontrer l'amour est une question difficile.

La planète tourne, tourne

La planète vole au loin

Dans le brouhaha de l'époque

Ce n'est pas facile, ce n'est pas facile de tomber amoureux dessus.

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Années 1980 

Janna Agouzarova – Stary otel (« Vieil hôtel »), 1987

La levée progressive du rideau de fer par Gorbatchev à la fin des années 1980 a entraîné une formidable réaction culturelle des artistes de tous genres en URSS. En écoutant pour la première fois de la musique occidentale, de nombreux chanteurs soviétiques clandestins ont créé des réponses artistiques à leurs homologues étrangers et sont devenus extrêmement populaires auprès du public local. L'une de ces chanteuses new age était Janna Agouzarova, dont la voix forte et perçante ainsi que le look d'extraterrestre ont ouvert la voie à une nouvelle ère de la musique en URSS. Cette chanson est idéale même pour les débutants en russe en raison de son rythme très lent et de ses paroles simples qui montrent les bases de la conjugaison des verbes et du genre des noms.

Un wagon de métro à moitié vide, un long tunnel

L'express de nuit m'emmène dans un vieil hôtel

Et qu'importe que personne ne m'attende aux portes

Prends-moi, express de nuit, porte-moi plus vite

Alliance – Na zarié (« À l’aube »), 1987 

Cette chanson se compose principalement de noms et d'adjectifs à prononciation lente qui vous aideront à saisir assez facilement les paroles poétiques. Bien que tous les mots de la chanson puissent ne pas sembler essentiels pour votre vocabulaire russe de tous les jours, la performance envoûtante du morceau (avec son claviériste habillé de façon somptueuse, qui semble tout droit venu de l'an 3000) ne peut pas vous laisser indifférent. La chanson n'a depuis pas disparu : elle a été largement reprise par de nombreux musiciens russophones et est toujours très connue.

Soleil et battements du cœur,

Regard timide et force des bras,

Il est temps que ma rêverie brille dans le ciel.

À l'aube, des voix m'appellent.

Kino – Mesto dlia chaga vperiod (« De la place pour un pas en avant »), 1988

Cette chanson laconique et dramatique de Viktor Tsoï, le Kurt Cobain soviétique, dépeint magistralement le sentiment d'enfermement et l'état d'esprit de la jeunesse au moment où l'Union soviétique approchait de son effondrement. Tsoï a écrit cette chanson alors qu'il jouait dans le film kazakh new wave Igla (« Aiguille ») – le clip musical sur YouTube utilise des scènes de cette œuvre. Pour les apprenants en langues, la chanson est une excellente façon de maîtriser le difficile cas génitif et d'apprendre enfin la façon de dire « J'ai ... » (у меня есть) et « Je n'ai pas » (У меня нет + nom au génitif) en russe.

J'ai une maison mais je n'ai pas les clés,

J'ai un soleil mais il est au milieu des nuages,

J'ai une tête mais je n'ai pas d'épaules...

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Années 1990

Filipp Kirkorov – Zaïka moïa (« Ma lapine »), 1996

Filipp Kirkorov lui-même est devenu un mème de la culture et de la musique populaires russes, en raison du monopole apparemment sans fin du chanteur sur la scène musicale des chaînes d'État depuis le milieu des années 1980. La chanson Zaïka moïa montre à quel point les vidéos musicales russes étaient kitsch et exagérées dans les années 1990, mais elle est toujours utile pour les étudiants qui veulent pratiquer tous les diminutifs et pronoms possessifs possibles.

Ma lapine ! Je suis ton lapin

Ma petite main ! Je suis ton doigt

Mon petit poisson ! Je suis ton petit œil

Années 2000

Bi-2 – Polkovnikou nikto ne pichet (« Personne n’écrit au colonel »), 2000 

Cette chanson lente et dramatique, intitulée d'après le roman de Gabriel Garcia Marquez, est parfaite pour ceux qui viennent de commencer à apprendre le russe, mais qui ont l'ambition d'enrichir leur vocabulaire plus rapidement. Les paroles de la chanson consistent principalement en de courtes représentations impressionnistes de lieux et d'objets, sans presque aucun verbe. Bi-2 l'a interprétée pour le célèbre film Le Frère 2 de Sergueï Balabanov, qui a rendu le groupe extrêmement populaire.

Grandes villes,

Trains vides,

Pas de rivage, pas de fond

Tout recommencer.

Guerre froide,

Le temps est comme l'eau,

Il n'est pas devenu fou,

Tu ne savais rien.

Glioukoza – Sneg idiot (« Il neige »), 2005

Le sombre cartoon hivernal présenté dans le clip raconte l'histoire d'une fille rejetée, dont l'amant ne se présente pas à un rendez-vous. Au début de sa carrière, la chanteuse Glioukoza n'apparaissait que sur des enregistrements audio, ce qui laissait son apparence secrète. En effet, sa voix inhabituelle, modifiée électroniquement, correspond peut-être mieux à la fille insolente et au gigantesque doberman animés sur ordinateur, qu'au personnage réel de la chanteuse. La chanson est bonne pour tous les apprenants du russe, en raison de ses paroles extrêmement simples et accrocheuses, dont vous pourrez vous souvenir dès la première écoute.

Et il neige, et il neige,

Cela me tape sur les joues.

Je suis très malade, j'ai de la fièvre,

Je suis debout et je t'attends comme une idiote.

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Aquarium – Stakany (« Verres »), 2006

Ce groupe russe des plus accomplis, toujours dirigé par le chanteur-compositeur Boris Grebenchtchikov, est populaire en Russie depuis le début des années 1970. Le groupe est célèbre pour ses expérimentations musicales, dont la plus étonnante est la chanson Stakany, un hybride de musique folklorique irlandaise et d'un sujet stéréotypé russe (et irlandais) – l’alcool. Cette chanson est bonne pour tous les apprenants de la langue russe, car elle est extrêmement facile à retenir – le chanteur répète la plupart des phrases trois fois.

Allez, pose des verres sur la table,

Allez, pose des verres sur la table,

Allez, pose des verres sur la table,

Et tout le reste de la vaisselle.

Tout le monde dit qu'il ne faut pas boire,

Tout le monde dit qu'il ne faut pas boire ;

Tout le monde dit qu'il ne faut pas boire,

Mais moi, je dis que je vais boire.

Années 2010 

Valentin Strykalo – Naché leto (« Notre été »), 2011

Grâce à YouTube, ce chanteur est devenu populaire auprès du grand public russe avec ses chansons délibérément ironiques et de style amateur, dédiées aux chanteurs populaires du monde entier. Dans ce clip, Strykalo avait une longueur d'avance sur la tendance mondiale de la nostalgie des années 1980-1990, jouant déjà avec le look et le style musical kitsch de l'époque. Regardez également l'interprétation humoristique que le chanteur fait de la musique hard-rock russe – ses paroles sont encore plus simples et plus hilarantes.

Le yacht, la voile, nous sommes seuls au monde

Yalta, août, toi et moi sommes amoureux.

Le yacht, la voile, nous sommes seuls au monde

Yalta, août, toi et moi sommes amoureux.

Egor Kreed – Serdtseïedka (« Mangeuse d’hommes »), 2019

Adoré par les femmes de 11 à 40 ans, Egor Kreed est une version russe extrêmement populaire de Justin Bieber. Cette vidéo auto-ironique nous montre la pop star alors qu'il se rend dans un village à la recherche d'une vie plus simple, loin du glamour et du stress de la ville. Mais soudain, il rencontre une diva campagnarde, tombe amoureux d'elle et tente désespérément de la conquérir. Même si les longues parties de rap peuvent sembler un peu trop compliquées, le refrain est très facile à retenir et il est très utile de le pratiquer. Par exemple, en russe, on joue « dans » les jeux et sports, comme on peut le voir dans la phrase : « Ты играешь с нами в русскую рулетку ». « Tu joues DANS la roulette russe avec nous »), donc il convient d’utiliser la préposition « B » (« dans ») et de mettre le complément en question au cas accusatif.

Mangeuse d’hommes, man-mangeuse d’hommes

Tu joues à la roulette russe avec nous

Cinq sont chargés, un est à vide

Combien de prétendants ont déjà été détruits par toi, hein ?!

Dans cet autre article, nous vous révélons des trucs et astuces pour optimiser votre apprentissage de la langue russe.

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