En images: à la découverte de l’île de Kounachir, cette merveille méconnue du Pacifique russe

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Des jacuzzis naturels, un lac presque bouillonnant, une cascade de chutes d'eau, une flore rare – voilà ce qui caractérise l'île de Kounachir, la plus méridionale de la chaîne russe des Kouriles.

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On l'appelle « l'île noire »

En traduction de la langue locale, Kounachir signifie « île noire ». Elle a été appelée ainsi par les Aïnous, les premiers habitants des îles japonaises, du Kamtchatka, des îles Kouriles et de Sakhaline. La majeure partie de son territoire est couverte d'une forêt de pins vert foncé et d'un sol volcanique presque noir, tandis que le volcan le plus majestueux de l'île, le Tiatia, projette une grande ombre obscure.

C'est l'île la plus au sud des Kouriles. La distance d'ici à l'île japonaise d'Hokkaido n'est que de 20km environ.

Quatre volcans et un lac en ébullition

Kounachir attire de nombreuses personnes car sur un territoire très compact de 1 490 kilomètres carrés se trouvent quatre volcans de types différents. Il s'agit du volcan-caldeira Golovnine, des stratovolcans complexes Mendeleïev et Rourouï et de la carte de visite de l'île – le volcan somma (volcan dans un volcan) Tiatia.

Tous, en plus d'avoir des structures différentes, ont leurs propres caractéristiques. Les volcans Mendeleïev et Rourouï, par exemple, sont connus pour leurs sources d'eau chaude. Un ruisseau s'écoule de leur vallée, formant une cascade de jacuzzis naturels en aval.

L’on trouve par ailleurs deux lacs dans les environs du volcan actif Golovnine, le Goriatchéïé (Chaud) et le Kipiachtchéïé (Bouillant). Dans le second, il est possible d'être ébouillanté vivant, ses eaux pouvant atteindre des températures de 80-100°C, tandis que des jets de gaz de sulfure d'hydrogène et de dioxyde de soufre jaillissent constamment sous l'eau et la réchauffent aussi. En raison de ces résidus, de l'écume sulfureuse noire s'accumule à la surface de l'eau, offrant à cette dernière une couleur plombée.

Vous pouvez par contre vous baigner dans le Goriatchéïé, dont l'eau a une teinte turquoise inhabituelle. Les deux lacs communiquent entre eux, si bien que l'eau du Goriatchéïé est toujours chaude.

Le Tiatia, le plus grand et le plus beau de tous les volcans, est de son côté un lieu difficile à atteindre. Vous pouvez gagner sa base en bateau à moteur, mais il faut du beau temps pour cela. Un chemin de randonnée jusque-là prendrait à lui seul des jours entiers (sans parler de l'ascension du volcan lui-même, qui culmine à plus de 1 800 mètres).

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Une plage où faire cuire du crabe

Il est ici question de la plage Goriatchi (Chaude), au pied du volcan Mendeleïev. C'est la seule parcelle de terre des environs où les roches volcaniques sont recouvertes d'une couche de sable. Cependant, comme son nom l’indique, la température de son sol est si élevée que vous pouvez facilement y faire cuire une omelette ou des fruits de mer.

L'essentiel est de ne pas s'approcher trop près des fumerolles (ouvertures et fissures à la surface du volcan), d’où jaillit périodiquement une étrange substance jaune.

Un équivalent russe de la Chaussée des géants d’Irlande du Nord

Il y a 40-50 millions d'années, ce lieu est devenu le chef-d’œuvre du volcan Mendeleïev. Sa lave s'est déversée dans l'océan et a gelé dans l'eau froide sous la forme de piliers à cinq ou six côtés ressemblant à des tuyaux d'orgue. Au fil du temps, ce massif basaltique est sorti de l'eau et la nature l'a transformé en un haut promontoire à pic (jusqu'à 50 mètres de haut à certains endroits) sur la côte de Kounachir.

En raison de sa forme caractéristique, cette curiosité naturelle a reçu le nom de cap Stolbtchaty (cap des Piliers), et attire régulièrement les touristes.

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Une flore exceptionnelle

Kounachir s’avère également être une réserve naturelle d'État. Une flore, qui ne se rencontre habituellement jamais dans un seul habitat sur le continent, se développe ici : les sapins sont enchevêtrés avec les lianes et les lichens, tandis que les bambous poussent à côté des viornes et des cèdres. En outre, plus de la moitié des plantes de Kounachir figurent dans le Livre rouge de la Russie, recensant les espèces animales et végétales rares et menacées.

L'île est traversée par un éco-sentier, le long duquel des panneaux indiquant les espèces endémiques locales ont été placés.

La falaise Golovninski n'est accessible qu'à marée basse

L'un des plus beaux endroits de l'île s'étend du cap Pouzanov à l'embouchure de la rivière Belozerka. La falaise Golovinski est un long rempart abrupt de roches volcaniques sur la côte Pacifique de l'île, d'où tombent des chutes d'eau. Cette muraille de sédiments stratifiés reflète 2 millions d'années d'histoire de Kounachir.

Cependant, il faut attendre la marée basse pour voir cette beauté, car à marée haute, l'océan s'avance contre la falaise.

Un laissez-passer spécial pour accéder à l’île

Le Japon a obtenu tous les droits sur l'île de Kounachir en 1875, en échange de la reconnaissance de Sakhaline comme territoire russe. Toutefois, en 1945, après la fin de la Seconde Guerre mondiale et la signature de la déclaration de Potsdam, l'île a été cédée aux Soviétiques (le Japon tente aujourd’hui encore de faire reconnaître ses droits sur Kounachir et trois autres îles des Kouriles du sud). Les Japonais se sont donc alors retirés et des installations militaires soviétiques ont été établies sur l'île.

L'île entière est toujours considérée comme une zone frontalière et ne peut être visitée qu'avec une autorisation spéciale. Il faut pour l’obtenir s’adresser à l'administration de la réserve à Ioujno-Kourilsk, le centre du district, où se concentre la quasi-totalité de la population de l'île.

Dans cet autre article, nous vous emmenions en images sur l’île Champ, dans l’Arctique russe, où sont apparues d’étranges rochers parfaitement sphériques.

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