En images: ce que j'ai fait dans les montagnes de Krasnaïa Poliana pendant l'intersaison

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Dans cette série sur les voyages en Russie en période de pandémie, notre contributeur part cette fois-ci pour une excursion d'une journée depuis Sotchi vers la station de ski Rosa Khoutor, qui a accueilli plusieurs épreuves des Jeux olympiques d'hiver 2014.

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D'une station balnéaire subtropicale aux... pistes de ski

Les sites web et brochures touristiques de Sotchi mentionnent souvent comment un visiteur peut faire du ski ou du snowboard dans les montagnes de Krasnaïa Poliana, puis passer la dernière partie de la journée à se promener dans une allée bordée de palmiers près de la mer Noire, aux eaux relativement chaudes. Pourtant, à moins que vous n'ayez vraiment qu'une seule journée à Sotchi, je ne vous le conseille pas, car vous ne rendriez justice à aucun des deux endroits. Hors saison, vous pouvez facilement passer quelques jours à Krasnaïa Poliana. Par manque de temps, j'ai personnellement dû choisir une excursion d'une unique journée depuis Sotchi, mais au moins je n'ai pas eu à diviser ma journée entre ces deux lieux. Tout ce que je voulais vraiment, c'était avoir un aperçu des montagnes du Caucase occidental.

Atteindre les sommets en « hirondelle »

La sagesse conventionnelle aurait voulu que mon amie et moi partions pour Krasnaïa Poliana le plus tôt possible de Sotchi, en prenant un train à 8 heures du matin depuis la ville. Cependant, comme elle emmenait ses deux enfants (un de 8 ans et un de 12) avec elle, tout plan de ce genre pour arriver à la montagne avant l'arrivée des foules de touristes semblait être une chimère. Nous avons réussi à réserver des billets pour le train interurbain « Lastotchka » (« hirondelle » en russe) Krasnodar-Rosa Khoutor. Avant de poursuivre, permettez-moi de dissiper la confusion que beaucoup entretiennent entre Krasnaïa Poliana et Rosa Khoutor. La première est une commune abritant environ 4 600 résidents, tandis que la seconde est une station de ski alpin construite entre 2003 et 2011 spécifiquement pour les Jeux olympiques d'hiver de 2014. La gare ferroviaire, elle, s'appelle aussi Rosa Khoutor. 

Notre train est arrivé à Sotchi exactement à l'heure. La compagnie des Chemins de fer russes a déployé plusieurs trains de banlieue « Lastotchka » sur cet itinéraire. Ces trains électriques à unités multiples, fabriqués par Siemens et Ural Locomotives, sont absolument de classe mondiale et n'ont rien à voir avec les anciennes « elektritchkas » vertes qui compensaient par leur authenticité ce qui leur manquait en termes de confort. Depuis Sotchi, le train longe la côte de la mer Noire jusqu'à Adler (un district connu pour abriter le parc olympique) et, de là, commence le voyage depuis le littoral jusqu'à la base de la crête d'Aïbga (une crête montagneuse du plateau de Rosa Khoutor).

La ligne Adler-Rosa Khоutor, longue de 48 kilomètres, est l'une des nouvelles merveilles d'ingénierie de la Russie. Elle a été construite à temps pour les Jeux olympiques d'hiver de 2014 et passe par des rivières et des gorges. Elle chevauche 37 ponts et viaducs et compte 10 kilomètres de tunnels, le plus long s'étendant sur plus de quatre kilomètres et demi.

Une heure et vingt minutes plus tard, nous étions à Rosa Khoutor, excités à l'idée de voir les montagnes du Caucase pour la première fois. Nous avions littéralement voyagé de la côte de la mer Noire à une altitude de 560 mètres au-dessus du niveau de la mer. 

Se sentir comme dans les Alpes sans quitter la Russie

Il n'y a littéralement rien à faire à la gare de Rosa Khoutor ou à proximité, si ce n'est acheter des billets pour le téléphérique qui mène au plateau de Rosa et au sommet. Afin d'encourager les familles à visiter les lieux, le billet familial (idéal pour une famille de quatre personnes) s'avère plus économique. Une navette gratuite transporte par ailleurs les visiteurs jusqu'à la station principale de Rosa Khoutor, qui se trouve à quelques kilomètres.

N'ayant vu aucune photo de ce lieu auparavant, j'ai ressenti un net choc à notre arrivée. Étant donné le rouge de la vallée à l'automne, Rosa Khoutor (« hameau des roses » en russe) était un nom parfaitement approprié. Certaines parties de Sotchi ont un aspect très italien, mais l’on y a toujours l'impression d'être en Russie. Rosa Khoutor, en revanche, ressemble et donne l'impression de faire partie des Alpes suisses. L'architecture colorée et les rues bien aménagées le long de la rivière Mzymta ajoutent à cette ambiance de type alpin. Les prix pratiqués dans certains cafés et restaurants sont par contre également très suisses !

Lire aussi : Pourquoi y a-t-il tant de «Suisses» en Russie?

Prendre de l'altitude pour voir les sommets enneigés

Nous avons réalisé notre excursion d'une journée dans la ville pendant la première semaine de novembre, alors qu’une semaine chômée avait été décrétée dans toute la Russie. La combinaison de ce congé et d'un temps agréable dans la région a fait que pour le téléphérique s’étendait une file d'attente serpentine. Il y avait un manque absolu de distance entre les personnes et pas une seule ne portait de masque. 

Heureusement, l'attente a été courte avant de monter dans le prochain téléphérique disponible. Le « Caucase Express », comme on l’appelle, vous emmène au plateau de Rosa, qui se trouve à 1 170 mètres au-dessus du niveau de la mer et, de là, vous pouvez vous rendre au pic du même nom (2 230 mètres). Hors saison, il est préférable d'arriver tôt au plateau et de partir en randonnée sur l'un de ses sentiers. Quelques familles qui faisaient la queue pour le téléphérique sont venues prêtes avec de la nourriture, de l'eau et des vêtements chauds pour faire une longue randonnée. Néanmoins, notre objectif principal était simplement d'arriver au sommet et de voir les pics enneigés. Or, la vue du sommet n'est rien de moins qu'époustouflante !

Les enfants de mon amie étaient ravis de marcher sur un pont suspendu près du sommet. Des équipements de protection étaient fournis et tout le monde insistait sur le fait que c'était sans danger, mais je ne me suis senti à l'aise que lorsque les deux enfants ont terminé ce qui, pour moi, ressemblait à une marche lente et périlleuse !

Le billet de téléphérique vous permet en outre de faire un tour en téléski depuis le pic Rosa jusqu'à une zone célèbre pour ses cascades. Malheureusement, la foule était tellement nombreuse le jour où nous y étions que nous n'avons pas été autorisés à descendre du télésiège et cela s'est transformé en une virée du haut vers le bas et vice-versa. Avec l'engouement pour les photos et les selfies, les histoires de personnes laissant tomber leur téléphone du télésiège ne sont pas rares. Sur le chemin du retour vers le sommet du pic, nous avons demandé en plaisantant à un couple qui marchait en contrebas s'il avait perdu son téléphone et ils nous ont répondu d'un air sérieux qu'ils l'avaient effectivement laissé tomber. Oups !

Un coucher de soleil à couper le souffle

Notre objectif était de rentrer à Sotchi à temps pour le dîner, mais, au moment où nous sommes descendus du téléphérique, nous avons réalisé que nous allions avoir le privilège de voir le coucher de soleil par les montagnes du Caucase. La file d'attente pour le téléphérique ne ressemblait à rien de ce que j'avais vu jusque-là, en 18 ans de séjour en Russie. Une heure après avoir fait la queue, nous avons réussi à monter dans un téléphérique et à descendre.

Le coucher de soleil et le crépuscule cramoisi au-dessus des hautes montagnes avaient bien sûr une beauté surréaliste et obsédante. Dire que nous aurions manqué ce spectacle étonnant si nous avions réussi à partir tôt.

Lorsque nous sommes revenus à la base de la station, la dernière navette gratuite était partie pour la gare et le prochain train pour Sotchi était prévu 90 minutes plus tard. Nous avons donc acheté de la nourriture sur quelques étals de la place principale et nous sommes imprégnés de notre journée avec du vin chaud. Les bâtiments illuminés et la tour de l'horloge donnaient à la station un air encore plus européen que le matin. La plupart des personnes étaient probablement venues en voiture ou en bus, car Rosa Khoutor était presque vide lorsque nous avons fini de dîner. Heureusement pour nous, il y avait par conséquent suffisamment de billets pour l'un des derniers trains de la journée à destination de Sotchi.

Après tout cela, j'aimerais bien skier dans la station en hiver, mais j'ai encore plus envie d'y retourner avec un groupe d'amis passionnés de nature, prêts à faire du trekking sur les sentiers de Krasnaïa Poliana à l'automne. La beauté des chaînes inférieures et moyennes de ces montagnes en cette saison haute en couleur doit être vue pour être crue.

En suivant ce lien, retrouvez le carnet de voyage de notre contributeur à Sotchi, selon lui meilleur endroit où aller en basse saison en Russie.

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