Une caserne militaire est un lieu où plusieurs centaines de jeunes soldats vivent côte à côte pendant un an. Il existe une hiérarchie entre les « juniors » (les six premiers mois de service) et les « seniors » (deuxième semestre), ainsi que ceux qui doivent quitter l'armée dans les 60 prochains jours, en fonction de combien de temps ils ont déjà servi.
Pour passer d’une « caste » à une autre, l’ingéniosité des soldats a accouché de toute une série de rites initiatiques auxquels les « subalternes » sont soumis pour devenir de « vrais » soldats. Les « seniors », à leur tour, ont des traditions construites autour de l’enseignement de compétences de vie aux jeunes.
« Faire taire le tigre » ; frapper un soldat qui ronfle avec un oreiller ou une pantoufle pour l'empêcher d'empêcher les autres de dormir. Souvent, un « fantôme » [nouvelle recrue] est envoyé pour « faire taire le tigre », le « tigre » se révélant être un « grand-père » [soldat de haut rang] ou un « démob » [un conscrit qui approche de la fin de son service d'un an]. Dans de tels moments, l'expression sur le visage des « juniors » change généralement de façon drastique car, pour se venger d'avoir été réveillé, le « grand-père » les assigne généralement à une tâche supplémentaire ou leur ordonne de « récurer les orifices » !
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« Récurer les orifices » ; nettoyage des « orifices » (c’est-à-dire les cuvettes des toilettes) d’une caserne tout entière pendant une journée. Les nouvelles recrues les plus indisciplinées qui refusent d’exécuter les ordres ou qui, d’une manière ou d’une autre, commettent des manquements à la discipline, sont envoyées pour « nettoyer les orifices ». La punition est appliquée pour amener le conscrit « junior » désobéissant à la modestie, lui montrer que tout le monde est sur un pied d’égalité et qu’il ne peut pas échapper au travail. Seuls les « démobs », qui partiront généralement dans quelques semaines, peuvent s’absenter du travail !
« Disparaître » ; quitter le travail. « Disparaître » est considéré comme un acte de désobéissance élégant parmi les « grands-pères ». Ils peuvent littéralement se soustraire à leur travail au gymnase ou dans une caserne, et passent généralement les dernières semaines de leur service à s’occuper de leurs propres affaires et à se préparer à retrouver la liberté.
« Un » ; forcer tous les conscrits « subalternes » à l’écoute pour une tâche donnée. Un « démob » crie « Un ! » et tous les « juniors » de la caserne ou dans les locaux de l'armée doivent se précipiter vers lui pour savoir ce que veut le « grand-père ». Et puisque vous êtes un « junior », vous devez exécuter les ordres du « senior », sans faute.
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« Deux fois deux » ; punir un conscrit pour ne pas se rappeler combien de temps il lui reste jusqu'à sa « libération ». Un « démob » demande à un « fantôme » : « Deux fois deux? », à quoi le « fantôme » devrait répondre combien de jours il lui reste avant de quitter l'armée. Si le « fantôme » ne connaît pas la réponse ou l’a oubliée, il doit être puni.
« Travailler les juniors » ; entraînement physique régulier pour les nouvelles recrues. Cela fait partie de l’entraînement quotidien, mais est aussi utilisé comme punition pour que les conscrits « juniors » restent obéissants. Outre les exercices physiques et les sports, les soldats peuvent marcher autour du terrain pendant plusieurs heures ou déblayer la neige près des locaux en hiver.
« Escapade à Sotchi » ; terme officiel signifiant « permission de fin de semaine ». En prime pour un service ou son bon comportement, un soldat peut gagner un « ticket » pour aller voir sa famille en ville le week-end. L’expression « Escapade à Sotchi » s’applique également à ceux qui se font la belle (« Sotchi » dans ce cas ne renvoie pas à la ville, mais constitue l’abréviation russe de « absence sans permission ») - un départ ou fuite illégale de votre unité militaire. En l’espèce, l’« escapade à Sotchi » est punie via le « diesel ».
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« Diesel » ; passer du temps au bataillon disciplinaire ou à la prison de l'armée. Ceci est réservé aux soldats qui ont illégalement « fui à Sotchi » ou sont coupables de conduite non réglementaire dans leur unité - comme voler de l'argent ou obtenir de l'argent frauduleusement d'autres personnes, se battre, jurer, frapper un officier ou les autres conscrits, etc.
Le « thermomètre » ; réveiller un conscrit qui ne a manqué l’appel. Le rituel est appelé le «thermomètre », parce que ses camarades soulèvent le lit du soldat concerné à la verticale – le faisant ressembler à un « thermomètre » - ce qui fait tomber le soldat endormi au sol.
L’accord final de« démob » ; faire du travail communautaire au sein de l'unité afin de laisser une bonne impression parmi les autres officiers avant d'être « libéré ». Tout le travail est fait volontairement et exclusivement par les « seniors », sans aucune implication des « juniors ». Par exemple, certains de mes camarades ont effectué des réparations dans leur caserne, tandis que d'autres ont aidé à terminer la construction et l'équipement d'une salle de sport pour les officiers.
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