Ces règles tacites régissant la vie sur la Côte d’Azur de Russie

Dmitry Feoktistov//TASS
Beaucoup pensent que la vie au bord des mers Noire et d’Azov est un conte de fées. Mais voici les règles selon lesquelles vit en réalité le résident moyen de Sotchi, Anapa ou Krasnodar. 

Russia Beyond désormais sur Telegram ! Pour recevoir nos articles directement sur votre appareil mobile, abonnez-vous gratuitement sur https://t.me/russiabeyond_fr

Souffrir d'allergies

Dans le Sud, il y a constamment des plantes en pleine floraison. La souffrance des habitants de la région se présente alors sous la forme d’ambroisies, de tournesols et d’autres végétaux de juin à septembre. Les allergies sont aussi fréquentes ici que les touristes. Ces derniers, d'ailleurs, « tourmentent » les locaux à la même époque. Combo.

Ne pas connaître l’enfer de la neige

Il est dans le Sud normal de ne pas savoir comment chauffer son moteur avec l'électricité d'une prise de courant ou extirper sa voiture de la neige avec une pelle le matin avant le travail. En hiver, l’air est ici extrêmement humide et des vents du nord soufflent, mais il n'y a pas de neige. Vous en voulez un peu ? Allez donc à Krasnaïa Poliana, une populaire station de ski de la région.

Travailler en freelance ou à distance (ou en rêver)

Pour vivre son rêve de résider sur le littoral, il est nécessaire de mettre la main au portefeuille. Les prix dans les stations balnéaires du Sud font frémir tout le monde, y compris les locaux. Or, il n'y a ici presque pas de travail hors saison touristique. L'idéal est donc de recevoir un salaire de Moscou et de vivre ici. Mais seuls les indépendants et adeptes du télétravail peuvent se le permettre.

Ne pas confondre tourisme et émigration

Cette phrase est répétée à tous les touristes qui commencent à rêver de s’installer définitivement dans le Sud dès leur deuxième jour de vacances en ces terres. Les Sudistes connaissent la dure vérité de la vie ici et, avec l'intonation d'un sage aîné, tentent d'avertir les visiteurs un peu trop enthousiastes. Ils ne sont toutefois pris au sérieux par personne.

Aller en Abkhazie en pantoufles

Il faut compter 10 à 15 minutes de route entre Adler et la frontière avec l'Abkhazie. Des navettes, des bus, des trains et, bien sûr, des taxis s'y rendent. Pour de nombreux habitants de Sotchi, l'Abkhazie est plus proche que le centre de leur propre ville. L'infrastructure touristique abkhaze est en ruine, mais cela ne se reflète en rien sur la sublime nature et les fruits presque gratuits. Les Sudistes s’y rendent donc régulièrement.

>>> Adieu, chapka: les quatre villes les plus chaudes de Russie

Appartement avec vue sur mer = résidence secondaire

Ils ont depuis longtemps été rachetés par des Moscovites. Les nouveaux logements, près de la côte, ne sont pas non plus abordables pour les locaux, qui s'installent donc dans les banlieues, desquelles chaque jour ils sortent par des embouteillages presque dignes de Moscou.

Garder tout de même ici un appartement pour ses vieux jours

Même si c'est à la périphérie ou dans le village le plus proche, avoir son propre appartement dans le Sud est toujours un must dans la vie des locaux. Même si l’un d’eux déteste vivre ici actuellement, il essaiera quand même d’y construire une propriété pour pouvoir plus tard résider dans la chaleur du bord de mer. Le Sudiste pense en effet que c'est le meilleur endroit au monde pour les retraités, et que tous les inconvénients qu’il connait en ce moment-même s’envoleront quelque part.

Ne pas se baigner en mer

Ou le faire très rarement, seulement deux fois par an. Les Sudistes n'ont pas le temps en été – ils travaillent à la sueur de leur front, profitant de la venue des touristes pour mettre de l’argent de côté pour l'hiver. Ils se baignent par contre dans la mer si des invités d'autres régions de Russie viennent leur tenir compagnie. Avec le temps, les habitants du Sud ne remarquent plus du tout cette énorme flaque d'eau.

Aller au casino « juste pour voir »

En 2017, une zone de jeu légale a été ouverte à Sotchi (en Russie, l’implantation de casinos ne peut se faire qu’en de très rares endroits), mais la majorité des habitants du coin s'y rendent juste pour voir comment les touristes perdent en une seule mise l’équivalent d’un mois de salaire moyen des locaux.

Ramasser des moules soi-même

Si un habitant du Sud veut manger de bonnes moules, il les récoltera lui-même. Quelque part au fond de la commode, il a son propre grattoir et son propre filet hérités de son grand-père.

>>> Tabou: huit sujets à éviter avec les Russes

Accuser les touristes de tous les maux

Ce sont eux qui rendent tout si cher dans les supermarchés et les restaurants. Parfois, la fixation des prix n'est pas logique. Par exemple, le poisson que les pêcheurs locaux viennent de capturer peut coûter exactement la même chose que dans un supermarché de Moscou, à 1 360 km de Sotchi. Les touristes créent également des embouteillages, empêchent les habitants de dormir la nuit, transforment les rues en un flux continu de personnes et sont de manière générale une source de problèmes sociaux. S'ils n’apportaient pas d'argent, les Sudistes auraient il y a bien longtemps construit des remparts autour de leurs villes pour s’en protéger.

Vivre dans un garage

Il y a un type de logement à Sotchi qui ne se trouve presque nulle part ailleurs en Russie. Il s'agit de ce que l'on appelle les garages résidentiels – d’anciens garages, qui a été convertis en espaces de vie. C'est ainsi que les populations locales résolvent le problème du logement. Il existe des zones entières de garages résidentiels, où vivent des familles.

Faire son shopping à Krasnodar

Peu importe où ils vivent, que ce soit à Anapa ou à Sotchi, les Sudistes font leur shopping une fois par mois à Krasnodar. En chemin, ils peuvent acheter de bons fruits, et dans les grands centres commerciaux – des vêtements à des prix plus ou moins adéquats. Tout cela parce que dans les magasins locaux, ce dont ils ont besoin se fait rare (ou cher), et que la livraison par Internet est très longue.

Ne rien cultiver

Travailler la terre dans cette région balnéaire n'est pas particulièrement populaire pour deux raisons. Premièrement, le coût des parcelles locales pour y faire pousser des tomates ou des concombres est très élevé. Les locaux préfèrent donc y construire un édifice et le louer. C'est pourquoi les prix des fruits et légumes sont si hauts.

>>> Ces choses communes en Russie que vous ne trouverez (presque) pas en France

Deuxièmement, le principal ennemi du jardinier dans le Sud est la faune rampante et volante, qui reste active même en hiver, se reproduit à la vitesse de la lumière et mange tout. Quand vous commencez à cultiver quelque chose dans le Sud de la Russie, vous le constatez immanquablement : des vers rongent les tomates de l'intérieur, des aleurodes dévorent même des fleurs sur les parterres, sans oublier la péronosporose sur les concombres... 

Ne pas chercher des noises aux Cosaques

La région de Krasnodar abrite les très indépendants Cosaques. Ils patrouillent dans les rues, veillent au maintien de l'ordre, gardent les événements publics et, dans le même but, se rendent dans d'autres villes russes. Les patrouilles de Cosaques sont depuis longtemps une réalité quotidienne et tout le monde sait qu'il vaut mieux ne pas les mettre en colère. Ils n’hésiteront, il est vrai, pas à avoir recours à leur nagaïka (fouet traditionnel) en public !

Dans cet autre article, découvrez justement que faire à Krasnodar, capitale de cette région ensoleillée. 

Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

À ne pas manquer

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies