Pourquoi l'UNESCO va adorer le pain d'épices de Toula: six secrets d'une délicatesse russe

Gastronomie
MARIA AFONINA
Comment courtiser une jeune femme sans se déshonorer? Comment apprendre l'alphabet avec un pain d'épices? Nous dévoilons tous les secrets du pain d'épices (prianik) de Toula, que la Russie a proposé d'inclure dans la liste du patrimoine immatériel de l'UNESCO.

1. Recette héréditaire pour les hommes

L'histoire des pains d'épices de remonte au XVIIe siècle, mais il n'y avait pas de recette unique pour leur préparation. Il existait beaucoup de boulangers à Toula, et chacun faisait cuire le produit à sa manière, gardant sa recette dans le plus grand secret et la transmettant de père en fils. Les boulangers n'utilisaient pas de balance pour peser la farine et le miel, ils préféraient des cailloux ou des morceaux de métal qui étaient entreposés dans un endroit isolé, sous clé.

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2. Le pain d'épices - source de connaissance

Le pain d'épices était utilisé non seulement pour étancher la faim, mais aussi comme source de connaissance. Le pain d'épices était cuit avec des images de lettres, de syllabes diverses et de mots, de sorte qu'il permettait aux enfants d'étudier l'alphabet. Avant de manger du pain d'épices, l'enfant devait apprendre les lettres et ensuite recevoir un bout ou un gâteau entier comme récompense. Il y avait aussi des pains d'épices avec des prénoms: Macha, Vania, Sacha et d'autres.

3. Signe avant-coureur d'un mariage

En Russie, le mariage était précédé d'un processus de demande en mariage. Si le prétendant n'était pas sûr que la demoiselle qu'il aimait répondrait favorablement à la proposition, il lui envoyait un prianik. Si la jeune fille acceptait le cadeau, alors on pouvait compter sur une réponse positive à la demande en mariage. Lors du mariage proprement dit, les jeunes mariés recevaient également du pain d'épices en forme de cœur. Et le lendemain du mariage, les jeunes mariés allaient rendre visite aux parents de la mariée avec du prianik.

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4. Dessert en mode «géant»

En 1778, à l'occasion de l'anniversaire de Saint-Pétersbourg, l'impératrice Catherine reçut un pain d'épices de Toula pesant plus de 30 kg et faisant plus de trois mètres de diamètre. C'était un panorama de la ville. L'impératrice fut impressionnée.

De nos jours, vous pouvez voir un énorme pain d'épices dans le musée du prianik de Toula, où un gâteau avec l'image du kremlin de Toula pesant 50 kilogrammes est exposé.

En 2014, un monument au prianik a également été installé à Toula. Son diamètre est de 2,5 m, sur le recto on lit l'inscription : « Le pain d'épices de Toula est connu depuis 1685 » - cette date est précisément considérée comme l'anniversaire de ce symbole de la ville.

5. Quand le prianik devient oeuvre d'art

Le pain d'épices de Toula est un produit « imprimé ». Cela signifie qu'on sculptait d'abord une planchette dans du bouleau ou du poirier avant de la laisser reposer pendant 5 à 20 ans. Les bords étaient ensuite enduits de résine ou de cire. Quand il était sec, l'artiste-sculpteur y appliquait le motif en miroir. Le moule destiné au pain d'épices peut servir jusqu'à 70 ans. Afin d'enlever les restes de pâte, le moule est bouilli dans de l'huile.

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6. Pour les jeux et le sport

En plus du pain d'épices habituel, au début du XXe siècle et plus tôt, on préparait des exemplaires sans garniture destinés au divertissement. Sur les places pendant les foires, ils étaient utilisés pour divers jeux et divertissements. Par exemple, on les lançait comme des disques. Celui dont le prianik volait le plus loin gagnait. Il était important que le projectile ne se brise pas.