Sept lieux de Russie ayant servi de décor à des réalisateurs étrangers

Safi Nebbu/Nord-Ouest Films, 2016
La place Rouge de la capitale avec la cathédrale Saint-Basile et la perspective Nevski avec la cathédrale Notre-Dame-de-Kazan à Saint-Pétersbourg sont les lieux de tournage les plus populaires. Ils permettent effectivement de placer, sans ambiguïté, l'action en Russie. Néanmoins, il existe aussi d'autres endroits où les cinéastes occidentaux ont œuvré.

Russia Beyond désormais sur Telegram ! Pour recevoir nos articles directement sur votre appareil mobile, abonnez-vous gratuitement sur https://t.me/russiabeyond_fr

Moscou

Que n’a donc-t-on pas filmé ici ? Y sont venus les courageux héros de Police Academy. Arnold Schwarzenegger a posé en uniforme militaire soviétique sur fond de la cathédrale de Saint-Basile-le-Bienheureux dans Double Détente. Dans le film Seul au monde, le héros incarné par Tom Hanks a travaillé dans le bureau de FedEx près de la place Rouge, et après le tournage, il s'est souvenu que cela avait été une expérience étonnante : en janvier de cette année-là, il faisait si chaud qu'il a fallu apporter de la neige pour le film.

Dans La Mort dans la peau, une véritable course-poursuite s’est déroulée sur la perspective Komsomolski, le boulevard Rojdestvenski, la place Troubnaïa et, enfin, parmi les hauts immeubles blancs-bleus du district Krylatskoïé. Des extraterrestres ont attaqué la capitale russe dans The Darkest Hour. Ce film d'action de science-fiction a été tourné au cœur de la ville, si bien que certaines scènes ont pris quelques jours.

Le parc VDNKh et l'hôpital Pirogovskaïa, ainsi que les hôtels Ukraine et National, une maison sur la rue Verkhniaïa Maslovka et le parc Kolomenskoïé sont seulement une partie des lieux de tournage du thriller d'espionnage La Maison Russie avec Sean Connery, Michelle Pfeiffer et Klaus Maria Brandauer. Le film de Fred Schepisi a été le premier film étranger tourné entièrement en URSS. L'un des héros étant éditeur et se rendant souvent à des foires du livre, la scène près de la tombe de Boris Pasternak dans le village de Peredelkino était particulièrement symbolique.

Lire aussi : Ces célébrités étrangères ayant visité l’Union soviétique (photos)

Saint-Pétersbourg

Les palais de Saint-Pétersbourg et de sa banlieue constituent un choix idéal pour le tournage de films historiques et, bien sûr, pour l'adaptation de classiques russes. Dans Onegin de Martha Fiennes, le protagoniste se promène le long de la Neva gelée, s’adonne à des réflexions avec en fond la flèche de l'Amirauté, tandis que le duel avec Lensky est tourné quelque part près du village de Lissi Nos.

Dans I demoni di San Pietroburgo, un film italien sur Dostoïevski, il semble que l'on montre pour la première fois l'appartement de l'écrivain dans la rue Malaïa Mechtchanskaïa. Il y a aussi les vues familières du palais de Tsarskoïé Selo et de la place du Palais. Selon l'intrigue, l'écrivain travaille sur son roman Le Joueur et, en même temps, fait la connaissance de l'un des conspirateurs qui ont tout juste tué un membre de la famille impériale et qui prévoient de commettre de nouveaux crimes dans un avenir proche.

Yalta

Bien que le générique du film Mio au royaume de nulle part mentionne le nom du réalisateur russe Vladimir Grammatikov, ce projet est une coproduction de la Suède, de la Norvège et de l'URSS. La distribution des rôles était vraiment exceptionnelle. Yum-Yum, l'ami du protagoniste, est joué par Christian Bale, tandis que le méchant l’est par Christopher Lee. Selon l’intrigue, le garçon Bosse est transporté dans un pays magique, où il doit lutter contre le méchant sorcier Kato, qui enlève les enfants et les transforme en oiseaux. Certaines scènes ont été tournées à Stockholm, mais les lieux de tournage de la « partie féerique » ont été trouvés en Crimée. Le château néo-gothique du Nid d'hirondelle et le palais Vorontsov, avec son vaste parc, étaient les décors parfaits pour le conte d'Astrid Lindgren.

Kaliningrad

En 2003, Mika Kaurismäki, le frère aîné d'Aki Kaurismäki, a réalisé à Kaliningrad Honey Baby, transformant le mythe grec ancien d'Orphée et Eurydice en road movie. Le personnage principal, le musicien fauché Tom, rêve d'une tournée à Paris, mais se rend plutôt à Kaliningrad. Il y rencontre Natasha, qui a fui son fiancé. Les amoureux s'enfuient avec un cirque ambulant et sont poursuivis par les voyous de l'ancien élu de Natasha. L'objectif capture tous les principaux points de la ville – le restaurant Atlantika, la Maison des Soviets et le deuxième pont surélevé, alors inachevé, qui ne reliera les rives du fleuve Pregolia que bien des années plus tard.  

Lire aussi : Quand des stars étrangères jouaient dans des films soviétiques

Péninsule de Kola et région de Mourmansk

Depuis plus de soixante ans, toutes sortes de spéculations circulent, des théories du complot aux plus prosaïques, sur le mystère du col Diatlov, dans l’Oural, où un groupe d’alpinistes est mort dans d’étranges circonstances au milieu de nulle part. En 2013, est sorti le film de Renny Harlin Dyatlov Pass Incident, dans lequel les personnages refont le parcours des promeneurs pour découvrir comment ils sont décédés. Le tournage n'a pas eu lieu dans l'Oural, mais aux Khibiny, un massif montagneux de la péninsule de Kola, dans le Nord-Ouest de la Russie – le réalisateur a expliqué qu'il fallait une « image enneigée » et en même temps des conditions météorologiques pas trop rudes. Par conséquent, le rôle des villes d'Ivdel et de Vijaï dans la région de Sverdlovsk a été incarné par la cité polaire de Kirovsk, dans la région de Mourmansk, s’étendant sur cette péninsule.

Le réalisateur, auteur notamment de Die Hard 2, a assemblé les théories les plus excentriques de ces événements – on y trouve ainsi du mysticisme, des expériences classifiées, et même de la téléportation et des voyages dans le temps.

 Lac Baïkal

Dans les forêts de Sibérie de Safy Nebbou est une adaptation des livres de Sylvain Tesson. Pendant six mois, ce dernier a vécu sur la rive du lac Baïkal dans une simple cabane. À proximité se trouvait la forêt de cèdres de la réserve naturelle Baïkal-Léna et le lac gelé. Il est venu ici parce qu'il était fatigué du bruit de la vie parisienne et voulait se débarrasser de « tout le superflu ».

« Je voulais vivre simplement, lentement, pour que les choses les plus importantes restent », affirme Teddy, le protagoniste de l'adaptation cinématographique. La première chose qu'il fait, en s'installant dans la cabane, est de couper le rideau de la fenêtre pour que rien ne l'empêche de voir le Baïkal à tout moment. La vie quotidienne est des plus rudimentaires, l'eau provient de la glace fondue, la lumière est produite par une simple bougie. Pour se divertir, il joue aux échecs avec lui-même, lit des livres qu’il a apportés et joue de la trompette sur la glace, dont le son peut être entendu à plusieurs kilomètres à la ronde. 

Tesson lui-même disait de son voyage qu'il avait réussi à apprivoiser le temps. Pour prendre conscience de cela, le héros du film doit apprendre à s'écouter et à voir la beauté dans chaque moment de la vie.

Vladivostok

Le film Seventh Code de Kiyoshi Kurosawa ne dure qu'une heure. C'est tantôt un road movie, tantôt un thriller aux accents de comédie, avec des jeux d'espionnage, des courses dans les interminables cours de Vladivostok, et l'histoire d'une entreprise qui a échoué (vendre du caviar rouge et du miel au Japon n’était pas une très bonne idée).

La ville elle-même fait office de « bout du monde », d'où il est si commode de commencer un grand voyage, laissant derrière soi de vieux immeubles soviétiques, un brouillard rampant dans les rues, un parc abandonné avec des bâtiments et des statues à moitié détruits.

Dans cet autre article, nous vous présentions cinq séries occidentales qui décrivent la Russie (presque) sans clichés.

Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

À ne pas manquer

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies