«Russie: 85 aventures»: Nous avons fait le tour du pays et n’avons détruit qu’une seule motoneige

Tourisme
VSEVOLOD PULYA
Dans le cadre du projet Russie: 85 aventures, les équipes de tournage de Russia Beyond ont traversé la Russie en 2021-2022 pour montrer en vidéo ce que l’on peut faire dans différentes régions. La version francophone du projet vient d’être lancée.

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Chaque vidéo du projet Russie: 85 aventures est une quintessence d’émotions, impressions et expériences résumées en une minute et tournées verticalement. Derrière elles, des semaines de plannings, des journées de tournage, une folle logistique de déplacements et l’envie des auteurs du projet dе voir une Russie аtypique et de vous la montrer. Nous avons évoqué avec les producteurs de Russia Beyond, Ioulia Akimova, Mikhkaïl Khokhlov et Nikita Andreïev les moments les plus forts et les plus hauts en émotions de ce périple à travers la Russie.

Vu la quantité de tournages et de déplacements, des problèmes et difficultés sont inévitables. Y a-t-il eu des moments où vous avez regretté de vous être engagés dans ce projet ?

Ioulia : Pour la première fois, cette idée a traversé mon esprit dans l’Altaï, lorsque le pneu de notre véhicule a crevé. Nous étions en route pour rendre visite au fermier américain Justus Walker, qui vit dans un endroit très reculé – le plus proche village est à 5 km de chez lui. En plus, c’était en plein hiver et tout était enseveli sous la neige.

Il nous dit : « Vous ne pourrez pas me rejoindre en voiture, j’enverrai un tracteur ». Nous avons laissé notre voiture à mi-chemin, en pleine forêt. Nous avons rejoint la ferme en tracteur, avons tout tourné. Ensuite, l’équipe de tournage a été nourrie et réacheminée vers notre véhicule. Heureux, nous sommes en route pour Barnaoul, où nous comptions passer la nuit, puis tôt le matin prendre le vol de retour.

Soudain Micha (raccourci de Mikhaïl) dit : « Nous avons un problème avec un pneu ». Nous sortons du véhicule et constatons qu’il est crevé. On avait une roue de secours, mais personne ne savait comment la détacher du bas de ce modèle de 4x4. Nous avons cherché des boutons, des leviers, n’importe quel indice. Les garçons se sont glissés sous le véhicule pour essayer de la démonter.

Mikhaïl : Il faisait -20C°, nous avons passé une heure à traîner par terre en essayant de la démonter.

Ioulia : Minuit. Quel choix s’offrait à nous ? Rejoindre le village à pied ou retourner à la ferme, alors qu’autour c’est la forêt avec des ours. Que faire ? On a commencé à geler. Porter l’équipement à travers 5 km de congères était irréaliste. On l’a donc laissé dans le véhicule. On a roulé la jeep jusqu’au bord de la route et on s’est mis en route pour retourner chez Justus. Au bout du compte, on a dormi par terre dans sa fromagerie.

Lorsqu’on le raconte aux gens, l’on nous dit : « Et pourquoi vous n’avez pas cherché en ligne comment démonter la roue ? ». Et tu réponds : « Les gars, encore une fois : forêt, région de l’Altaï. De quel internet parlez-vous ? ». Chez Justus il y avait le réseau, mais très faible. Nous avons écrit à Moscou et les collègues ont commencé à nous décrire à l’écrit les vidéos, dans lesquelles on montrait comment démonter la roue de cette jeep.  

Heureusement, le matin, Justus a pris une pompe avec lui, quand il nous a ramenés. Car la roue de secours était elle aussi à plat. [...]

Mikhaïl : Puis, il y a eu une situation en République des Komis, lorsque nous étions en route pour le plateau de Manpoupounior. Les motoneiges se renversaient sans cesse. Nous nous retrouvions jusqu’aux genoux dans les eaux de rivières glaciales. Par une nuit, je suis tombé d’une motoneige et les autres ont continué à avancer. Je suis resté seul dans la rivière.

Ils n’ont pas remarqué ? Tu étais le dernier ?

Mikhaïl : J’étais assis derrière le conducteur sur la dernière motoneige de notre groupe. Nous avons sauté sur une bosse et je suis tombé. Les moteurs des motoneiges émettent beaucoup de bruit. J’ai crié, mais personne ne m’a entendu. Et voilà que le dernier feu s’est dissipé dans l’obscurité. Autour, c’est le noir et le silence. Un pas et tu t’enfonces jusqu’aux genoux, voire jusqu’à la taille, dans la neige.

Tu les a attendus combien de temps ?

Ioulia : Pas trop. Notre guide se retournait régulièrement pour nous compter. À un moment, il regarde l’opérateur Artiom Ossine, qui était sur la même motoneige que Mikhaïl, et lui a demandé : « Où est le second ? ». Sans dire un mot, on s’est retournés et on est partis à sa recherche.

Au bout du compte, Micha est tombé à trois ou quatre reprises, les poignées n’étaient pas très commodes. En outre, le guide nous a dit qu’on était tombé sur la pire météo possible pour des voyages en motoneige. Donc on restait régulièrement bloqués, on les renversait, on perdait des gens et on s’enfonçait sous la glace de la Petchora. 

À un moment donné, trois des quatre motoneiges étaient à court d’essence. On se déplaçait sur une neige humide, ce qui a augmenté la consommation. Mais on n’avait plus de forces pour avoir peur. On s’est alors dit : « Bon. On attendra dans une taïga glaciale et infranchissable la nuit. Pas grave. La dernière motoneige ira chercher de l’essence pour tous ».

C’est lors de cette mission qu’une motoneige a heurté un arbre ?

Ioulia : Oui, la mienne. Pratiquement tout le temps, c’est l’opérateur Maxim Dorokhov qui était au volant de ma motoneige. C’est un homme costaud, faisant plus de 100 kg. Aux virages, il devait s’incliner tantôt à droite, tantôt à gauche pour que notre modèle de motoneige [ne se renverse pas, ndlr]. Au soir, il était d’habitude épuisé à cause de ces efforts. Au quatrième jour, nous avancions sur un sentier forestier et non sur la glace de la Petchora et Maxim m’a dit : « Écoute, je suis épuisé. Mets-toi au volant, s’il te plait ».

Les autres motoneiges étaient dotées de cadres en métal, protégeant les côtés et les nœuds importants, mais pas la nôtre. Pendant à peu près 2h30, nous avons suivi les autres – notre guide était pressé pour pouvoir passer les motoneiges à un autre groupe.

Et sur un virage, on a dérapé, puis on s’est subitement arrêtés. Le choc a été assez puissant. Je me suis retrouvée sur le volant. Maxim est tombé. Pas de fractures, ni de saignement – on a vite contrôlé notre état.

Il s’est avéré que j’avais heurté un arbre. Les autres sont partis. Pas de réseau et nous ne sommes pas en mesure d’informer les autres que nous avons un problème avec le transport.  

Au bout du compte, nous sommes parvenus à faire en sorte que la motoneige puisse avancer lentement et avons rejoint les autres.  

Et toi, Nikita, tu as ton histoire à toi à raconter ?

Nikita : La plupart de mes incidents étaient en lien avec la communication. Le moment le plus vif a eu lieu dans le district autonome des Khanty-Mansiïsk. Dans le centre d’informations touristiques local, l’on nous a dit : « Voici un éleveur de rennes, il a des rennes, une famille. Tous vêtus de costumes traditionnels, ils vous attendront ». Nous nous rendons sur place et cet éleveur est bourré. Pas de rennes non plus. À un moment donné, il se blesse au pied, dit qu’il doit aller à l’hôpital et part à nouveau.   

Nous passons la nuit dans sa maison, car il est peu réaliste de rentrer en ville sans véhicules d’accompagnement. En outre, il nous a laissés avec deux enfants en bas âge. Le générateur diesel, il l’a vidé pendant sa nuit arrosée, si bien qu’on était privés de courant. Heureusement, nous avions sur nous un outil d’éclairage autonome, destiné au tournage. On l’a utilisé.

Les régions les plus impressionnantes

Combien de régions chacun d’entre vous a visité ?

Ioulia : 51. Je ne suis pas une automobiliste aussi avide que Micha. Il considère que si l’on a visité moins de 50 régions, ce n’est même pas la peine de lui parler.

Mikhaïl : Oui, j’en ai fait 71.

Nikita : Une quarantaine.

Dans quelles régions voudriez-vous retourner inconditionnellement ?

Ioulia : République de l’Altaï, à 100%.

Mikhaïl : Je suis de son avis. À chaque fois que tu t’y rends, ton âme y reste. C’est incompréhensible. D’un côté, les monts du Caucase sont plus beaux et épiques, mais ici la force est irréelle. Dans l’Altaï, tu as l’impression de t’unir avec la terre. Cette impression est peu commune. Ce n’est pas l’endroit le plus beau, ni le plus épique. Mais il a quelque chose en lui, c’est un peu comme le premier amour.

Ioulia : Je suis également absolument passionnée par ce que j’appelle la boucle sud-sibérienne : un itinéraire circulaire de la Khakassie au Touva, puis vers le territoire de Krasnoïarsk et menant de nouveau en Khakassie.

Et la Tchoukotka, bien évidemment. Mais les plus beaux endroits de la région sont difficiles d’accès, vous devez avoir beaucoup de chance [pour pouvoir vous y rendre, ndlr]. Tous les habitants locaux nous ont dit : « Vous ne pourrez pas prendre un vol à la date pour laquelle vous avez réservé vos billets ». La veille, il y a eu une tempête de neige en plein juillet – oui, oui, ici c’est normal – mais au bout du compte, nos deux vols se sont déroulés comme prévu. En général, la Tchoukotka est incroyable, mais il est difficile de conseiller cette région aux autres, car il arrive qu’en raison de la météo l’on ne puisse même pas quitter Anadyr.

Mikhaïl : La Tchoukotka est la plus inhabituelle et la plus belle de tout ce que j’ai vu en Russie. C’est comme si tu as trouvé l’Atlantide. Un monde et des paysages complètement différents. Les montagnes n’y sont pas les plus hautes et il n’y a pas de point que tu regardes et te dis : c’est une curiosité. Mais l’environnement t’emporte avec ses couleurs, sa brume, ses formes et ses espaces.

Dites-nous en plus à propos de votre voyage en Tchoukotka.  

Mikhaïl : D’abord, non sans aventures – à cause d’annulation de vols –, nous avons rejoint Anadyr, puis on devait se rendre dans le village de Providenia, et ce vol pouvait être reporté d’un mois en raison d’intempéries. Ensuite, à bord d’une jeep, nous avons rejoint la côte, monté à bord d’une vedette et fait une heure de route jusqu’au cordon du détroit Seniavine. Ainsi, nous nous sommes retrouvés dans le parc national de Béringie.  

Ioulia : Avec tes affaires, tu y passes 4-5 jours dans une maison rustique. Puis, depuis ce cordon, qui appartient au parc national, les guides t’accompagnent jusqu’à l’allée des baleines et aux villages des Esquimaux.

Pendant une journée de tournage, nous avons passé 11 heures dans une vedette. Sans toit, ni quelconque commodité : c’est un canot en acier doté de sièges. Un crépuscule très long est tombé. En fait, ce n’était même pas un crépuscule, mais une nuit blanche incessante. Soudain, les baleines se sont finalement offertes à notre vue.

On les a filmées pendant deux heures sans arrêt. Les caméras, téléphones, drones – tout a été mis en œuvre. Tu ne sais jamais où la baleine émergera des eaux [...]. En outre, tu as l’impression qu’elle va renverser le canot en passant au-dessous. Heureusement, rien de tel ne s’est passé.

Et lorsque le guide nous a proposé de rentrer, on lui a demandé de nous accorder quelques minutes encore pour pouvoir voir les baleines de nos propres yeux, et non à travers les objectifs.

Revenons aux autres régions. Quels autres souvenirs en avez-vous gardés ?

Ioulia : Il y a le Primorié. J’adore le quai Ioubileïny à Vladivostok, la vibe de cette ville et la beauté des baies qui l’entourent.

Mikhïl : Oui, Vladivostok est le seul endroit en Russie qui combine une ville aussi moderne, intéressante, dotée d’une ambiance propre, avec une nature magnifique. Une belle nature, on en trouve dans de nombreuses régions, par exemple dans celle de Magadan ou en Transbaïkalie, mais l’on ne trouve pas de ville dans laquelle vous aimeriez déménager. Si je devais déménager dans une ville russe, ce serait Vladivostok : l’ambiance, la mer, la nature ! En plus, vous pouvez acheter ou louer un bateau, y faire du kayak et vous promener sur la mer, car la couleur de l’eau est géniale, il y a beaucoup de créatures vivantes. Il y a des coquilles Saint-Jacques sous les pieds. Mais l’on dit qu’ici les hivers y sont rigoureux.

Nikita : Ma liste est plus modeste, ce sera donc la région d’Arkhangelsk, l’Adyguée et Ekaterinbourg.

Arkhangelsk en elle-même est une ville pas mal, mais c’est Kenozero qui est vraiment beau.

L’Adyguée pour sa nature caucasienne sans fin. L’on y trouve beaucoup de plaines, de montagnes, de rivières et de cascades.

Enfin, Ekaterinbourg. La ville elle-même est contrastée, très chouette et moderne. Elle a sa vie à elle, différente des autres villes millionnaires, et c’est très intéressant là-bas.

Mikhaïl : Je mentionnerai en outre la Transbaïkalie et les sables de Tchara. L’endroit, selon moi, le plus inhabituel, car il y a des marécages, des forêts, un terrain plat autour, et puis le désert commence. Et à côté, des montagnes de trois kilomètres de haut se dressent en rempart. Autrement dit, vous pouvez littéralement traverser un marécage, cueillir des baies, puis vous retrouver dans une forêt, monter une tente, puis aller voir le désert. Et pour compléter le tout, il y a des montagnes. Les couchers de soleil, les levers de soleil – les contrastes sont indescriptibles !

Ioulia : J’ajouterai aussi le Caucase à la liste. Il est impossible d’y distinguer une seule région. Je n’arrive pas, par exemple, à choisir entre le Daghestan et la Tchétchénie. Tout est superbe.

Quand tout le monde me demande : « Ce n’est pas trop dangereux, c’est tout de même le Caucase ? » Je réponds : « Le plus grand danger, c’est que tes yeux éclatent de beauté et que tu manges beaucoup trop. Tu ne peux tout simplement pas manger autant de bonnes choses ».

Mikhaïl : En Tchétchénie, les guides nous protégeaient contre les habitants qui nous invitaient constamment à leur rendre visite. Ils nous ont dit : « Pas besoin, ils vous nourriront sans cesse et inviteront à passer la nuit chez eux ». Et nous, on doit tourner !

Les plats les plus délicieux

À ce sujet, question : quels sont les plats les plus délicieux que vous avez goûtés dans les régions ?  

Ioulia : Un dessert dans l’Altaï

Mikhaïl : Oui, il est très étonnant. Il s’agit d’un mélange de pignons de pin, de canneberges glacées ou d’airelles rouges. C’est couvert de lait concentré et orné d’une pomme de pin ou de cèdre, douce car tirée de la confiture. Des baies aigres glacées ajoutées aux pignons et couvertes de lait concentré chaud et sucré dans une seule et même cuillère. C’est indescriptible.  

Ioulia : Nous y sommes retournés exprès, pour goûter encore une fois ce dessert, bien que l’endroit n’était pas sur notre chemin.

J’ai également beaucoup aimé la venaison dans un restaurant en Nénétsie. J’y suis allée plusieurs fois. Et j’ai même réussi à passer au magasin avant le vol pour ramener à la maison cette viande des plus tendres.

Les nomades se contentent généralement de faire bouillir la venaison, ce que je n’aime pas trop. Mais le steak à base de cette viande est inimitable ! Cependant, elle n’est pas au goût de tout le monde – Nikita, par exemple, n’aime pas du tout la venaison.

Nikita : Je ne la supporte pas. Je ne suis pas une personne très adaptée à la cuisine russe. En raison de mes préférences gastronomiques, dans chaque ville je cours chercher un restaurant asiatique, notamment thaïlandais. J’ai, semble-t-il, exploré tous les cafés asiatiques des régions que j’ai visitées.

Mais la salade César de Birobidjan est inoubliable. Elle ne contient ni mayonnaise, ni fromage. Ils y ajoutent du houmous et quelques crackers sans levain. Pas tout à fait de la matza, mais ça y ressemble.

Ioulia : Et le caviar encore frais en Tchoukotka. Les habitants locaux nous offraient périodiquement des poissons qu’ils venaient de pêcher et dont certains contenaient du caviar. On nous a expliqué comment faire du caviar en cinq minutes.

Le caviar est enveloppé dans une sorte de film. Chaque œuf y est attaché. Il doit être soigneusement séparé à l’aide d’une cuillère et posé dans une assiette. Ensuite, vous salez, attendez un peu et mangez. Au début, nous n’avons pas compris quoi faire avec ce film et nous avons mangé avec. Mais le directeur du parc national nous a finalement appris à le faire correctement.

Est-il commode de voyager en Russie ?

Les voyages en Russie, ont-ils quelque chose de particulier ?

Ioulia : J’ai aimé que même dans les endroits touristiques, l’on peut trouver l’authenticité. Ainsi, au Touva, nous avons rendu visite à une mamie, qui reçoit régulièrement des touristes. Une attraction, direz-vous. Mais je réalise qu’à part le fait qu’elle a mis un beau vêtement traditionnel touvain pour nous accueillir, elle vit absolument comme elle nous l’a montré : elle mange du fromage préparé dans l’intestin d’un mouton, sort faire paître son troupeau.  

Nikita : Malheureusement, des lieux d’attraction purement touristique, on en trouve. Prenons Plios, dans la région d’Ivanovo. À mon avis, c’est le point le moins intelligible et le plus inutile de la carte touristique de Russie. C’est une ville si banalement médiatisée et qui fonctionne n’importe comment du point de vue touristique que je me demande toujours pourquoi il y a tant de monde.

Le plus grand problème, c’est que chez nous, le secteur des services est fondé sur le principe que quelqu’un finira par passer et que donc personne ne fait vraiment d’efforts. En Adyguée, vous finirez par avoir envie de voir les cascades Roufabgo, c’est pourquoi nous facturons donc de 250 roubles (2,5 euros environ) le passage du pont. Et l’accès aux cascades n’est possible que via ce pont. Le parc est gratuit, le pont est payant… très pratique.

Mikhaïl : En ces deux ans et demi, je me suis tellement habitué aux conditions pas très faciles et à la mauvaise infrastructure, que tout me paraît normal. Mais, objectivement parlant, les endroits les plus intéressants de Russie seraient assez difficiles pour la plupart des gens.

L’Anneau d’or et les hôtels de l’Altaï, chacun pourra s’y rendre. Le souci c’est qu’il y a peu de chances que tu puisses voir l’Altaï dans son ensemble depuis un bon hôtel. Mais si tu déploies tous tes efforts pour rejoindre un camp alpin... Tu passes beaucoup de temps en voiture, puis montes à bord d’un 4x4..., puis tu fais une partie de l’itinéraire à pied, c’est là que tu verras ce qu’il y a de plus beau.

En Russie, pour voir ce qu’il y a de plus intéressant, il faut déployer des efforts et accepter des conditions parfois spartiates. Par exemple, dormir dans un sac à couchage avec une bouteille d’eau bouillante pour ne pas geler. C’est là qu’on a la chance de voir ce qu’il y a de plus intéressant.

Comment ce projet vous a-t-il influencé ?

Ce projet vous a-t-il changés ?

Ioulia : J’ai constaté que je ne savais rien du tout au sujet de la Russie. Mon opinion sur le pays est restée la même, mais je le perçois différemment. Quand on dit : « La Russie est un pays multinational, multiconfessionnel ». Tu le réalise quand tu voyages et rencontres les habitants de différentes régions.

Je n’aime pas comparer Paris à Kyzyl. Parfois, tu as envie de voir Paris et parfois Kyzyl. Certes, il y a des défauts : routes ou autres choses. Mais certains endroits m’ont bouleversée par leur beauté et par le fait à quel point ils sont sous-estimés.

Mikhaïl : Je me suis toujours intéressé à la Russie. Certes, quand j’étais plus jeune, je préférais partir à l’étranger et voir ce qu’il y a ailleurs. Mais quand tu commences à voyager à travers les régions de Russie, si variées, l’intérêt grandit et ça t’emporte.

Auparavant, je n’avais pas envie de revenir à un endroit ou un autre. Mais en filmant Russie: 85 régions, je me suis souvent dit : « Je retournerai ici ». Nous avons décollé de Providenia, en Tchoukotka, il était impossible de se détacher du hublot. Pas envie de partir, dès le lendemain, on a envie d’y retourner. Même si c’est difficile, froid, gris et des aliments manquent, mais il y a quelque chose de particulier. 

Regardez les 85 aventures par ici !

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