Comment le dourak est devenu le jeu de cartes le plus populaire de Russie?

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NIKOLAÏ CHEVTCHENKO
Le dourak était populaire parmi les roturiers de la Russie tsariste, mais après la révolution de 1917, il est devenu une obsession en Union soviétique.

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Mélangez le jeu et distribuez six cartes, une par une, à chaque joueur en commençant par votre gauche. Vous voilà engagé dans une partie du célèbre jeu russe du dourak !

Aux origines

La première trace officielle de ce jeu remonte à la Russie tsariste. Le dourak, ainsi que d'autres jeux de cartes, est mentionné dans un livre intitulé « Le joueur de cartes calculateur » publié en Russie à la fin du XVIIIe siècle.

L'auteur de l'ouvrage n'a cependant pas inventé le jeu. Le livre ne fait qu’en décrire les règles, car le dourak était déjà populaire parmi les paysans et roturiers dans tout l'Empire russe, tandis que les couches supérieures de la société préféraient jouer au poker, au bridge et au solitaire.

Peut-être la simplicité des règles du jeu a-t-elle aliéné la noblesse et attiré les classes moins éduquées, qui ont trouvé refuge dans ce jeu, auquel l’on pouvait jouer pour de l'argent ou pour le simple plaisir.

Au XXe siècle, après la révolution russe, le jeu a rapidement gagné en popularité, au point que littéralement tout le monde, y compris les enfants, savait y jouer.

Bien que le dourak soit aujourd'hui un passe-temps moins important en Russie, il reste le jeu de cartes de prédilection de nombreux Russes qui apprennent à y jouer dès leur plus jeune âge.

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Règles du jeu

Tout comme pour le poker, il existe de multiples variantes du dourak. Cependant, elles ont toutes des caractéristiques communes.

Deux joueurs suffisent pour y jouer, même si un plus grand nombre de participants rendra la partie plus dynamique.

Le dourak se joue avec un jeu de 36 cartes contenant des cartes des quatre couleurs, de l'as au six. Chaque joueur reçoit six cartes, une par une, dans le sens des aiguilles d'une montre, en commençant par la personne assise à gauche du donneur.

Après que chaque joueur a reçu six cartes, la carte suivante du jeu est retournée et placée sur la table de façon à ce que tout le monde puisse la voir, et le reste du jeu est placé par-dessus sans la recouvrir complètement. La couleur de la carte visible est la couleur de l'atout du tour. Chaque carte des trois autres couleurs peut être « battue » par une carte d'atout de n'importe quelle sorte, en commençant par la plus basse.

Le joueur qui détient la carte d'atout la plus basse joue en premier. On peut lui demander de montrer la carte d'atout la plus basse aux autres joueurs tandis que les cinq autres cartes restent cachées. Ensuite, le joueur effectue une attaque en plaçant une carte de son choix au milieu de la table. La personne assise à sa gauche se défend alors en battant cette carte avec une autre de rang supérieur de la même couleur ou avec n’importe laquelle des cartes d'atout.

Après avoir battu la carte, l'attaquant est autorisé à procéder à une autre attaque, mais uniquement en utilisant des cartes de même rang que celles qui avaient déjà été placées au milieu par le joueur attaquant ou le joueur défenseur. Lorsque le premier attaquant a terminé, le joueur assis à gauche du défenseur peut contribuer à l'attaque, en respectant le même principe. Une fois l'attaque défendue avec succès, les cartes sur la table sont considérées comme « battues » et retirées du jeu jusqu'au début de la prochaine partie. Le joueur en défense remplit alors sa main avec les cartes du jeu de façon à ce que sa main contienne six cartes et devient l'attaquant tandis que le joueur à sa gauche devient le défenseur. Les deux joueurs remplissent également leur main avec les cartes de la pioche avant le début du tour suivant.

Si le défenseur ne parvient pas à « battre » toutes les cartes de l'attaquant, il doit rassembler toutes les cartes jouées au milieu de la table et les ajouter à sa main (dans ce cas, sa main peut être constituée de plus de six cartes).

À son tour, la carte d'atout retournée entre en jeu comme le reste des cartes de la pioche.

Le but du jeu est d'éviter d'être le dernier joueur à avoir des cartes. Le dernier joueur restant est appelé « dourak », ce qui signifie en russe « fou, idiot ». Lorsque le jeu est joué pour le plaisir, il n'y a pas de punition pour le perdant, si ce n'est qu'il est traité de « dourak ». Au tour suivant, le fou distribue les cartes.

Dans cet autre article, nous vous expliquions comment la noblesse russe s’est prise de passion pour les cartes.