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Le 2 avril, les employés de l'aéroport John F. Kennedy de New York ont terminé le déchargement de l'An-124 russe renfermant respirateurs et équipements de protection individuelle destinés aux établissements médicaux américains.
Cette livraison aux États-Unis suit un appel téléphonique entre les président Trump et Poutine, lors duquel Washington a accepté d'acheter à Moscou des fournitures médicales nécessaires
Selon les médias, l’appareil a été déchargé rapidement et sans procédures douanières bureaucratiques standard, tandis que la cargaison en provenance de Russie a été inspectée rapidement et sans ouvrir les emballages. Les documents de tous les membres de l'équipage ont également fait l’objet d’un allégement administratif.
À l'aéroport JFK, les Russes ont alors été accueillis par Dmitri Polianski, premier ambassadeur adjoint de la Russie auprès des Nations unies, accompagné d’un groupe de diplomates. Selon lui, l'aide humanitaire est principalement constituée d’équipements et de matériel de protection individuelle, dont ne disposent pas en quantité suffisante les médecins locaux de New York.
« La situation à New York est vraiment très difficile, je pense que chaque masque, chaque moyen de protection compte », le citent les médias russes.
Dans le même temps, on ne sait pas encore vers quels hôpitaux la cargaison de matériel médical sera envoyée. Selon le diplomate, elle sera remise aux autorités locales, qui distribueront de manière indépendante les respirateurs et les équipements de protection aux cliniques locales. À noter que, si nécessaire, la Russie pourra envoyer aux États-Unis de nouveaux chargements de matériel.
Selon le porte-parole du président russe Dmitri Peskov, en proposant son aide aux États-Unis, le dirigeant russe a en réalité supposé qu'en cas de crise de coronavirus en Russie, la partie américaine viendrait à son tour à son secours.
« Lorsque les fabricants américains d'équipements et de matériels médicaux prendront de l'élan, ils pourront également rendre la pareille si nécessaire », a ainsi déclaré le secrétaire de presse de Vladimir Poutine.
Comme l'a de son côté fait remarquer Morgan Ortagus, porte-parole du département d'État américain, les deux pays se sont par le passé mutuellement fourni une aide humanitaire en temps de crise et le feront sans aucun doute encore à l'avenir.
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Pourquoi les États-Unis ont-ils besoin de l'équipement médical russe ?
« En effet, aux États-Unis se trouve l'une des industries médicales les plus avancées dans le domaine des services exclusifs – la fourniture de services coûteux et le traitement de cas complexes sur une base individuelle. Dans le cas du coronavirus, nous parlons de l'état de préparation du système du pays pour une contamination et un traitement pas très complexes mais massifs de la population. Et il s'avère ici que les pays moins développés sont mieux préparés à résoudre de tels problèmes dans le domaine de la haute médecine », a déclaré à Russia Beyond Fiodor Loukianov, rédacteur en chef de la revue Russia in Global Politics.
Comme il l'a noté, les États-Unis ont précisément été confrontés au problème du traitement d’une pandémie, à laquelle le système n'était pas prêt, et ont donc dû acheter l'équipement nécessaire à l'étranger. Il est d’ailleurs à souligner qu’il s’agit bien d’un achat, et non d’une faveur.
« Pendant la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont fourni une assistance militaire à l'URSS dans le cadre du Lend-Lease. Et tout cela a coûté de l’argent. Ici aussi, nous apportons une aide aux États-Unis contre de l’argent. Il n’est pas question et il ne peut être question de faveurs politiques ou de levée de sanctions », a ajouté Loukianov.
Pour rappel, le foyer de prolifération du coronavirus s'est récemment déplacé de la Chine et de l'Italie vers les États-Unis. D’après le New York Times, les USA comptent au 3 avril 243 729 cas d'infection et déplorent 6 164 décès.
Dans cet autre article, nous nous penchons sur le degré de préparation de la Russie au pic épidémique à venir.