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« Je suis tant un héritier de la tradition de Dostoïevski que de Tolkien, déclare l'écrivain de fantaisie Nicholas Kotar. Comme Dostoïevski, je veux écrire dans des genres populaires d'une manière qui divertit le public, mais aussi offrir une expérience qui encourage les lecteurs à se plonger dans leur for intérieur et à réfléchir aux questions importantes de la vie ».
Auteur de huit livres, dont la circulation totale tourne autour de 20 000 exemplaires dans tous les formats, Nicholas a récemment mis en place une campagne de financement participatif pour son travail et celle-ci a dépassé son objectif de 400%, récoltant plus de 25 000 dollars.
Durant son parcours, et à en juger par les retours de son lectorat, Nicholas a remarqué « un réel désir d’une nouvelle ère du récit classique » parmi le public américain. Il affirme en effet que ses lecteurs deviennent des ambassadeurs de son travail, car beaucoup notent que ses romans fantastiques procurent une certaine joie qui manque à la société moderne.
« Plusieurs personnes sont venues me voir, me remerciant de les avoir aidées à sortir de la dépression grâce à mes écrits. On peut peut-être décrire l'impact comme suit : les gens ont faim des traditions de narration qui étaient autrefois normales pour tout le monde, mais qui ont été largement remplacées par des médias impersonnels comme la télévision et Netflix », déclare Nicholas.
Même s'il est né et a grandi à San Francisco, en Californie, Nicholas s'est toujours considéré comme un Russo-Américain. En fait, le russe a été sa langue maternelle, il la parle encore couramment et, même aujourd'hui, il l’utilise à la maison avec sa femme et ses enfants.
« Mon identité est liée à ma russité. Je viens d'une famille d'émigrés russes blancs qui, jusque dans les années 1980, vivaient encore "dans les valises", en attendant le jour glorieux où le tsar reviendrait en Russie », explique Nicholas.
Des illustrations de livres aux traductions orthodoxes
Profitant d'une enfance remplie de livres d'images colorés sur la bataille médiévale fatidique de Koulikovo et de recueils de contes de fées ornés par l'artiste russe du début du XXe siècle Ivan Bilibine, le talent d'écrivain de Nicholas est imprégné de la beauté et du mystère de la civilisation russe.
Cependant, son chemin vers le succès n'a pas été facile et il a connu son lot d'épreuves et de tribulations. En réalité, un jour, une crise très personnelle a changé sa vie pour toujours.
« Disons que je me suis heurté à un mur métaphorique dans ma vie, tant sur le plan personnel que professionnel... J'avais beaucoup d'introspection à faire. Alors, je suis entré au séminaire. Mon père est prêtre. J'ai vécu comme un moine pendant un an et demi et j'ai trouvé la guérison », relate-t-il.
Ensuite, Nicholas s'est marié et, en 2011, lui et sa femme ont déménagé à Jordanville, dans l’État de New York, où il a commencé à travailler pour le Séminaire orthodoxe de la Sainte Trinité, à la fois comme professeur de musique et comme traducteur de textes religieux russes pour la presse du monastère. Aujourd'hui, il dirige également la chorale pour tous les services religieux de Jordanville.
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Inspiration et sagesse des contes populaires russes
En 2017, il a créé le collectif d’auteurs Waystone Press, qui publie plusieurs écrivains, ainsi que ses propres livres. Son but en tant qu'écrivain est de créer « une histoire divertissante qui a quelque chose d'important à dire sur la philosophie et les idées ».
Sa principale source d'inspiration provient des idées russes, en particulier des contes de fées, qu'il considère comme « un entrepôt pour l'imagination mythique et la sagesse populaire de plus de 1 000 ans d'histoire russe. Le symbolisme, le rythme des récits, les images, les personnages y sont uniques, fascinants. Ils disent la vérité directement au cœur pour que la tête ne puisse pas s'y immiscer ».
Parmi ses romans, on trouve Le Chant de la sirène, un récit fantastique et épique sur un jeune guerrier, Voran, dont le monde se meurt, alors que le mildiou ravage la campagne et que l'obscurité couvre le Soleil. Il entend des histoires à propos d'un esprit ancien qui dévore les âmes, puis, une mystérieuse créature confie à Voran un chant oublié depuis longtemps qui peut guérir les gens, renverser des royaumes et élever les humains au rang d'êtres divins. Voran doit alors traquer l'esprit sombre avant qu'il ne triomphe.
La Malédiction du corbeau est une nouvelle épique et fantastique qui fait suite au Chant de la sirène. Certains lecteurs l'ont qualifiée de rencontre du Seigneur des Anneaux et de 1984 d’Orwell. Llun, forgeron, fabrique de magnifiques épées, fers à cheval et autres pièces de fer. Un jour, il reçoit la visite du grand inquisiteur de la police secrète et sa vie change à jamais.
Un héritier américain de Dostoïevski et Tolkien
Ses livres ont été très bien accueillis par le public américain, probablement parce que « les contes russes ont quelque chose d'authentique, de sauvage, voire de dangereux, reconnaît Nicholas. Je pense que les Américains apprécient la franchise et l'étrangeté qu'ils y trouvent, ainsi que la profonde vérité spirituelle qu'ils ne réalisent peut-être même pas ».
Un critique d'Amazon, David Wood, a écrit à propos du Chant de la sirène : « J'ai été ravi par les nombreux rebondissements. Il y a eu de nombreuses fois où je me suis senti complètement désespéré en pensant que les personnages n'avaient aucun moyen de se sortir de la situation dans laquelle ils se trouvaient. Dans tous les cas, la réponse a été une surprise, crédible – pas facile. La créativité de cet auteur est du plus haut calibre ».
Pour plus d'informations sur Nicholas Kotar et ses merveilleux romans fantastiques, veuillez consulter son site officiel.
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