Les classiques de la littérature russe ont écrit non seulement des romans épais, mais aussi des pièces de théâtre. La plupart d'entre elles ne perdent pas leur pertinence et sont données sur les scènes du monde entier. Russia Beyond a demandé au critique de théâtre et recteur du GITIS de Moscou, l'une des plus grandes institutions théâtrales du monde, de dresser une liste des plus célèbres pièces russes et de préciser le lieu, à Moscou et Saint-Pétersbourg, où il est préférable de les voir aujourd'hui.
Les premières pièces pour le théâtre russe ont été écrites dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Mais elles sont rédigées dans un langage si ancien pour l'oreille actuelle qu’elles peuvent difficilement être trouvées à l'affiche aujourd'hui. Le Dadais de Denis Fonvizine est une exception rare. En outre, certaines des citations de la pièces vivent toujours dans la langue russe de la vie de tous les jours – comme par exemple, la phrase du protagoniste, l’adolescent Mitrofanouchka - « Je ne veux pas étudier - je veux me marier ». Aujourd'hui, cette comédie peut être vue à Moscou au théâtre Maly.
Jusqu'à présent, l'une des principales pièces du théâtre russe est la comédie en vers Le malheur d’avoir trop d’esprit, écrite par Alexandre Griboïedov en 1825 dans la tradition du théâtre classique, ce qui signifie que tous les événements de la pièce se déroulent en une journée dans une maison, et « tournent » autour d'un histoire d'amour. L'approche traditionnelle de cette pièce peut être vue dans ce même Théâtre Maly. De son côté, le théâtre Sovremennik offre une lecture audacieuse du célèbre metteur en scène Rimas Tuminas : au début de la pièce entre en scène un Famoussov encore jeune, le maître de maison détruisant des livres à la hache.
Jusqu’à présent principale comédie du théâtre russe, le Revizor de Nicolas Gogol est l'histoire d'un petit fonctionnaire que l’on prend pour un grand inspecteur uniquement parce qu'il est venu en province depuis la capitale (de l'époque) Saint-Pétersbourg. La performance actuelle la plus intéressante est donnée au Théâtre Alexandrinski de Saint-Pétersbourg, dans la mise en scène de Valery Fokine.
Fokine a récemment mis en scène Mascarade de Mikhaïl Lermontov, un mélodrame romantique qui est devenu légendaire grâce au grand metteur en scène russe Vsevolod Meyerhold. La première a été donnée dans ce même théâtre Alexandrinski à la veille de la Révolution de février 1917. Le spectacle, sur lequel le metteur en scène a travaillé pendant sept ans, est devenu un symbole d'adieu à l'empire russe. Dans son spectacle, Fokine maintient un dialogue ouvert avec la mise en scène légendaire, qui a survécu à deux révolutions russes et ne quitte pas les planches depuis plusieurs décennies.
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Le Mariage est une autre comédie de Nicolas Gogol qui n'a pas perdu son comique depuis un siècle et demi. La pièce raconte l'histoire du mariage raté d’un employé âgé, sa cour à une dame d'âge moyen qui elle aussi choisit péniblement entre plusieurs prétendants. En tant que symbole de choix difficiles, des phrases de l’héroïne principale sont entrées dans le langage courant.
L’Orage d’Alexandre Ostrovski est une tragédie de la foi et de l'amour, dont l'héroïne Katerina se précipite finalement du sommet d’une falaise dans la Volga. Il faut voir cette pièce à Saint-Pétersbourg mise en scène par Andreï Mogoutchi, qui révèle dans cette pièce la beauté ornementale et l’aspect mélodieux de la vie russe et son horrible spleen provincial, qui finalement détruit l’héroïne.
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Léon Tolstoï n'était pas seulement un grand romancier russe, mais aussi un dramaturge spirituel. Dans la pièce Les Fruits des Lumières, il s’amuse à décrire la fascination des aristocrates russes pour les séances de spiritisme. Il convient de voir cette comédie au théâtre Maïakovski dans la mise en scène de Mindaugas Karbauskis.
C’est connu, si nous réduisions tout le théâtre mondial à deux noms, il ne resterait que Shakespeare et Tchekhov. Entre les quatre ses pièces - La Mouette, Oncle Vania, Trois sœurs et La Cerisaie - choisir est impossible, nous en laissons donc deux sur notre liste, qui connaissent aujourd'hui les incarnations théâtrales les plus intéressantes. C’est Oncle Vania au Théâtre Vakhtangova mis en scène par Rimas Tuminas, une performance qui a déjà parcouru la moitié du monde en connaissant partout le succès. Le rôle-titre y est joué par l'un des meilleurs acteurs du théâtre russe, Sergueï Makovetski.
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La Cerisaie, comme Tchekhov en général, est une pièce toujours très populaire. Il convient donc de mentionner au moins deux mises en scène. L'une est donnée sur la scène du Petit théâtre dramatique - Théâtre de l'Europe de Saint-Pétersbourg dans la mise en scène de son directeur artistique Lev Dodine, et l'autre au théâtre de Moscou Sovremennik.
Dans cette pièce, Gorki a pu capturer l'ascension rapide et le déclin tout aussi fulgurant du capitalisme russe prérévolutionnaire. Son héroïne - la femme riche et éminente Vassa - réussit en trois heures de spectacle à sauver sa famille de la honte en forçant son mari à prendre du poison, avant de mourir elle-même à la fin.
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