En images: «J’ai réalisé un vieux rêve: visiter Volgograd, la ville-héros»

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Dans cet extrait d'une série de notes de voyages, notre contributeur visite l'impressionnante statue «La Mère-Patrie appelle!» et se sent comme un poisson dans l’eau dans la Volgograd contemporaine.

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Une bataille qui a changé le cours de l'histoire

Alors que mon voyage en train de six heures suivant le cours de la Volga depuis Astrakhan touchait à sa fin, j'ai immédiatement commencé à avoir la chair de poule. C'était le rêve de ma vie : visiter Volgograd, anciennement Stalingrad, la ville-héros et théâtre d’une bataille qui a changé le cours de l'histoire mondiale. La seule pensée qui m'a traversé l'esprit par cette froide nuit de novembre, alors que le train entrait sur le quai, était que j'étais à cet endroit qui, il y a près de 80 ans, a été le témoin de certaines des pires horreurs de la Seconde Guerre mondiale - des raids aériens sur des cibles civiles, des combats rapprochés meurtriers, des destructions de grande envergure et la perte de deux millions de vies.

La zone autour de la gare de Volgograd de style stalinien, avec ses larges avenues et la cathédrale Saint-Alexandre-Nevski nouvellement construite, garde peu de souvenirs de cette période sanglante de cinq mois, une semaine et trois jours en 1942-43.

Devant la statue La Mère-Patrie appelle !

En fait, j’avais la chance de voir la statue La Mère-Patrie appelle ! depuis la fenêtre du salon de l'appartement que j'avais loué. Elle était illuminée la nuit et se détachait comme un phare dans la froide nuit d'automne.

Sentiment d'accablement à côté d’un imposant monument

Le petit matin nous a accueillis avec des vents froids, de la brume et un ciel gris nuageux. Mais alors que nous sortions en direction du monument des Héros de la bataille de Stalingrad, le soleil a livré bataille contre l'obscurité et la grisaille, et a finalement gagné. Comme c'est approprié pour un endroit qui a vaincu les forces des ténèbres en 1943 !

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L'ensemble monumental de Mamaïev Kourgan est entretenu avec amour. Volgograd est fière de son rôle dans l'histoire et honore ceux qui ont sacrifié leur vie pour vaincre le nazisme.

Alors que nous marchions vers le centre du monument - la statue La Mère-Patrie appelle ! – je me suis senti comme submergé. Cette figure de 85 mètres de haut représentant la Patrie, une femme avançant avec une épée levée et appelant allégoriquement les fils et les filles du pays à repousser l'ennemi, est l'un des monuments les plus impressionnants au monde. Œuvre du sculpteur Evgueni Voutchetitch et de l'ingénieur Nikolaï Nikitine, il a fallu huit ans pour l’ériger, et elle a été dévoilée au public en octobre 1967.

Monument du Kourgane Mamaïev

Debout sous l'ombre protectrice de la Patrie et regardant les îles de la Volga, j'ai eu des sueurs froides en pensant à la destruction totale qui a régné pendant cette période. Mon esprit a commencé à générer des images tirées du roman de Vassili Grossman Pour une cause juste. C'est le courage, l’audace, la volonté de fer et la détermination du peuple soviétique qui ont modifié le cours de l'histoire et sauvé le monde d'un régime génocidaire diabolique.

Le monument La Mère-Patrie appelle ! n'est pas un lieu de divertissement, mais un lieu de réflexion apaisée sur l'une des périodes les plus sombres de l'histoire de l'humanité. Un endroit où l'on peut exprimer sa gratitude à ceux qui ont sacrifié leur vie pour l'humanité. Dans le même temps, en 2021, il faut se demander si le monde a bien tiré des leçons des sombres années 40.

Alors que nous descendions du sommet, j'ai entendu un enseignant expliquer en détail à des écoliers attentifs les maux jumeaux que sont le sectarisme et la haine. Puissent ces enfants voir un monde plus humain quand ils seront grands. Émotionnellement vidés, nous sommes partis pour un déjeuner tranquille en ville.

Ville reconstruite après la guerre

Volgograd, qui s'appelait Stalingrad de 1925 à 1961, a ressuscité comme le phénix de ses cendres après la Seconde Guerre mondiale et est aujourd'hui l'une des villes les plus agréables de la Russie européenne. Comme la plupart des villes reconstruites après la guerre, Volgograd possède de larges rues et des avenues bordées d'arbres. La vie de la ville, qui compte un peu plus d'un million d'habitants, tourne autour des rives de la Volga.

Au bord de la Volga

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Étant un passionné de transports en commun, j'ai testé les trolleybus emblématiques de la ville, ainsi que le « métrotram ». Ce dernier, qui relie les parties nord et sud de la ville, est le meilleur moyen de voir Volgograd. Il est très pratique pour les touristes, car la ligne passe à proximité de Mamaïev Kourgan et le relie au centre-ville.

Tramway en tunnel à VolgogradAu bord de la Volga

C'est le seul réseau de tramway en Russie qui possède une section souterraine. La partie souterraine du réseau, longue de près de sept kilomètres, passe sous le centre-ville et fonctionne comme un métro. Il existe des systèmes de métro léger souterrain similaires dans des villes comme Boston et Düsseldorf.

Les installations publiques, les rues et les infrastructures de Volgograd ont fait l'objet d'une mise à niveau majeure avant la Coupe du Monde de la FIFA 2018. L'arène de Volgograd, qui se trouve sur les rives de la Volga, a été construite pour le tournoi et a suscité l’enthousiasme des fans de football.

Presque tous les bâtiments du centre-ville ont été construits après la guerre, mais des signes de la bataille de Stalingrad persistent. Un monument durable aux combats situé dans le centre-ville est la maison Pavlov, un mur de briques recréé qui marque l'emplacement du bâtiment où les défenseurs de l'Armée rouge ont résisté pendant 60 jours face aux forces de la Wehrmacht. Le peloton qui s'est emparé du bâtiment était commandé par le sergent Iakov Pavlov, d'où le nom. Le mur de briques est attaché à un bâtiment plus récent qui s'est élevé à l'emplacement de la maison Pavlov. C'est aujourd'hui l'un des principaux symboles de la défense de Stalingrad.

Près de la maison Pavlov se trouve le complexe muséal de la bataille de Stalingrad, très célèbre avec sa représentation à 360 degrés de la bataille. C'est un incontournable pour ceux qui s'intéressent à la Seconde Guerre mondiale, et le lieu abrite plusieurs expositions militaires. Pour comprendre à quoi devait ressembler la ville en 1943, il suffit de regarder la carcasse d'un ancien moulin détruit lors des combats.

Explorer les larges boulevards de Volgograd

J'ai passé un bel après-midi d'automne dans le centre-ville, qui comprend des zones piétonnes et de vastes espaces publics très verts. L'immense église Saint-Alexandre-Nevski de style byzantin, située à proximité de la gare, est l'un des nouveaux monuments du centre-ville. Il s'agit d'une réplique d'une cathédrale démolie en 1932.

Cathédrale Saint-Alexandre-Nevski

Contrairement à certaines villes, où les zones autour des gares sont pleines de personnages douteux, le cœur de ville propre et ordonné de Volgograd fait la fierté des résidents.

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Ayant pris un café à emporter, j'ai exploré les larges boulevards et les grands bâtiments publics de la ville sous un chaud soleil d'automne. Le fait même que les zones détruites par les combats abritent désormais une belle architecture dans une ville visiblement prospère est un hommage à ceux qui sont morts pour la défendre.

Dans le centre-ville se trouve également l'Allée des héros, qui mène à la promenade en bord de rivière, certainement l'une des plus pittoresques de Russie avec ses pavillons et ses points de vue.

Le centre-ville de Volgograd se trouve sur la rive ouest de la Volga, vous ne pourrez donc pas admirer un coucher de soleil au bord de la rivière, mais une croisière d'une heure vous offre une très belle vue sur la ville. J'ai réussi à monter sur le bateau juste avant le coucher du soleil. Les couleurs du ciel de la ville pendant la brève période allant du coucher du soleil au crépuscule auraient facilement pu figurer sur une toile d'Isaac Levitan.

Sur la Volga

Alors que je me tenais sur le pont du ferry et que le crépuscule cédait la place à l’obscurité nocturne, j'ai admiré les lumières d'une ville confiante et prospère, fière de son rôle dans l'histoire, mais au regard fermement tourné vers l'avenir !

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