«Pas un pas en arrière!»: comment la victoire sur les nazis a été possible à Stalingrad

Georgy Zelma/TASS
Cette bataille a changé le cours des événements dans la Seconde Guerre mondiale et a enterré les chances de l’Allemagne de sortir vainqueur de ce conflit. Voici 3 choses qui ont rendu possible le triomphe de l’Armée rouge sur les troupes nazies à Stalingrad.

1. Résistance féroce des Soviétiques

L’assaut allemand de l’été 1942 sur Stalingrad était presque impossible à stopper. Berlin aspirait à capturer la ville quel qu’en soit le prix, souhaitant supprimer les voies d’approvisionnement de la Volga et ainsi priver Moscou de pétrole caucasien. Afin de contrer cette offensive, les Soviétiques ont alors mobilisé toutes leurs ressources. Pour stimuler le moral et la discipline des troupes, Joseph Staline a également signé l’Ordre n°227. Le texte blâmait quelques « idiots au front », qui disaient que « que nous [pouvions] toujours reculer plus à l’Est ». « +Pas un pas en arrière !+ doit être notre slogan », a-t-il donc été décrété.

Suite à cela, en août, le recul des forces soviétiques a par conséquent cessé. Par ailleurs, un autre slogan de cette époque a été : « Il n’y a pas de terre pour nous derrière la Volga ». Les autorités de la ville ont donc exhorté les habitants à transformer « chaque barre d’immeuble, chaque quartier, chaque rue, en forteresse imprenable ». Et c’est en gros ce qu’il s’est passé, la résistance dont ont fait preuve les troupes et la population a été remarquable.

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Un officier allemand s’est plus tard rappelé ce à quoi la bataille de Stalingrad ressemblait : « L’ennemi tient certaines parties du territoire de l’usine Octobre Rouge.Le principal foyer de résistance est l’atelier des fours Martin. La capture de cet atelier signifie la chute de Stalingrad. L’aviation a bombardé cette usine des semaines entières … Il ne reste ici aucun endroit intact. En trois heures nous avons avancé de 70 mètres ! À ce moment précis au-dessus de l’atelier apparait une fusée rouge, et derrière elle, une verte. Ça signifie que les Russes commencent la contrattaque. Je ne comprends pas d’où ils tirent encore toute leur énergie. C’est la première fois dans cette guerre que je fais face à une mission que je ne peux accomplir. Maintenant l’atelier est sous le contrôle total des Russes ».

2. Héroïsme de masse

La résistance farouche des Soviétiques aurait été impossible sans un héroïsme de masse des défenseurs de Stalingrad. La médaille « Pour la défense de Stalingrad » a d’ailleurs été décernée à 760 000 soldats. 120 ont également été décorés de la plus haute distinction, celle de « Héros de l’Union soviétique », qui récompense les cas de courage et de sacrifice exceptionnels.

La maison Pavlov, un immeuble ordinaire de 3 étages, est devenue le symbole de la coriace résistance de l’Armée rouge à Stalingrad. Elle était en effet défendue par seulement 24 personnes, mais les Allemands ne sont tout de même pas parvenus à la capturer au cours de leur assaut de la ville, qui a duré trois mois. Vassili Tchouïkov, l’un des généraux au commandement des forces soviétiques à Stalingrad, a même souligné que les Allemands avaient perdu plus d’hommes en tentant de prendre la maison Pavlov que durant leur capture de Paris.

Kourgane Mamaïev, une statue dominant la ville, est un autre symbole de l’héroïsme constaté lors de ces affrontements, qui ont été des plus violents. Le contrôle de la colline implique celui de la ville. Les troupes soviétiques ont ainsi défendu leurs positions sur ses pentes tout au long de la bataille. Des dizaines de milliers de soldats de l’Armée rouge y sont morts et à la fin du conflit, on a découvert que le sol de la colline contenait entre 500 et 1250 éclats métalliques par mètre carré.

3. Erreurs allemandes

Le succès de la controffensive soviétique qui a commencé à la mi-novembre a également été déterminé par certaines erreurs de la part du commandement des troupes nazies. La première a concerné le fait que la Wehrmacht avait surestimé son potentiel et essuyait donc deux revers à la fois : l’un dans le Caucase, où elle souhaitait s’emparer du pétrole azéri, l’autre à Stalingrad. Les Allemands ont donc dispersé leurs forces. « Stalingrad devrait rentrer dans l’histoire comme la plus grande erreur de tous les temps commise par des commandants militaires, comme le plus grand mépris jamais démontré par les dirigeants d’un pays envers l’organisme vivant de l’armée », a d’ailleurs ultérieurement écrit le generalmajor allemand Hans Dörr.

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Avant novembre, une autre erreur a été commise. En tentant de capturer Stalingrad, l’armée allemande a étiré ses flancs sur des centaines de kilomètres, voulant de cette façon s’assurer qu’après son assaut, l’Armée rouge n’aurait pas les ressources pour l’attaquer en retour. Mais ces flancs étaient constitués de troupes alliées : italiennes, hongroises ou roumaines, qui étaient inférieures à la Wehrmacht en termes de capacités de combat. Kurt Zeitzler, chef d'état-major de l'armée allemande, a par la suite expliqué qu’il avait prévenu Hitler qu’autour de Stalingrad « il y avait un grave danger qui aurait dû être éliminé. » En réponse, son interlocuteur l’aurait qualifié de « pessimiste désespéré ».

Autre fait important, Zeitzler a noté que durant l’automne 1942, l’efficacité au combat des troupes soviétiques a augmenté, tout comme le niveau de leurs commandants. Par conséquent, une fois suffisamment de forces accumulées, l’Armée rouge n’a eu besoin que de quatre jours pour briser les rangs des troupes de l’Axe et encercler les 300 000 soldats allemands.

Ce schéma résume la bataille de Stalingrad et vous permettra de retrouver les plus importantes informations concernant ce tournant de la guerre.

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