Le narval, véritable licorne aquatique de l'Arctique

Narvals près du littoral sud de l'archipel russe François-Joseph

Narvals près du littoral sud de l'archipel russe François-Joseph

Bureau de projet Narval (CC BY-SA 4.0)
Imaginez un énorme dauphin de la taille d'un 4x4 et doté d'une gigantesque défense. C'est à peu près ce à quoi ressemble celui que l'on surnomme «licorne de mer».

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Croyez-vous aux licornes ? Dans les eaux froides de l'océan Arctique vit une créature marine rare munie d'une longue corne, le narval. Dans le monde, il n'existe qu'un seul animal de ce genre.

Abondance de graisse pour survivre en milieu extrême

Le narval est imposant : la longueur de son corps peut atteindre 4,5 mètres, son poids – 1,5 tonne, et un tiers de celui-ci est représenté par la couche de graisse. Or, cela ne le dérange pas du tout, au contraire. Les narvals vivent en effet dans le glacial océan Arctique, et ont donc besoin de graisse pour se réchauffer.

Une canine longue de plusieurs mètres

Narvals dans l'Arctique canadien, près de l'Île de Baffin

Le signe distinctif des narvals est une longue corne (seuls les mâles en possèdent une). Ces animaux n'ont pas de dents inférieures, mais seulement deux supérieures, et l'une d'entre elles, une canine, finit par devenir cette défense. Elle peut parfois atteindre une longueur impressionnante de 3 mètres.

Cette corne est très solide et flexible, mais si elle se casse, elle se recouvre alors d'une sorte de tissu osseux afin de protéger les terminaisons nerveuses. Oui, sa défense comprend des terminaisons nerveuses !

Alors, à quoi sert-elle ? Sur cette question, les scientifiques sont divisés. Certains pensent que la corne est nécessaire pour protéger le narval de ses ennemis, d'autres – pour briser l'épaisse couche de glace océanique, et d'autres encore – qu'à l'aide de ses terminaisons nerveuses, le narval détecte divers paramètres, comme la température de l'eau et la pression.

Et, bien sûr, la corne aide à attirer les femelles – c'est peut-être là tout l'intérêt.

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Unique en son genre

Narvals en juin 2019 dans le nord de l'archipel russe François-Joseph

Les narvals appartiennent à l'ordre des cétacés, à la famille des Monodontidae, qui comprend deux genres n'incluant chacun qu'une espèce : d'un côté le bélouga, de l'autre le narval. Néanmoins, en 1990, des scientifiques ont justement découvert un hybride de ces deux animaux.

Le nom du narval serait apparemment dérivé des mots islandais « nár » (cadavre) et « hval » (baleine). Cela semble un peu effrayant, mais s'explique simplement par la couleur particulière de sa peau : gris pâle avec des taches sombres.

Il possède une langue qui lui est propre

Les narvals vivent en petits groupes, peut-être même sans lien de parenté entre eux. Or, ils communiquent entre eux en utilisant des sons uniques. Certains ressemblent à des soupirs, d'autres à des claquements, d'autres encore à des cris. Ils peuvent chasser ensemble des petits poissons ou des coquillages, en échangeant divers sons. Et le plus intéressant est que chaque groupe a son propre langage ou « dialecte ». On ignore encore si d'autres groupes de narvals le comprennent.

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Il y en a très peu, mais personne ne sait exactement combien

Narvals dans l'Arctique canadien, près de l'Île de Baffin

Les narvals évoluent dans des coins si éloignés et froids de l'océan qu'il est plutôt difficile pour les scientifiques de les étudier. Ils ont été observés dans la zone de l'archipel russe François-Joseph, à proximité de l'archipel norvégien du Svalbard et près du Groenland. L'on a également constaté des cas de migration de narvals associés à la dérive des glaces, et ces animaux ont ainsi été repérés notamment au large des côtes de la Grande-Bretagne. Cependant, leur habitat de prédilection est précisément les hautes latitudes de l'Arctique, inhabitées et froides. Les chercheurs estiment qu'il y a peut-être 40 à 50 000 narvals dans le monde, mais ce sont des chiffres très approximatifs.

Des prédateurs multiples

Les narvals ont des ennemis dans la nature – ce sont les ours polaires et les orques. Néanmoins, la population souffre surtout de l'homme : dans certaines cultures, sa corne, autrefois considérée comme appartenant à la mythique licorne, est présentée comme une quasi-panacée pour toutes les maladies ; ce qui n'est, bien sûr, qu'une légende. Sa défense est par ailleurs utilisée pour fabriquer des souvenirs, tandis que le réchauffement climatique et la pollution représentent une menace grandissante pour l'espèce. À noter qu'en Russie, la pêche au narval est totalement interdite.

Ils ne survivent pas en captivité

Défense de narval

Bien qu'ils puissent vivre jusqu'à 50 ans dans la nature, les narvals sont incompatibles avec la captivité, les expérimentations d'élevage ayant toutes conduit à des échecs. Cependant, pour l'instant, leur survie n'est pas remise en cause, et ils figurent sur la Liste rouge de l'UICN comme faisant l'objet d'une préoccupation mineure, la meilleure des catégories.

Dans cet autre article, nous nous intéressions à un autre fascinant représentant de la faune de Russie, le saïga, cette farouche antilope des steppes.

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