Alissa, cet assistant vocal russe qui pourrait intégrer les smartphones Huawei

Sciences & Tech
VIKTORIA RIABIKOVA
En réalité, une dizaine d’applications russes pourraient se retrouver préinstallées sur les appareils de la marque chinoise. Les technologies de Russie seraient-elles en passe de remplacer les services similaires de Google?

Huawei mène actuellement des négociations avec le géant internet russe Yandex au sujet de l’intégration de l'assistant vocal Alissa, équivalent russe de Siri, dans ses smartphones, a rapporté l'agence de presse RIA Novosti, se référant aux propos d’Alex Chang, président de Huawei Mobile Services.

Si Alissa apparaîtra sur tous les smartphones de la société ou seulement sur ceux qui seront vendus en Russie, il ne l'a cependant pas précisé.

Selon Chang, les discutions durent depuis deux mois, et il est donc encore trop tôt pour parler des résultats définitifs.

Que sait-on d’Alissa ?

Yandex a présenté Alissa il y a deux ans. Tout comme Siri et l’Assistant Google, elle peut effectuer des tâches quotidiennes : rechercher des informations sur Internet, informer de la météo, ouvrir des applications, appeler les services d'urgence, conseiller les restaurants à proximité, etc.

Alissa s’améliore constamment à l'aide de son réseau de neurones artificiels et des données utilisateur. Elle a ainsi appris à chanter du rap, à prendre part à des jeux (par exemple « Villes », un jeu oral en Russie consistant à citer à tour de rôle une ville dont le nom commence par la dernière lettre de celui de la ville précédemment évoquée), et à répondre avec humour à des questions inhabituelles.

Aujourd'hui, l’assistant vocal Alissa peut être installé sur tous les smartphones et tablettes ayant un système iOS ou Android. De plus, il est implémenté dans les enceintes intelligentes conçues par Yandex et d’autres fabricants tiers.

Alissa est également en mesure de contrôler des appareils intelligents, qu'il s'agisse de l’aspirateur Xiaomi, de la bouilloire électrique Redmond, du lecteur multimédia miniature Yandex et de leurs prises et ampoules « smart ». Avec tout cela, il est par conséquent possible de lui demander d'allumer et d'ajuster la lumière, de lancer une chanson, de vous réveiller le matin, de sélectionner une série télévisée et bien d'autres choses. 

Pour l’anecdote, Alissa a hérité de la voix de l'actrice doublant Scarlett Johansson en Russie.

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Comment Alissa interagira-t-elle avec les autres applications ?

Elle fonctionne bien avec les applications de base préinstallées telles que les SMS, la caméra, le calendrier, les appels et le réveil.

Les autres applications, notamment celles de Google, ne sont pas prises en charge par cet assistant vocal. Néanmoins, Yandex propose de nombreux équivalents aux services de son homologue américain ainsi que d’autres supplémentaires, créant un écosystème entier comprenant un moteur de recherche, un navigateur, un service de musique, un agrégateur de taxi, un service météo, des cartes interactives, un agrégateur de nouvelles, etc. Or, avec chacune de ces applications, Alissa est opérationnelle.

On pourrait donc s'attendre à ce que, en cas de négociations fructueuses, sur les appareils de Huawei toutes ces applications soient installées en même temps qu’Alissa, une possibilité également évoquée par Chang.

D’ailleurs, ce n'est pas la première fois que Yandex essaie de conquérir le marché international. Yandex.Taxi opère par exemple d’ores et déjà en Israël, en Finlande, en Lettonie, en Côte d'Ivoire et dans plusieurs autres pays de la CEI, dont la Géorgie, la Biélorussie, l'Arménie et le Kazakhstan.  

Au début de l'année, l'entreprise a aussi présenté sa voiture autonome au Consumer Electronics Show (CES), le plus grand salon de l'électronique. Contrairement aux concurrents, le véhicule n'avait alors pas de mécanicien à son bord, qui contrôle habituellement la situation, un exploit remarqué. Au vu de cela, la tâche d'apprendre à Alissa à parler anglais ne semble donc plus aussi impossible. 

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La coopération de la Russie avec l’entreprise chinoise se limitera-t-elle à cela ?

Au-delà de la coopération constante dans le domaine du développement de la 5G, comme nous l’avions précédemment annoncé, Huawei pourrait en réalité entièrement remplacer Android par le système Aurora, conçu par une autre société russe, Rostelecom.

Et si Huawei a finalement présenté son propre système, baptisé Harmony, l'histoire ne s'arrête pas là. Un projet pilote sur la mise en place d'Aurora sur les smartphones Huawei pourrait en effet être lancé avant la fin de l'année, a rapporté le journal Kommersant, s’appuyant sur les propos de Mikhaïl Mamonov, vice-ministre des Communications. Ainsi, les chances de voir apparaître le système russe sur les smartphones chinois sont bel et bien réelles, au moins sur le marché national.

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