Sept types de foulards traditionnels confectionnés en différentes régions de Russie

Lifestyle
ANNA SOROKINA
En Russie, les foulards et châles ne sont aucunement considérés comme ringards et continuent, après des siècles, à orner les épaules et la tête de ces dames. Ils sont encore portés comme remède contre le froid, contre le soleil, pour la beauté et pour toutes autres occasions.

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Autrefois en Russie, les foulards turcs en soie ou les châles européens en dentelle étaient toujours un cadeau apprécié tant des jeunes filles que des femmes d'âge mûr. Cependant, le pays produisait lui-même, au sein d’usines et manufactures, un grand nombre de ces accessoires. Voici les plus célèbres.

Châle en duvet d'Orenbourg

Les châles en duvet de chèvre tricotés à Orenbourg sont considérés comme l'un des symboles de la Russie, avec la matriochka et la balalaïka. Le fait est que ces châles sont aussi légers qu’une plume, mais gardent la chaleur même dans les gelées sibériennes, et ce, grâce à la race locale de chèvres. Leur poil est le plus fin et le plus robuste au monde. Aujourd'hui, deux usines tricotent les châles en laine manuellement, comme il y a 300 ans, ou partiellement manuellement, en réalisant certains motifs à l’aide d’une machine à tricoter.

Plus le fil est fin et le motif complexe, plus le produit est cher. Bien entendu, les plus beaux châles sont ceux fabriqués à la main à partir de fils additionnés de soie. Le tricotage à la machine rend le châle plus grossier.

Châle de Pavlovski Possad

Le châle le plus populaire en Russie est fabriqué dans la ville de Pavlovski Possad, près de Moscou. La manufacture est apparue ici à la fin du XVIIIe siècle. Les motifs de ces châles sont très hauts en couleur et reconnaissables : d'énormes roses et dahlias sur fond rouge, noir ou blanc, qui fleurissent sur les coins du tissu en laine. Les motifs sont symétriques, de forme régulière. Ces châles sont peu coûteux (1 500-4 000 roubles – 17-44 euros), protègent bien du froid et ont toujours l'air moderne. Ils peuvent être utilisés pendant de nombreuses années et aujourd'hui, outre la laine, les châles sont fabriqués en soie et en coton – pour l'été.

Foulard de Koubatchi

Les femmes du village de Koubatchi, au Daghestan, portent encore des foulards (appelés « kaz ») blancs brodés de fils d'or. Pour les femmes non mariées, les ornements sont petits (fleurs, plumes) et la frange courte, tandis que l’inverse est réservé aux femmes mariées. Ces dernières complètent souvent leur robe de mariage moderne avec un châle nuptial traditionnel – il est alors appelé « loumkitabkaz » et se distingue par sa frange. Si le kaz ordinaire n'est cousu que sur un côté, le kaz de cérémonie l'est sur les deux. La tresse doit également être cousue. Les habitantes de Koubatchi ont coutume d'hériter de leur frange et de la recoudre plusieurs fois sur de nouveaux foulards.

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Châle daghestanais « goulmendo »

Dans différentes régions du Daghestan, ce châle est appelé à sa manière : « goumeldi », « goulmendo », « gormendo », « kalgaï », « kelagaï », mais en fait, il s’agit toujours de châles en soie avec motif imprimé. Ils sont arrivés au Daghestan depuis l'Iran et l'Azerbaïdjan et sont devenus un trésor culturel reconnu de cette république montagneuse. En traduction du turc, le nom du châle signifie « ma fleur ». L’ornement principal est constitué de motifs floraux et de symboles végétaux, mais le châle comporte souvent des poissons et des oiseaux. Le prix d'un tel accessoire commence à partir de 20 000 roubles (222 euros) et plus.

Châle en dentelle de Vologda

Vologda est célèbre pour sa dentelle, tissée aux fuseaux. Les maîtres semblent en mesure d’exécuter n'importe quel motif de fil fin, des fleurs classiques aux personnages de contes de fées. À propos, à l'époque soviétique, la manufacture locale fabriquait des nappes et des étoles en dentelle à l'image du mausolée de Lénine ou encore de la faucille et du marteau.

Les châles et foulards modernes en dentelle de Vologda sont des accessoires légers pour une soirée d'été fraîche ou pour des sorties mondaines. La dentelle, qui ressemble à des motifs givrés sur une fenêtre, offre aux tenues une touche à la fois élégante et originale.

Broderie d'or de Torjok

Cette petite et ancienne cité de la région de Tver s’est fait connaître pour l'art ancestral de la broderie d'or. Depuis le XVIIIe siècle, les onéreuses broderies de ces artistes décorent les costumes folkloriques, les uniformes militaires de cérémonie et les vêtements ecclésiastiques. Les châles et les foulards brodés à Torjok ont toujours été un cadeau recherché : le plus souvent, ils étaient basés sur un motif de rose avec des bourgeons et des feuilles, qui étaient complétés par des volutes complexes.

Ces châles en laine brodés à la main et richement décorés coûtent aujourd'hui plus de 50 000 roubles (556 euros).

Châle ossète

Le châle en soie ajouré porté par les femmes ossètes est appelé « tsyllae kaelmaerzaen ». Il n'est ni cousu ni tricoté, mais tissé à partir de soie fine, en ajoutant parfois des ornements folkloriques. Cette façon de tisser est apparue en Ossétie à la fin du XIXe siècle et perdure jusqu'à nos jours. Le châle ossète est léger – seulement 100-200 grammes –, et protège parfaitement du soleil éclatant. Le processus de création demande beaucoup de travail, et le produit fini demeure donc très cher – de 20 à 50 000 roubles (222-556 euros).

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