Les Russes expriment leur soutien au peuple français souffrant sous la neige

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ERWANN PENSEC
Alors que l’Hexagone se retrouve paralysé depuis le début de semaine par quelques centimètres de neige, il semble opportun de se tourner vers les spécialistes en la matière, les Russes, qui ne tarissent pas de précieux conseils pour survivre à cette insoutenable vague de froid.

En France, c’est une ritournelle se répétant chaque année, au moindre flocon effleurant le sol national, c’est l’apocalypse qui est proclamée. « Où la neige frappera-t-elle mercredi ? », « La neige s'installe, mais jusqu'à quand ? », « Neige en Île-de-France : les automobilistes sont dans la galère », « Fermeture de la Tour Eiffel à cause de la neige », les gros titres de la presse française se veulent alarmistes face à cet indubitable début d’ère glaciaire, alors qu’un tiers du pays se trouve en vigilance orange.

Analysé depuis la Russie, contrée, comme on le sait, entièrement recouverte de glace, où citoyens et ours polaires cohabitent au quotidien (Bon, le territoire étant recouvert à plus de 60% de permafrost, ce n’est finalement pas si caricatural que cela), ce phénomène inquiète, le pays ayant bien conscience de l’endurance des Français en cas de basses températures. Nos hommages à Napoléon. Aussi, les Moscovites ont-ils tenu à adresser leur soutien et à livrer aux Français leurs meilleures recommandations pour faire face à ces précipitations hivernales sans précédent.

S’ils semblent prendre la chose à la légère dans ces images, en réalité, les Russes ne rigolent aucunement avec le froid. En tant qu’expatrié, je ne compte plus les fois où l’un d’eux m’a remonté les bretelles car, inconscient, je n’arborais pas de bonnet, de gants ou que mon manteau, ouvert, battait au vent. Il y a quelques jours encore, je recevais une tape bienveillante sur le coin du crâne de la part du concierge de mon immeuble car ma tenue lui semblait bien peu épaisse.

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Conseils en pagaille

Dans ce domaine, leurs conseils paraissent élémentaires, mais sont à interpréter à la sauce locale. Ainsi, lorsqu’un Russe vous dit qu’il est indispensable de s’habiller chaudement, cela n’implique pas seulement d’enfiler une doudoune et de déambuler les mains confortablement retranchées dans ses poches.

Grâce aux multiples astuces m’ayant été confiées durant les rudes hivers russes, il m’est aujourd’hui possible de dresser la liste des composantes du kit du parfait survivant en milieu enneigé : des chaussures à crampons doublées d’une semelle de feutre, d’épaisses chaussettes en laine dans lesquelles seront rentrées les extrémités d’un sous-pantalon, un triple combo sous-pull/t-shirt/pull, une doudoune ou un manteau de fourrure, une écharpe enroulée autour du visage de sorte que, couplée à un bonnet ou à une chapka, ne transparaissent que vos yeux. Le tout, surmonté d’une capuche et agrémenté d’une paire de gants. Dans l’idéal, n’hésitez également pas à suivre le conseil de mon colocataire kazakh, qui m’affirmait encore hier qu’il n’y avait aucune honte à porter un masque de ski dans la rue.

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Ainsi vêtu, vous devriez pouvoir retrouver les agréables sensations de vos dernières vacances sous les tropiques, mais aussi être immunisé, car suffisamment rembourré, en cas d’avalanche soudaine. Pour ce dernier point, consommer une quantité non négligeable de lard et autres matières grasses vous permettra d’ailleurs de parfaire votre bouée de sauvetage, si vous craignez de périr, englouti par cette titanesque et menaçante couche de neige recouvrant votre jardin. Geste malin : n’oubliez pas de rajouter, dans vos salades, pâtisseries et autres mets, quelques cuillères de mayonnaise, solution testée et approuvée par des générations de Russes !

Enfin, votre meilleur allié par grand froid ne sera autre que le thé. Les Russes en raffolent et ce n’est pas un hasard. En effet, lorsque le mercure affiche -30° à l’extérieur, quoi de plus réconfortant que de boire, à l’image des locaux, une infusion brûlante dans un bureau ou un appartement d’ores et déjà surchauffé. Je ne remercierai d’ailleurs jamais assez mes voisins kazakhs pour m’avoir convié la semaine dernière à un repas salvateur, alors que la neige s’amoncelait sur les rebords de mes fenêtres, et lors duquel, dégoulinant de sueur, il m’était difficile de déterminer qui de l’air ambiant ou de l’eau sortant de la bouilloire était le plus ardent.

Dans cet autre article, sérieux cette fois, nous vous proposons une immersion en Iakoutie, région russe ne connaissant qu’une saison : la plus blanche de toutes.