« Les gens me demandent toujours "John, pourquoi la Russie ? Pourquoi pas l’Europe ou l’Amérique ?". Eh bien, pour être honnête, je suis venu parce que j’avais lu des statistiques affirmant que les femmes ici dépassaient numériquement largement les hommes, genre 40% contre 60%, et j’ai pensé "Mec, ce sont des chiffres plutôt bons".
Donc je suis venu ici, et le premier jour, je suis allé dans le métro à 6h du matin (c’est normal pour nous les Africains), espérant rencontrer quelques Russes. J’y suis allé, et tout ce que j’ai vu, ce sont des foules de babouchkas portant des sacs bizarres avec des roues. Je ne sais pas où elles allaient, mais il y en avait tellement, c’était comme s’il y avait une sorte de conférence de babouchkas en ville. J’ai juste pensé "Merde, ce sont elles les femmes qui font les 60% ?" ».
John Knight (Namibie)
« C’est vraiment dangereux que le nom de ton principal supermarché, Perekriostok, soit si similaire à "perestroïka". Quand tu dis aux Russes que t’as besoin de "perestroïka" car tu n’as plus de nourriture, ils sont vraiment confus ».
Cristiano Righi (Italie)
« En Italie, je suis un gars normal. Mais en Russie, je suis un Italien, ce qui veut automatiquement dire que je peux chanter, cuisiner, faire l’amour … Avant mon premier cours d’italien, mon élève est arrivée et m'a surpris en train de jurer au téléphone "Va fanculo ! Va fanculo !". Je me suis retourné, choqué, et ai commencé à m’excuser abondamment, elle m’a regardé comme si je lisais de la poésie et a dit avec de grands yeux "Non s’il-vous-plait, continuez ! C’est si beau !" ».
Cristiano Righi (Italie)
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« Comme partout ailleurs, être un comique ne suffit pas en Russie. Alors que je postulais pour une location d’appartement, le propriétaire m’a demandé "Comédien, c’est une profession sérieuse ?". J’ai répondu "Oui, la dernière fois que j’ai vérifié, personne n’a ri". Je n’ai pas eu l’appartement ».
Igor Mondae (Croatie)
« Ça m’a pris du temps pour m’habituer aux excuses russes. En Italie, une excuse normale quand on est en retard est de dire quelque chose à propos de la circulation, d’un réveil difficile, ce genre de choses. Une fois, un étudiant a annulé un cours avec moi ici car "Griby pochli" (les champignons sont arrivés). C’était donc ça, ce n’était même pas un euphémisme. Je me suis retrouvé sans travail pendant deux semaines car tous mes étudiants étaient partis à leur datcha cueillir des champignons ».
Cristiano Righi (Italie)
« Ils ont rendu le métro bilingue il y a quelques années, mais je ne sais pas si vous avez remarqué, ils annoncent les stations différemment en anglais en fonction de où vous vous trouvez. Si vous êtes dans le centre par exemple, ils disent "Station Loubianka". En dehors du centre par contre, vous entendrez "Voici Konkovo" [lointaine station de banlieue]. Vous voyez la différence ? "Station Loubianka", c’est une information. "Voici Konkovo", c’est un avertissement ».
Igor Mondae (Croatie)
« Les gens ici sont brutaux, mec. L’autre jour j’ai acheté une pomme de terre au magasin, et le caissier m’a regardé comme pour dire "C’est tout ?". Puis il a pris la patate et s’est écrié à l’adresse de tout le magasin "Regardez tout le monde, ce gars achète juste une pomme de terre ! Quel looser !".
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J’aurais aimé que l’histoire s’arrête là. Il s’est ensuite penché vers moi de manière très sincère et m’a dit "Par contre sérieusement mon pote, t’es célibataire ? Ma fille est une adorable Ouzbèke, elle cherche un mari, tu es précisément son genre". Il n’aurait accepté aucune protestation, et l’a appelée sur le champ. J’ai dû rester assis là, pendant que sa fille tournait sur elle-même pour moi. J’ai tenté de rejeter la proposition poliment, ce à quoi il m’a dit "Peu importe alors, profite bien de ta pomme de terre en solitaire". J’ai pleuré tout le chemin jusqu’à chez moi ».
Igor Mondae (Croatie)
« J’essayais de m’inscrire à la salle de sport ici et la femme à l’accueil m’a demandé mon otchestvo, ou patronyme, ce qui est une sorte de nom du milieu créé à partir du prénom de votre père. J’ai dit que je n’en avais pas, alors elle m’a regardé avec pitié et a dit "Oh, pauvre petite chose !". »
Cristiano Righi (Italie)
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