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Sergueï Pouchkine
Domaine publicDe nombreuses légendes sur la dépendance au jeu de Pouchkine circulaient, et la plupart d’entre elles étaient fondées. Bien qu’il fût très riche, son amour du jeu pesait lourd sur son budget. Il jouait au bridge, au pharaon, à l’hombre et à d’autres jeux de cartes, risquant constamment sa fortune. Un jour, il a failli perdre une partie encore inédite de son roman en vers Eugène Onéguine, mais au dernier moment, il a pu la récupérer. L’une de ses nombreuses maîtresses et muses, Anna Kern, a écrit au sujet de sa passion : « Pouchkine aimait énormément les cartes et disait que c’était sa seule addiction ».
Le père du poète voyait d’un mauvais œil ce passe-temps, et il y avait des rumeurs selon lesquelles il souhaitait le déshériter pour cela. De plus, la relation du poète avec son père était effectivement orageuse. Cependant, un tel geste de son père aurait jeté une ombre sur toute sa famille ; en fait, même des dettes ne justifiaient pas une mesure aussi radicale. Et aucune preuve documentaire ne nous est parvenue à ce sujet.
Ces dettes étaient en effet énormes : après sa mort en duel, il s’est avéré que Pouchkine avait une accumulé une dette de jeu de près de 150 000 roubles (ce qui représente environ 240 millions de roubles modernes, soit près de 2 millions d’euros !). Mais son père n’a pas eu à les rembourser. La totalité de la dette a été épongée par l’empereur Nicolas Ier en personne, qui entretenait en outre la famille Pouchkine aux frais du Trésor public.
Cette liste n’est pas une fiction, et elle a même été publiée en 1887 dans l’Album de l’exposition Pouchkine de 1880. Dès 1829, le poète inscrit le nom des femmes dont il était épris ou qui l’attirent dans deux listes parallèles. Au total, elle comprenait 37 femmes. Selon certains historiens, le poète a énuméré dans la première liste les noms de celles qu’il aimait le plus, et dans la seconde les femmes pour lesquelles il éprouvait un simple attrait.
Anna Kern
A. Arefov-BagaïevLes historiens ont réussi (certes sans précision à 100 %) à découvrir l’identité de certaines des femmes avec lesquelles Pouchkine a entretenu des liaisons. Parmi elles figuraient Ekaterina Karamzine, l’épouse d’un célèbre historien, et Anna Kern, à propos de laquelle Pouchkine a composé plus tard l’un de ses poèmes les plus célèbres Je revois l’instant merveilleux ; on peut aussi citer une actrice du théâtre Tsarskoïe Selo, une demoiselle d’honneur impériale, la fille d’un duc français, la fille d’un banquier autrichien, l’épouse du gouverneur d’Odessa et d’autres dames « libres » ou mariées.
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Les partisans de cette théorie soutiennent que Pouchkine a simulé sa mort et déménagé en France, où il aurait commencé à écrire des romans sous le nom d’Alexandre Dumas. Ils affirment que deux choses auraient pu l’inciter à le faire : ses dettes liées au jeu, qu’il n’a jamais pu rembourser, ou un ordre de l’empereur Nicolas Ier, qui aurait secrètement envoyé Pouchkine en France en tant qu’« espion », pardonnant en échange toutes ses dettes et entretenant sa famille.
Certes, Pouchkine aurait très bien pu jouer ce « rôle » : il parlait couramment le français, et connaissait les mœurs de la haute société qu’il était censé infiltrer ; il ne restait plus qu’à créer un personnage convaincant. C’est ainsi qu’Alexandre Dumas serait apparu.
Cependant, malgré les arguments des partisans d’une telle légende (ressemblance physique, références à la vie de Pouchkine dans les œuvres de Dumas, et bien plus encore), il existe tout autant de contre-arguments. Par exemple, Alexandre Dumas était déjà connu en tant qu’écrivain dans les années 1830, et nombre de ses pièces étaient jouées dans les théâtres russes à cette époque. De plus, l’écrivain français a participé à la révolution de Juillet 1830, tandis que Pouchkine préparait à ce moment-là son mariage avec Natalia Gontcharova.
Natalia Gontcharova
Alexandre BrioullovAprès le duel fatal, de nombreux amis et membres de la famille de Pouchkine sont allés lui rendre visite ; au cours des derniers jours de sa vie, jusqu’à huit médecins ont soigné le poète, de sorte que la probabilité que tous ceux qui l’ont vu fussent de mèche pour cacher ce secret est extrêmement faible.
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Abraham Hannibal
Domaine publicC’est en partie vrai, car l’arrière-grand-père de Pouchkine, Abraham Hannibal, est né dans la région du Cameroun moderne (ou de l’Éthiopie - les données varient considérablement). Au début du XVIIIe siècle, il a été capturé, et le marchand Savva Ragouzinski a amené Hannibal à Moscou. Un an plus tard, il a été baptisé : l’empereur Pierre Ier en personne était son parrain. En Russie, il est devenu ingénieur militaire en chef de l’armée russe. Ossip Hannibal, le grand-père du poète, est né de son second mariage.
Ce seul fait en pousse certains à affirmer qu’Alexandre Pouchkine était un poète africain. Bien qu’il ait assez souvent mentionné ses racines dans ses œuvres, il n’était en fait qu’à 1/8e africain, un 1/8e allemand et les 75% restants complètement russe. Encore aujourd’hui, beaucoup ne sont pas convaincus que cette histoire est vraie, mais l’existence d’Abraham Hannibal est documentée : il n’y a donc aucune raison de douter des origines africaines de Pouchkine.
Il existe un mythe selon lequel si un le lièvre n’avait pas coupé la route du carrosse qui emmenait Pouchkine de Mikhaïlovski (où Pouchkine était en exil) à Pétersbourg, le poète aurait très probablement été exilé en Sibérie ou exécuté pour avoir participé au soulèvement des décembristes. Bien qu’il ne fût pas considéré comme un décembriste et n’ait pas participé à des actions politiques, les poèmes épris de liberté de Pouchkine auraient pu lui jouer un très mauvais tour dans ce contexte, et il était donc dangereux pour lui de se rendre à Pétersbourg (surtout pendant son exil). Un lièvre qui croise votre chemin étant de très mauvais augure, le poète superstitieux aurait ordonné que le carrosse fasse demi-tour.
Cependant, bien que cette légende soit attrayante, la réalité est un peu plus complexe. Un ami du poète, Sergueï Sobolevski, a écrit que le lièvre avait coupé la route de Pouchkine non pas sur le chemin de la capitale, mais lorsqu’il allait dire au revoir à des voisins. Et ce n’est pas du tout un lièvre qui aurait arrêté le poète aux portes du domaine, mais un autre être de mauvais augure du XVIIIe siècle : un prêtre. Ce n’est qu’après cela que Pouchkine aurait décidé de renoncer à son voyage.
Cependant, le lièvre est entré dans l’histoire. En 2000, non loin de Mikhaïlovski, une statue a été érigée en l’honneur du « sauveur » qui aurait évité au poète une mort prématurée. Pourtant, comme vous le savez certainement, le répit a été bref : Pouchkine est malgré tout mort très jeune, à l’âge de 37 ans.
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