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Nous ne pouvions tout simplement pas commencer par quelqu'un d'autre. « Pouchkine est tout pour nous », disent souvent les Russes. Il est sans aucun doute notre principal poète. Au cours de sa vie relativement courte de 37 ans (il est courant que les poètes russes meurent jeunes), il a créé des œuvres poétiques dans tous les genres possibles, et a également écrit des pièces de théâtre et un roman en vers, Eugène Onéguine, qui possède une strophe unique baptisée strophe Onéguine avec un stricte ordre interne des rythmes et des rimes. Il est difficile de trouver un sujet sur lequel Pouchkine ne se soit pas attardé dans sa poésie : l'amour et l'amitié, la liberté et la loyauté envers l'État, le sens de l'art et de la vie, en passant par les sentiments très spéciaux qu'un homme ressent en vieillissant et quand sa vie touche à sa fin.
Poèmes de Pouchkine à lire absolument :
Lermontov n'a vécu que 27 ans, et comme Pouchkine, il est lui aussi mort après avoir été blessé en duel. Il a conquis la célébrité ainsi que la disgrâce des autorités après avoir blâmé la haute société de Saint-Pétersbourg pour la mort de Pouchkine (Le poète est mort, de l'honneur esclave ; Diffamé par l'opinion). Pour ce poème, il a été exilé dans la région du Caucase. Lermontov, surtout connu pour son romantisme, place son personnage lyrique dans une confrontation avec le reste du monde. Le poète aime aussi l'image du démon, de l’ange déchu seul contre l'univers. Inspiré par le Caucase et ses légendes, Lermontov a écrit deux longs poèmes brillants : le Novice et le Démon. Il est également l'auteur du drame fréquemment mis en scène Mascarade, où un protagoniste est en proie à une jalousie insensée et tue sa femme innocente.
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Dans l'histoire de la littérature russe, Nekrassov était avant tout connu en tant que rédacteur en chef réputé des principaux magazines littéraires, Sovremennik (Le contemporain) et Otetchestvennié Zapiski (Notes de la patrie), où il a publié les meilleurs ouvrages des écrivains les plus en vue de l’époque, y compris Léon Tolstoï, Fiodor Dostoïevski, Ivan Gontcharov et Ivan Tourgueniev. Dans sa poésie, Nekrassov fut le premier à donner ses lettres de noblesse au langage paysan jugé « bas » et le premier à soulever la question des souffrances des serfs. Son œuvre la plus célèbre est un long poème épique, Qui vit heureux en Russie ?, où il tente de définir et de décrire tous les problèmes de la Russie et recherche des personnes qui connaissent le bonheur en Russie… Spoiler : on n’en trouve pas.
Poèmes de Nekrassov à lire absolument :
Tioutchev était diplomate et a travaillé 20 ans en Allemagne, et il a été le premier à traduire Heinrich Heine en russe. Sa poésie est très diversifiée - des odes archaïques et des vers sur la nature propres au romantisme, où un personnage est seul face à l'univers et dialogue avec le ciel et les étoiles. Dans sa dernière période poétique, Tioutchev s'est tourné vers la poésie patriotique, réfléchissant à la Russie et à son parcours unique dans l'histoire. Il croyait fermement en la Russie et pensait que le pays devait rester fort et résister aux attaques. Tioutchev a formulé le poème le plus célèbre sur sa patrie :
« On ne comprend pas la Russie par la raison ;
Elle ne se mesure pas à l’aune commune,
Elle a une tournure à part,
En elle ne peut que croire ».
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Blok était la principale « star » de la poésie au début du XXe siècle, le poète le plus populaire du soi-disant Âge d'argent de la poésie russe et le principal représentant du symbolisme dans la poésie. Il a fait l'éloge de la beauté et de l’éternel féminin. (Un corps de femme, au vague des fenêtres ; Svelte, et de soie et de velours paré). Cette créature éphémère est une puissance mystique dont le poète est amoureux, et qui lui insuffle l'inspiration. Les poèmes de Blok sont hautement métaphoriques et possèdent de nombreuses couches de sens : ils ne doivent pas être lus et compris littéralement. Le poète a été témoin de la Révolution de 1917 en Russie et en a fait l'expérience de façon dramatique, créant son célèbre poème mystique Les Douze.
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Akhmatova est probablement l'une des poètes russes les plus célèbres. A l'aube de sa « carrière », elle faisait partie du mouvement poétique de l'Âge d'argent connu sous le nom d’Acméisme. Ces poètes étaient des opposants aux symbolistes (et à Blok) ; ils refusaient d'utiliser des images éphémères, et appelaient les choses par leur nom. Ils ont même utilisé des métaphores comparant la nature ou les humains à des choses inanimées.
Pendant la Terreur rouge, le mari d’Akhmatova, Nikolaï Goumilev, a été tué ; pendant la Grande terreur de Staline, son fils, Lev Goumilev, a été arrêté. Akhmatova a passé 17 mois (!) à faire la queue dans une prison du NKVD pour essayer de savoir ce qui lui était arrivé. Elle a dédié son poème le plus célèbre, Requiem, à ces femmes qui étaient à ses côtés avec peu d'espoir de rencontrer à nouveau leurs proches. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Akhmatova était à Leningrad pendant le siège et elle a lu des poèmes à la radio pour remonter le moral de la population. Après la guerre, sa poésie a été jugée nuisible à la nation soviétique et elle a été interdite de publication. Jusqu'à sa mort en 1966, c’était une poète très réputée parmi l'intelligentsia - ses poèmes ont été parmi les premiers à se répandre via le samizdat – des publications illégales copiées à la main et diffusées dans les réseaux clandestins soviétiques.
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Tsvetaïeva est la fille du professeur de l'Université de Moscou et fondateur du musée des beaux-arts Pouchkine Ivan Tsvetaïev. Ayant reçu une excellente éducation, elle a commencé à écrire de la poésie dès son plus jeune âge. Elle a envoyé son premier recueil poétique au poète et éditeur symboliste réputé Valeri Brioussov, qui a été étonné et a écrit dans une critique : « C'était gênant par moments, comme si vous regardiez impudiquement à travers une fenêtre à moitié fermée de la maison de quelqu'un et espionniez une scène que des étrangers n'auraient pas dû voir ». Les poèmes nerveux de Tsvetaïeva reflètent des sentiments personnels très profonds ; ils parlent d'amour, de passion et de solitude.
La biographie de Tsvetaïeva, tout comme ses poèmes, est pleine de souffrances et de pertes. Pendant la guerre civile, elle a dû faire face à la faim et à la misère et a même dû abandonner sa fille Irina, âgée de trois ans, dans un refuge pour enfants, où cette dernière décède. Ensuite, elle a réussi à émigrer à Prague, mais avait une forte nostalgie de la Russie et est revenue au moment de la Grande purge de Staline. Son mari a été arrêté et tué, tandis que sa fille aînée a été envoyée au goulag pendant 15 ans. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Tsvetaïeva a été évacuée : elle a également souffert du manque d'argent et de nourriture - finalement, elle s'est suicidée.
Poèmes de Tsvetaïeva à lire absolument :
Les critiques se demandent encore si Essenine est un grand poète, mais c’est certainement l'un des plus appréciés en raison de la simplicité trompeuse de ses poèmes. Il a fait l'éloge de la nature russe, a écrit des poèmes déchirants sur la beauté des champs dorés, des bouleaux et des vastes étendues de notre patrie. (Ceux qui ont eu la chance de visiter son village natal de Konstantinovo dans la région de Riazan, ou en fait n'importe quel arrière-pays de la Russie centrale, peuvent imaginer de quelles étendues et paysages il s'agit).
Il se qualifiait de voyou et dans ses vers narrait son mode de vie ponctué de beuveries et de bagarres… « Je suis un viveur espiègle de Moscou », a-t-il écrit dans un poème. Pendant toute sa vie, il a essayé de trouver un équilibre entre le diable en lui et les anges qui l’aidaient à aimer et à écrire de la poésie. En 1925, il a été retrouvé mort dans un hôtel de Leningrad, et on ne sait toujours pas s'il s'est suicidé ou a été tué par la police secrète soviétique.
Poèmes d’Essenine à lire absolument :
Maïakovski était un représentant du futurisme, mouvement d'avant-garde. Désireux de détruire l'ancienne versification et les vieilles rimes, il a créé une strophe absolument nouvelle à leur place. Ses poèmes déconstruits comportaient des thèmes et des mots inhabituels pour l'époque, graphiques et audacieux. Maïakovski était très attaché à la révolution bolchevique et au nouveau régime. « Mange des ananas, mâche des tétras ; Ton dernier jour arrive, bourgeois ! »
Maïakovski était un Malevitch de la poésie, mais il a également insufflé un nouveau souffle au théâtre, et s'est même essayé au cinéma. Il a également été l'un des premiers à créer des affiches publicitaires dans un style avant-gardiste étonnant.
Tu veux? Agis 1. Tu veux vaincre le froid? 2. Tu veux vaincre la faim? 3. Tu veux manger? 4. Tu veux boire? Hâte-toi d'intégrer le groupe de choc de travail exemplaire.
Domaine publicSon style de vie était également assez moderne pour son temps - il vivait avec sa bien-aimée, Lili Brik et le mari de cette dernière, Ossip Brik. Aujourd'hui, on dirait que c'était une relation toxique, et en effet Maïakovski a beaucoup souffert (ses fans considèrent même Lili comme une sorcière). Sa poésie et sa vie étaient si intenses qu'elles se sont épuisées trop vite - à 36 ans, il s'est suicidé.
Poèmes de Maïakovski à lire absolument :
L’un des poètes russes les plus sophistiqués, il était incroyablement populaire au sein de l’intelligentsia soviétique, et il est aujourd’hui encore une idole en Russie - en grande partie à cause de son auréole de poète exilé. Les journaux officiels soviétiques qualifiaient les œuvres de Brodsky de « quasi-littéraires », et sa poésie était jugée décadente et étrangère pour le peuple soviétique, raison pour laquelle il n'a pas été publié en Union soviétique. Il a été accusé de parasitisme social, car il n’avait pas de travail (un tel statut était illégal en URSS).
Brodsky ne pouvait pas gagner d’argent avec sa poésie et il était épuisé par la surveillance du KBG. Néanmoins, Brodsky a continué à écrire et à lire ses poèmes lors de rassemblements de créateurs et il les a même publiés en Occident. Finalement, les autorités lui ont demandé de quitter le pays. Ses éditeurs américains l'ont aidé à atteindre les États-Unis et à obtenir un emploi de poète en résidence à l'Université du Michigan. Il a enseigné la littérature russe et, en 1987, a reçu le prix Nobel de littérature.
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