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1- Les Allemands Karl Marx et Friedrich Engels
Anatoli Strounine / TASS
En URSS, il existait un véritable culte des deux idéologues du communisme - leurs profils étaient affichés sur de nombreuses institutions de l'État soviétique, des timbres-poste et des affiches, et des statues en leur honneur se dressaient dans diverses villes de Russie.
Marx est peut-être le champion absolu pour le nombre de rues qui portent son nom – on en trouve plus d'un millier dans les villes et villages de Russie. Engels est juste derrière avec plus de 400 rues à travers la Russie nommées en son honneur. De plus, il y a dans la région de Saratov des villes appelées Marx et Engels. Depuis le XVIIIe siècle, il y avait des colonies allemandes dans ces endroits sur la Volga.
2- Les Allemands Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg
Domaine public;Vyacheslav Bukharov (CC BY-SA 4.0)
En URSS, ces deux sociaux-démocrates et leaders du mouvement ouvrier étaient souvent honorés conjointement. Après tout, c'est ensemble qu'ils ont été capturés après un soulèvement ouvrier à Berlin et exécutés par les partisans du Kaiser. Dans plus d'une centaine de municipalités de Russie, des rues portent le nom du marxiste Liebknecht. De plus, plusieurs villages de différentes régions de Russie sont appelés Karl Liebknecht ou « du nom de Karl Liebknecht » ou encore « Liebknechtovka ». Il y a des rues Rosa Luxemburg dans près de 200 localités et plusieurs villages portent ce nom.
3 – L’Allemande Clara Zetkin
Domaine public;RG72 (CC BY-SA 4.0)
Cette révolutionnaire allemande qui s'est battue pour les droits des femmes était vénérée en URSS. Ayant fui le régime nazi, elle a passé les derniers jours de sa vie à Moscou - et elle a même été enterrée avec les honneurs près du mur du Kremlin. Le nom de Clara Zetkin est encore porté par les rues de nombreuses villes dans les pays d'ex-URSS. En Russie, il y a des rues Clara Zetkin dans plus de 40 villes. De plus, dans la région de Samara, il existe un « village du nom de Clara Zetkin ».
4 – Les Américains d’origine italienne Sacco et Vanzetti
Bibliothèque publique de Boston/Domaine public;IrinaYa (CC BY-SA 4.0)
Les natifs d'Italie Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti ont activement participé au mouvement ouvrier américain. Ils étaient anarchistes et, au milieu des grèves américaines à la fin des années 1910, ont mené une enquête indépendante sur la mort d'un ouvrier. Selon diverses sources, il aurait été tué par la police ou se serait suicidé, incapable de résister aux brimades des forces de l’ordre. Sacco et Vanzetti ont trouvé des preuves et avaient prévu de les dévoiler lors d'un rassemblement de travailleurs, mais la veille, ils ont été capturés et accusés d'agressions et de meurtres – avant d’être exécutés sur la chaise électrique. Ces prolétaires injustement condamnés à mort ont été soutenus à titre posthume en URSS - des rues ont été nommées Sacco et Vanzetti dans plus de 50 villes à travers l'Union.
5 - L'Italien Giuseppe Garibaldi
Alexeï Petrov (CC BY 3.0)
Des rues de Moscou, Rostov-sur-le-Don, Rybinsk, Derbent et Taganrog ont été nommées en URSS en l’honneur de ce héros national italien et dirigeant du mouvement de libération nationale. Taganrog possède en outre le seul monument à Garibaldi de Russie, sur lequel on lit : « En 1833, Giuseppe Garibaldi, alors qu'il était à Taganrog, a juré de consacrer sa vie à la libération et à la réunification de sa patrie, l'Italie ».
En effet, le jeune Garibaldi a visité Taganrog où il était arrivé à bord de sa goélette. La ville est même mentionnée dans ses mémoires – il y a rencontré un Ligurien, qui lui a parlé de la « situation réelle dans le pays » et l'a inspiré à se lancer dans la lutte patriotique. « Je suppose que Colomb ne s'est jamais senti aussi heureux en découvrant l'Amérique que moi en me sentant parmi des gens qui ont consacré leur vie à libérer leur patrie ».
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6 - L'Américain John Reed
Domaine public;Tothkaroj (CC BY-SA 4.0)
Ce journaliste a été témoin de la révolution et de la guerre civile en Russie et a glorifié les bolcheviks dans son livre Dix jours qui ébranlèrent le monde. Les autorités soviétiques l'ont enterré avec les honneurs près du mur du Kremlin à Moscou. Les rues de plusieurs villes sont nommées en son honneur, notamment à Saint-Pétersbourg et Astrakhan.
7 - Le Français Charles de Gaulle
Ed Yourdon (CC BY-SA 2.0)
En 2005, un monument au président français a été inauguré sur la place située devant l'hôtel Cosmos, non loin de l'Exposition des réalisations de l'économie nationale (VDNKh), à Moscou. La place s’appelle « place Charles-de-Gaulle » depuis 1990. Si le général n'était pas un partisan du communisme, il a noué des liens amicaux et d’allié avec l'URSS, dont il s'est rapproché afin de créer des contrepoids à l'Otan en Europe.
8 – Le Tchèque Jaroslav Hasek
Moneycantbuy (CC BY-SA 4.0)
L'auteur du célèbre roman Les Aventures du brave soldat Svejk a vécu de longues années en Russie soviétique. Après la Première Guerre mondiale (pendant laquelle il était en captivité à Kiev), l'écrivain tchèque se rend à Moscou et sert dans les rangs de l'Armée rouge. En tant qu'agitateur, il a voyagé dans presque tout le pays. Dans de nombreuses villes, on trouve des plaques commémoratives en l'honneur du satiriste, ainsi que des monuments à son personnage, Svejk. Des rues de Moscou, Saint-Pétersbourg, Omsk, Kazan, Irkoutsk portent le nom de Hasek, et dans la ville tatare de Bougoulma, où il a travaillé comme assistant du commandant militaire, il y a même le musée littéraire Hasek, le seul musée consacré à l’écrivain situé hors de sa République tchèque natale.
9 – Le Tchèque Julius Fucik
Domaine public;vsedomarossii.ru
Communiste et journaliste tchèque, Fucik a plusieurs fois visité l'URSS et a même voyagé en Asie centrale, après quoi il a écrit le livre Au Pays où demain est déjà hier (1932). En Union soviétique, il était également apprécié en tant qu'antifasciste - et son livre Reportage avec un nœud coulant, écrit dans une geôle hitlérienne un an avant son exécution, a été publié massivement.
Plus de 20 villes de Russie ont des rues Julius Fucik, dont Moscou, Saint-Pétersbourg, Nijni Novgorod, Kazan, Rostov-sur-le-Don, Volgograd et bien d'autres. De plus, des rues d'Ouzbékistan, du Tadjikistan, du Kazakhstan et d'autres anciennes républiques soviétiques, où il s'est rendu au cours de son travail de journaliste, portent le nom de Fucik. Il y a aussi un monument à Julius Fucik à Pervoouralsk, dans la région de Sverdlovsk.
10 – Les Indiens Jawaharlal Nehru et Indira Gandhi
Vladimir Fedorenko / Sputnik
Bien qu'il soit difficile pour les Russes de prononcer le nom du chef du mouvement de libération nationale de l'Inde, une place dans la capitale, non loin de l'Université d'État de Moscou, et une autre à Ekaterinbourg, sont nommées en l’honneur de Jawaharlal Nehru. Nehru s'est rendu à plusieurs reprises en URSS, et en 1955 il a entamé un voyage à travers l’URSS. En particulier, il a visité l'usine Ouralmach à Sverdlovsk (Ekaterinbourg), qui avait alors commencé à fournir des excavatrices à l'Inde. Non loin de la place Nehru à Moscou se trouve une place nommée en l’honneur de sa fille, la Première ministre indienne et « femme du millénaire » selon la BBC, Indira Gandhi.
11 - Le Norvégien Roald Amundsen
L’explorateur norvégien de l'Arctique était respecté en URSS. En plus de ses nombreuses découvertes et records, il a également exploré toute la côte nord du pays, réalisant une expédition le long de la route maritime du Nord-Est. Des rues de Moscou et d'Ekaterinbourg portent son nom, et un buste d'Amundsen est installé à Saint-Pétersbourg. Le réalisateur soviétique Mikhaïl Kalatozov a réalisé le film La tente rouge (1969) consacré au voyageur, et son rôle était joué par Sean Connery en personne. (Pour en savoir plus sur la façon le tournage s’est déroulé en URSS, cliquez ici).
12 – Le Hongrois Bela Kun
Domaine public;(CC BY-SA 3.0)
Kun était l'un des chefs de file de la révolution hongroise de 1919 et a occupé une position de leader au sein de la République des conseils de Hongrie, qui n’a duré que 133 jours. Après sa chute, il a été contraint de fuir en Russie, où il a combattu pour les bolcheviks pendant la guerre civile (il a activement participé à la Terreur rouge). En 1938, il a été victime des répressions à Moscou en tant que l'un des dirigeants du Komintern, après avoir été accusé de « diriger une organisation terroriste contre-révolutionnaire ». Il a plus tard été réhabilité à titre posthume. À Moscou, il y a une place appelée place Bela Kun, et à Saint-Pétersbourg, Tomsk et Simferopol, des rues portent son nom.
13 – Le Vietnamien Ho Chi Minh
Dmitri Efremov / TASS
Saigon, la plus grande ville du Vietnam, a été renommée en l'honneur du marxiste révolutionnaire. Et plus modestement, c’est aussi le cas d’une place de Moscou, où il a vécu et travaillé au comité exécutif du Komintern, qui porte son nom. C’est ici qu’il a obtenu son diplôme de l'Université communiste des travailleurs d’Orient où, comme on le pensait en URSS, il s'est affirmé en tant que communiste et leader de la révolution.
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14 – Le Mozambicain Samora Machel
Viacheslav Rounov / Sputnik
Le premier président du Mozambique après la révolution de 1975 était un marxiste et un sympathisant de Lénine. Après sa mort dans un accident d'avion, une rue du sud-ouest de Moscou a obtenu son nom, non loin de l'Université de l'Amitié des peuples, qu’il s’était efforcé de renforcer avec tant d’énergie (pour cela, il a reçu le prix Lénine).
15 - L'Espagnol Julian Grimau
Legion Media
L'Union soviétique n’entretenait des liens plus forts qu’avec les communistes allemands uniquement avec les Espagnols. Grimau était perçu comme une victime de la guerre civile espagnole, car il a été exécuté par la dictature de Franco, malgré de nombreuses protestations publiques - même le pape l'a défendu. Des rues à Moscou et Divnogorsk en Sibérie portent son nom.
16 – L’Italien né en Argentine Victorio Codoviglia
Chepurnov/Sputnik;Alexeï Stoujine/TASS
Le communiste Codoviglia a été contraint d'émigrer en Amérique latine depuis son Italie natale en 1912 - les autorités avaient commencé à le persécuter pour ses activités révolutionnaires. En Argentine, il fut aux origines du Parti communiste et a travaillé pendant de nombreuses années dans son comité central, en plus d’être un membre actif du Komintern. Codoviglia s’est rendu en URSS en 1957 pour célébrer le 40e anniversaire de la révolution. Et en 1969, il a déménagé dans le pays des Soviets, où il a reçu l'Ordre de la Révolution d'Octobre ; l'année suivante, il est mort à Moscou, où il a été enterré. Une place de l'est de la capitale a été nommée en son honneur en 1970.
17 - Le Yougoslave Josip Broz Tito
TASS ; Alexander Shogin/TASS
Tito (croate par son père, slovène par sa mère) est né sur le territoire sous occupation austro-hongroise et a été appelé au front pendant la Première Guerre mondiale pour lutter contre les Russes. En 1915, il est fait prisonnier, et en profite pour apprendre la langue de Pouchkine. Il s'évade d'un camp de travail pour prisonniers de guerre après la révolution de février 1917 et rejoint bientôt les « rouges ». Après que son détachement a été vaincu pendant la guerre civile, il s'est caché pendant environ un an dans un village près d'Omsk, où il a épousé une Russe. En 1920, il est retourné en Yougoslavie avec sa famille, mais s'est ensuite rendu à plusieurs reprises à Moscou - il a travaillé au Komintern. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il dirige les partisans contre Hitler et se rapproche de Staline, ce qui lui vaut l'Ordre de la Victoire soviétique. En 1948, Tito refuse cependant d'obéir à Staline et toutes les relations interétatiques ont été rompues. Plus tard, Tito avait des relations amicales avec Khrouchtchev et Brejnev. Après sa mort en 1980, une place a été nommée en son honneur dans le sud-ouest de Moscou, et on trouve une rue Broz Tito à Omsk.
18 - L'Espagnol Christophe Colomb
Anton Denissov / Sputnik
L'homme qui a découvert l'Amérique a commencé à être honoré en Russie dans le cadre de la célébration du 500e anniversaire du voyage de Colomb. En 1992, une nouvelle place a été nommée en son honneur dans un quartier-satellite de Moscou, Zelenograd. Des rues d'autres villes russes - Volgograd et Astrakhan - portent également le nom du navigateur. En 1995, le sculpteur russe Zourab Tsereteli a réalisé la composition La naissance d'un homme nouveau, qui a été offerte à la Séville en Espagne, d'où Colomb avait commencé son périple. Et en 2016, une deuxième sculpture de Tsereteli a été installée à Porto Rico, là où Colomb a jeté l’ancre.