En image: à quoi ressemblaient les robes de mariées des Romanov?

Histoire
ANNA SOROKINA
La dernière impératrice a rompu une tradition séculaire de la lignée Romanov et ses contemporains y ont vu le signe d’une tragédie imminente.

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Dès leur enfance, pour les filles de la famille impériale russe était choisi un « parti » parmi les grands ducs et les princes en Russie et à l'étranger, leurs mariages étant une question d'importance d’État. La cérémonie était préparée dans les moindres détails, et l’apparence de la mariée était l'un des éléments les plus importants de cette journée.

Les canons les plus stricts devaient être suivis par les fiancées du « premier cercle » de la famille, c'est-à-dire celles qui, à l'avenir, pouvaient prétendre au trône. Une épreuve difficile n'était pas seulement le rite lui-même, où toute maladresse était considérée comme un mauvais présage, mais aussi la robe de mariée.

Les règles du « dress code » nuptial ont été réglementées par l'empereur Nicolas Ier en 1834, et elles concernaient même les invités de la cérémonie. Les robes de mariage devaient être de même conception, mais il était permis de changer la coupe, la broderie et les ornements selon la mode et les goûts personnels.

La robe de mariée était en brocart d'argent, décorée de pierres précieuses et de broderies volumineuses. Elle avait une longue traîne et une cape en hermine. Il était parfaitement impossible de l'enfiler seule, sans l'aide des dames de la cour.

Lors du mariage à l'église, la jeune fille devait porter une couronne nuptiale et, par-dessus, une tiare en diamant. Elle portait également des boucles d'oreilles et un collier de cérémonie.

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Dans le Fonds des Diamants, à Moscou, est aujourd'hui entreposé le seul diadème de mariage des Romanov restant en Russie, avec lequel l'impératrice Maria Fiodorovna, épouse de Paul Ier, puis d'autres jeunes femmes de la famille impériale se sont mariées.

Il se présente sous la forme d'un kokochnik, avec un énorme diamant rose au centre. Au total, la tiare contient 175 gros diamants indiens et plus de 1 200 petits diamants de taille ronde. La rangée centrale est sertie de grands diamants en forme de gouttelettes qui pendent librement.

Les bijoux des fiancées pouvaient être à la fois des décorations familiales et des commandes spéciales. Ainsi, la grande duchesse Hélène, petite-fille de l'empereur Alexandre II et cousine de Nicolas II, a épousé le prince Nicolas de Grèce en portant un kokochnik en diamant conçu par Cartier et une décoration de corsage en forme de nœud et en diamant.

Au total, cette tenue pesait 25-30 kilos, et rester simplement debout toute la journée ainsi vêtue n'était pas une tâche facile, mais il fallait ici encore se mouvoir ! Parfois, l’on en venait donc à porter les mariées épuisées.

Selon la tradition, toutes les robes de mariée de la maison Romanov étaient données à l'Église pour la charité. Toutes les jeunes mariées l'ont fait, sauf une : Alexandra Fiodorovna, la dernière impératrice de Russie, épouse de Nicolas II. Elle a décidé de garder sa tenue, ce qui a permis à sa robe de survivre jusqu'à ce jour (elle peut être vue au sein de l’exposition de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg). Néanmoins, beaucoup de son entourage n'ont pas approuvé ce geste et ont jugé que le déni de la tradition apporterait le malheur à la famille, ce qui ne tardera pas à se réaliser, les Romanov ayant été assassinés par les bolcheviks en 1918.

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