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Casque de l’époque du grand-prince de Moscou Dimitri Donskoï (1350-1389)
Ce casque conique en acier décoré de représentations du Christ, de la Vierge, de Jean-Baptiste, de saint Nicolas et d’anges fut réalisé par des artisans grecs et moscovites durant la seconde moitié du XIVe siècle. Son ornementation autorise à penser qu’il appartenait à l’un des grands-princes de Moscou. Viktor Vasnetsov (1848-1926) en coiffa Dobrynia Nikititch, l'un des trois personnages de son célèbre tableau Les Preux.
Trône du tsar Ivan IV le Terrible (1530-1584)
La légende prétend qu’un trône orné de plaques d'ivoire sur lesquelles étaient sculptés des scènes de la vie du roi David, des tritons, des cupidons et des hippocampes faisait partie de la dot de Sophie (Zoé ) Paléologue (v. 1445-1503) , la femme du grand-prince de Moscou Ivan III (1440-1505). On le transportait d’une église à l’autre du Kremlin pour que le tsar Ivan IV s’y asseye durant les offices. À la fin du XIXe siècle, Marc Antokolski (1843-1902) sculpta un Ivan le Terrible accablé sur son trône. Le réalisme de son travail impressionna ses contemporains au point que se répandit progressivement la légende de l’appartenance d’un siège similaire à Ivan le Terrible.
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Coupes, casques, selles, fourreaux
Pour peindre son tableau Ivan le Terrible présente ses trésors à l'ambassadeur Horsey, Alexandre Litovtchenko (1835-1890) lut les souvenirs du diplomate anglais envoyé en mission à Moscou en 1573. Le tsar était tous les jours porté (il marchait déjà mal) dans la salle où était conservé le trésor de la couronne. Il racontait alors à son entourage de quoi il était constitué. Il exigeait aussi qu’on lui apporte son sceptre en corne de licorne sertie de diamants, rubis, saphirs, émeraudes et autres pierres précieuses. Ils disaient qu’elles étaient les amies de la beauté et de la vertu et les ennemies du vice.
Parmi les trésors dont aimait s’entourer Ivan le Terrible d’après Alexandre Litovtchenko, on peut voir le casque d’Alexandre Nevski (1221-1262), la couronne de Monomaque, celle de Kazan, de riches étoffes, des coupes en nautile, d’autres en forme de coq, des selles de bois tendues de cuir, des fontes recouvertes de velours et autres fourreaux, des harnachement de chevaux, des étriers de fabrication ottomane. L’ambassadeur Horsey (v. 1550-1626) ne vit certainement de tous ces trésors, à part les couronnes. La plupart de ces objets n’entrèrent pas avant le XVIIe siècle dans le trésor de la couronne russe. Le plus amusant est que le peintre les reproduisit dans l’ordre où ils étaient exposés à son époque au palais des Armures.
Carrosse
L’extérieur comme l’intérieur de ce carrosse à quatre places conservé au palais des Armures sont entièrement tendus de velours framboise aux motifs différents. Cet équipage fut la propriété du staroste (doyen) de Briansk Franciszek Leśniowolski (fin du XVIe - début du XVIIe siècle) puis du boyard Nikita Ivanovitch Romanov (v. 1607-1654), un des cousins germains du fondateur de la dynastie Romanov. Vassili Sourikov (1848-1916) peignit ce carrosse sur son tableau La Matin de l’exécution des streltsy.
Casque d’apparat du tsar Mikhaïl Fiodorovitch (1596-1645)
On peut sans craindre de se tromper affirmer que ce casque est le plus célèbre de l’histoire du pays : il figure sur le blason central des grandes Armoiries de l’Empire russe, sur les écussons des héritiers du trône et des grands-princes, sur l’ordre d’Alexandre Nevski. C’est précisément ce casque que le prince de Novgorod arbore sur le tableau de Pavel Korine (1892-1967) et l’une des mosaïques décorant la station Komsomolskaïa du métro moscovite. En réalité, ce casque d’apparat appartenait au tsar Mikhaïl Fiodorovitch (Michel Ier). Il fut fabriqué par un armurier attaché au service de la cour, Nikita Davydov. Il le décora d’ornements en or, de pierres précieuses et d’une représentation en relief de l’archange saint-Michel.
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Diadème du tsar Alexis Mikhaïlovitch (1629-1676)
De tous les regalia des tsars, le diadème d’Alexis Mikhaïlovitch est certainement le plus somptueux. Il s’agit d’un large col rond orné de représentations de saints et de pierres précieuses. Il était le seul insigne de leur pouvoir que les tsars ne pouvaient hériter de leur prédécesseur. Ils devaient s’en faire confectionner un pour eux seuls. Celui d’Alexis Mikhaïlovitch fut réalisé par des artisans d’Istanbul. Ils cousirent sur la pièce de tissu sept médaillons sertis de rubis, diamants et émeraudes. Y figurent la Vierge, les saints Constantin et Hélène, Basile le Grand et Mercure de Césarée. Sur l’un de ses plus célèbres portraits, Alexis Mikhaïlovitch est représenté les épaules couvertes de son diadème et tenant l’orbe et le sceptre.
Couronne de Monomaque
Pour le couronnement conjoint d’Ivan V (1666-1696) et de son demi-frère Pierre Ier (futur Pierre le Grand – 1672-1725), il fallut trouver un ornement de tête pour chacun des deux tsars. L’aîné reçut la couronne de Monomaque, le cadet, une copie réalisée pour l’occasion. La calotte est brodée d’or et rehaussée de rubis spinelles et d’émeraudes. Elle est surmontée d’une croix sertie de perles. Dans son album Le Couronnement des deux souverains, Karel Brož représenta les deux enfants au moment de la cérémonie.
Сuissardes de Pierre ler le Grand (1672-1725)
Le premier empereur de l’histoire de la Russie avait non seulement le temps de diriger son pays, d’y ouvrir une fenêtre sur l’Europe, mais aussi de se fabriquer des cuissardes. On sait qu’il s’en confectionna à la mode de Hollande. Il les portaient sur des bottes de fourrure. Celles qui sont conservées au palais des Armures font presque 90 cm et ont des talons de 7,5 cm. Les artistes, comme Alexeï Antropov (1716-1795) et Piotr Drojdine (1745-1805), qui peignirent Pierre le Grand le représentèrent souvent chaussé de ses cuissardes.
Couronne de l’impératrice Anne (1693-1740)
Les témoins du couronnement de l'impératrice Anne eurent peine à croire que la préparation de cet événement n'avait pris que quelques mois. Comment en effet avait-il été possible en un temps si court de lui confectionner une robe de brocart français et deux couronnes, l’une pour la cérémonie du couronnement, l’autre pour les réceptions officielles ? La couronne impériale est sertie de deux mille cinq cents diamants, rubis et tourmalines.
Louis Caravaque (1684-1754), portraitiste de la cour, peignit l’impératrice Anna dans toute sa majesté. On admirera le chatoiement argenté de la robe, la souplesse de l’hermine et le scintillement de la couronne.
Robe du couronnement de l’impératrice Catherine II (1729-1796)
Lors de son couronnement, Catherine II portait une robe somptueuse. Sur son brocard gris argent avaient été brodée s au fil d’or plus de cent soixante-dix aigles bicéphales. Le corsage était agrémenté de dentelle du Brabant. On doit à Stefano Torelli (1712-1784) et Vigilius Eriksen (1722-1782) d’avoir su rendre en peinture la finesse du travail des artisans qui réalisèrent la robe de couronnement de Catherine II.
Ordre de Saint-Georges, 1ère classe
La plus haute distinction honorifique militaire, l’ordre de Saint-Georges, fut instituée Catherine II en 1769. Elle fut la première à en être décorée. Sur les portraits que firent d’elle Fiodor Rokotov (1736-1808) et Alexandre Rosline (1718-1793), on voit l’impératrice arborer les insignes de l’ordre de Saint-Georges. On y distingue nettement sa croix en émail blanc et son ruban orange aux trois rayures noires.
Entre 1769 et 1917, seules vingt-cinq personnes furent décorées de cet ordre dont la devise est « pour le service et le courage ». Parmi elles, Alexandre Souvorov (1730-1800), le prince Georgui Potemkine (1739-1791) et le maréchal Piotr Roumiantsev (1725-1796).
Habit que portait Nicolas II (1868-1918) au bal costumé de 1903
Nicolas II apparut au bal costumé donné en 1903 au Palais d’Hiver vêtu à la manière de son ancêtre le tsar Alexeï Mikhaïlovitch. Ce costume avait été imaginé par le directeur de l’Ermitage Ivan Vsevolojski (1835-1909) et l’artiste Evguéni Ponomariov (1852-1906). En 1911, le fabricant allemand de cartes à jouer Dondorf sortit un jeu où étaient représentés les participants à ce bal. Le dernier empereur russe figurait le roi de сœur.
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