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Les Petrov, les parents et leur fils, sont malades. Un par un, ils attrapent la grippe, et le film narre ce qui arrive aux gens lorsque leur esprit est affecté par la fièvre. En France, ce film est au cinéma depuis le 1er décembre.
Écrit plusieurs années avant la pandémie de Covid-19, le roman de 2016 Les Petrov, la Grippe, etc., était le premier opus d'Alexeï Salnikov en tant qu’écrivain et a connu un grand succès en Russie.
Alors que de nombreux écrivains modernes font généralement appel au passé lointain dans leurs livres, Salnikov a choisi un cadre post-soviétique récent et des gens tout à fait ordinaires comme personnages. Les lecteurs russes ont été émerveillés par son intrigue vivante et son atmosphère moderne avec une touche de nostalgie soviétique.
Voici l'intrigue : juste avant le Nouvel An, la famille Petrov tombe malade, mais contrairement à la quarantaine récemment devenue tendance mondiale, ils vivent leur vie tout en étant malades de la grippe - ils doivent aller travailler, se préparer pour les vacances et emmènent leur fils à une fête d'enfants pour le Nouvel An. Mais alors que leurs corps sont en mouvement, leurs esprits flottent au loin, dans les rêveries induites par la maladie.
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Le film plonge le public dans l'esprit déformé des personnes atteintes de la grippe. L'expérience est psychédélique, et les images fantasmagoriques nous emmènent dans leurs esprits fébriles.
L'un des personnages principaux, Petrov-père, prend un médicament qui a expiré il y a longtemps - et qui ne réduit pas sa température corporelle, mais le transporte à la place à travers tout un vortex de situations étranges. Son corps et son esprit semblent agir séparément dans ce paysage flou en constante évolution.
Son fils attrape également la grippe, mais il ne peut pas manquer la fête du Nouvel An où il dégustera de nombreuses friandises. Dans son esprit, Petrov-père voyage dans le temps et apparaît comme un petit garçon assistant à cette même fête. Ses souvenirs en noir et blanc font revivre les réalités soviétiques, comme le Père Gel (Père Noël russe) ivre et même Snegourotchka (la Jeune fille des neiges)…
La chose la plus surprenante est le personnage de la mère et épouse, Mme Petrova. Bibliothécaire humble et pudique, la grippe la transforme en maniaque vampirique...
« C'est comme une grippe : ça nous plonge dans une version profondément étrange et troublante de la réalité », écrit un commentateur sur Rotten Tomatoes.
Même s'il est très surréaliste, le film reste malgré tout réaliste. Chaque scène de film pourrait être une « tranche de vie » russe, et les décors et les costumes ont été méticuleusement recréés.
Dans des tons sourds, le film dépeint la sombre ville d'Ekaterinbourg, la gadoue et la neige de décembre, l'agitation des fêtes de fin d’année, l'appartement avec des tapis au mur et une petite cuisine, ainsi qu'une bibliothèque poussiéreuse. Même le vieux bus avec ses passagers grincheux est absolument fidèle à la réalité.
De très grands acteurs sont à l’affiche. Mme Petrova est interprétée par Tchoulpan Khamatova et M. Petrov par le charismatique Semion Serzine « avec son attitude affaissée de chien battu », comme Variety l'a décrit. En outre, le film possède un rôle court mais audacieux joué par Ioulia Peressild, la première actrice à avoir voyagé dans l'espace.
Plusieurs acteurs ont admis que l'offre de Kirill Serebrennikov de tourner dans ce film était tout simplement trop belle pour pouvoir la laisser passer. Bien que largement connu comme un metteur en scène de théâtre de premier plan, Serebrennikov est également un cinéaste acclamé.
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Ses films sont souvent projetés dans les festivals de cinéma les plus prestigieux : Jouer les victimes a remporté le Grand Prix du Festival de Rome 2006 ; L’Adultère a été nominé pour un Lion d'or au Festival du film de Venise 2012 ; tandis que Le Disciple et Leto ont été présentés au Festival de Cannes en 2016 et 2018. La Fièvre de Petrov était le troisième film de Serebrennikov à être présenté en première à Cannes.
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