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Enfance (1852)
C’est avec cet ouvrage que la plupart des enfants russes découvrent Léon Tolstoï. Enfance fait partie d'une trilogie biographique, et constitue l'une des premières tentatives de décortiquer les sentiments et les pensées, pour en percer la nature. L'auteur observe de près son héros, le petit Nikolaï (en fait, lui-même) lors d’une période de transition de sa vie - son père l'emmène depuis son foyer à Moscou, l'éloignant de sa mère bien-aimée, qui personnifie la douceur et le confort. Elle meurt plus tard, et l'enfance heureuse du héros prend fin. Tolstoï examine en détail le ressentiment, la honte, la gêne, l'excitation - tout ce que l'enfant éprouve.
Récits de Sébastopol (1855-1856)
En regardant le portrait le plus mémorable de Tolstoï avec une barbe grise, il est difficile de supposer qu'il était autrefois un vaillant officier. En effet, il a servi dans le Caucase pendant plusieurs années et, pendant la guerre de Crimée de 1853-56, il a passé près d'un an à Sébastopol, commandant même une batterie d’artillerie. Ce fut une période difficile pour l'écrivain, qui a reflété toutes les horreurs de la guerre dans ses Récits de Sébastopol. Le premier des trois récits de la série a été publié alors que la guerre battait son plein et a connu un succès incroyable auprès du public, qui attendait des nouvelles du front. En fait, ce fut le premier ouvrage réaliste sur la guerre.
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Guerre et Paix (1863-1869)
Tolstoï est indissociable de son grand roman épique, que sa femme Sofia Andreïevna a réécrit plusieurs fois à la main, en y apportant des corrections sans fin. Dans Guerre et Paix, il a pu exposer à la fois les événements militaires et leur impact sur la vie de plusieurs générations. Il a décrit à la fois Moscou et Pétersbourg et le sort de familles nobles ; en outre, il a dressé des portraits psychologiques incroyablement détaillés de divers héros - il s’est glissé dans la peau de la jeune Natacha Rostova, du vieux prince grincheux Bolkonski, et même de Napoléon en personne. La guerre de 1812 contre la France est souvent perçue dans la conscience de masse précisément à travers le prisme de cette œuvre de Tolstoï. Initialement, l'auteur avait prévu d'écrire un roman sur le mouvement des décembristes, mais en creusant les causes profondes du soulèvement de 1825, il a débouché sur cette guerre et a décidé d'analyser comment elle avait changé le sort de la Russie.
Le Prisonnier du Caucase (1872)
Le grand poète russe Alexandre Pouchkine a écrit un poème intitulé Le Prisonnier du Caucase, et la nouvelle de Tolstoï, écrite 50 ans plus tard, fait aucun doute référence à Pouchkine. Deux officiers russes sont capturés par les montagnards par la faute de l'un d'eux, qui n'a pas couvert son collègue, mais a tout fait pour prendre la fuite. Le personnage principal essaie par tous les moyens d'échapper à la captivité - et en cela, il est aidé par la fille du montagnard, dans le hangar duquel il est retenu captif. En Russie, on estime qu'il s'agit d'une histoire pour enfants et adolescents - sur la guerre, sur l'honneur et l'honnêteté, sur la dignité. Ce texte a été réimprimé et mis à l’écran plus d'une fois, y compris par Sergueï Bodrov-père en 1996, l'action ayant été transposée pendant la guerre de Tchétchénie des années 1990.
Anna Karénine (1873-1877)
Les fans de Tolstoï sont divisés entre les admirateurs de Guerre et Paix et les amoureux d’Anna Karénine. Ce roman, impressionnant par son volume, ne couvre cependant pas des événements historiques. Tolstoï s’y concentre sur la nature du bonheur et du malheur dans la vie de famille. Ce sujet préoccupait grandement l'auteur, qui a essayé de résoudre divers problèmes éthiques : est-il possible d’abandonner un enfant pour le bien d'un être cher, est-il possible de pardonner une trahison pour le bonheur des enfants ? De plus, le roman possède un héros qui reflète l'image de Tolstoï lui-même - c'est Konstantin Lévine, qui quitte la vie mondaine et commence à labourer les champs avec ses paysans.
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La Mort d'Ivan Ilitch (1884-1886)
La mort occupe une place importante dans la littérature russe. Et ce roman de Tolstoï est la quintessence de la pensée d'un Russe à son sujet, une tentative de regarder la mort en face. Tolstoï décrit en détail le processus de la mort d'Ivan Ilitch - à la toute fin, à la dernière seconde avant sa mort, il s'avère qu'il n'y a plus de mort. Cependant, la vie, elle aussi, n’est plus.
LaSonate à Kreutzer (1887-1889)
Cette nouvelle a provoqué une réaction incroyablement violente dans la société, les jeunes se l’arrachaient, mais à un moment donné, elle a été interdite de publication par la censure tsariste. Dans l'histoire, un mari tue sa femme dans un accès de jalousie. Il est acquitté, et de nombreuses années plus tard, racontant cette histoire à un voyageur rencontré par hasard dans un train, il réfléchit à quel point la société est corrompue. Il est dégoûté que les jeunes filles dès leur jeunesse soient formées pour être de bonnes épouses et plaire à leurs maris, alors que pour les jeunes hommes, il est considéré comme normal de se livrer à la débauche avant le mariage. Tolstoï y distille sa propre désillusion face au mariage et analyse la crise de cette institution. Au passage, il appelle à abandonner tout ce qui est charnel, et voit la mission d'une femme dans le fait de donner naissance à des enfants et de s'en occuper.
Résurrection (1889-1899)
Le dernier roman de Léon Tolstoï, qu'il considérait lui-même comme son meilleur ouvrage. C'est l'histoire de la rédemption d'un officier autrefois débauché. Il séduit la pupille innocente de sa tante, et lui ayant laissé de l'argent, repart pour le service sans lui faire ses adieux. Pour lui, ce n'était qu'une amourette, mais la vie de la jeune fille est brisée - elle est tombée enceinte, a été contrainte de fuir et de chercher des moyens de se nourrir. En fin de compte, ils se rencontrent au tribunal : lui en tant que juré, elle sur le banc des accusés. Après avoir appris sa terrible histoire, l'ancien officier traverse une incroyable crise interne. Il part à la place de la jeune femme aux travaux forcés afin d’alléger son existence... Le roman reflète les errances spirituelles de Tolstoï lui-même.
Hadji Mourad (1896-1904)
Tolstoï se tourne à nouveau vers le thème du Caucase et utilise une histoire vraie comme base de l'intrigue, qui l’avait intéressé plus de 40 ans plus tôt durant son service dans cette région. Hadji Mourad - le bras droit du chef des montagnards Imam Chamil - passe du côté de l'armée russe. Il est reçu en hôte prestigieux par l'état-major de l'armée. Hadji Mourad promet aux Russes de mettre tout le Daghestan de leur côté s'ils l'aident à sauver sa famille de la captivité de Chamil. Mais bien sûr, tout le monde ne croit pas à la loyauté du « transfuge »…
Le Père Serge (1898)
Dans les années 1880, Tolstoï connaît un grave bouleversement spirituel, reconsidérant son attitude envers la foi et la morale. Dans Le Père Serge, il décrit un cheminement spirituel aussi exemplaire que possible. L'ardent jeune officier Stepan rompt ses fiançailles avec sa belle promise après avoir appris qu'elle était la maîtresse de l'empereur, qu'il admirait également. Stepan se rend dans un monastère, où il devient le père Serge. Cependant, même au monastère, il ne peut pas trouver la vraie foi et les pèlerins qui arrivent sans fin le détournent d’un mode de vie juste - il quitte alors le monastère pour errer et trouver sa voie dans le monde, en prenant soin des malades. Tolstoï suit de près l’évolution psychologique du héros à toutes les étapes de son parcours.
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