Les cinq meilleurs livres russes sur l'amour

Culture
ALEXANDRA GOUZEVA
La majeure partie de la littérature russe parle d’une façon ou d’une autre d'amour. Ce sentiment puissant est souvent représenté par des souffrances, des décisions complexes et des défis – certains allant jusqu’à se jeter sous un train… Cependant, il existe aussi des livres rares où l'amour connaît une fin heureuse.

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1. Alexandre Pouchkine - Les récits de feu Ivan Pétrovitch de Belkine

En fait, Pouchkine a plus écrit sur l'amour heureux que la plupart des autres écrivains russes. Son célèbre roman en vers Eugène Onéguine dépeint un drame lié au fait que l’amour mutuel arrive au mauvais moment. Mais les récits en prose et nouvelles de Pouchkine mènent leurs personnages à travers les épreuves de la vie jusqu’à une fin heureuse. La Fille du capitaine est un bon exemple, tout comme le recueil de récits Les récits de feu Ivan Pétrovitch de Belkine, qui est un pur plaisir à lire. Deux des cinq nouvelles de la série offrent des intrigues particulièrement palpitantes et de jolies histoires d’amour.

L'intrigue de La Tempête de neige, cependant, tient le lecteur en haleine ; une jeune femme, Maria, tombe amoureuse d'un officier qui séjourne avec son unité militaire dans sa ville de province. Ses parents sont hostiles à leur relation et l’officier suggère de fuir avec elle et de l'épouser en secret. En route vers une église, il est pris dans le blizzard, mais Maria se marie malgré tout. Avec qui, sinon lui ? Nous n’en dirons pas plus…

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Le personnage féminin principal de La Demoiselle paysanne est une jeune femme intrépide et créative. Se faisant passer pour une paysanne ordinaire, elle rencontre un voisin, noble de son état. Le jeune homme tombe amoureux d'elle, ils flânent ensemble dans la forêt et personne d'autre n'est au courant de leur liaison. Mais il découvre que son père a arrangé son mariage avec une noble dame, et devient fou, car il veut l'impossible - rester avec sa petite amie paysanne. Par la suite, la vie prend pour lui une tournure imprévisible.

2. Léon Tolstoï - Anna Karénine

Ce roman parle de l’amour dans tous les sens du terme - non seulement des relations entre un homme et une femme, mais aussi de l’amour d’une mère pour ses enfants, de l’amour d’une sœur pour son frère et de l’amour pour Dieu. L'intrigue principale est centrée sur Anna et son adultère, sa relation secrète et douloureuse avec un bel officier nommé Alexeï Vronski. Le roman montre parfaitement la morale et les traditions de la société noble au XIXe siècle et la position de faiblesse d’une femme incapable de disposer de sa propre vie, qui se termine tragiquement.

Cependant, il existe d'autres intrigues secondaires montrant l'amour pur et la repentance pure (des choses que Tolstoï appréciait beaucoup). L'auteur fait l'éloge des valeurs familiales ; le personnage de Stiva Oblonski, qui a commis l'adultère, se sent incroyablement triste à ce sujet, tandis que sa merveilleuse épouse et mère aimante de ses enfants, Dolly, lui pardonne - parce qu'un tel péché ne signifie rien, alors que la famille signifie tout. Et c’est Anna Karénine qui aide Dolly à prendre une telle décision.

Un autre personnage éprouvant un amour profond est Konstantin Levine, un personnage semi-autobiographique qui trouve son chemin dans la vie en renonçant à la vie sociale et en se tournant vers la terre, fauchant l'herbe avec des paysans, et portant des chemises déchirées au lieu de costumes. Il aime la « seule et unique » et a des enfants avec elle.

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3. Alexandre Grin – Les Voiles écarlates

En URSS, il était impossible d'écrire sur l'amour sans toucher à des sujet très liés idéologiquement à la réalité soviétique. Ainsi, de nombreux écrivains ont dû inventer des astuces : camper leurs intrigues dans un monde imaginaire (ou recourir à la science-fiction). Alexandre Grin a quant à lui créé un pays appelé Grinlandia, où se déroulent ses romans. Il donne également à ses personnages des noms non russes, juste pour les éloigner de la réalité de son époque.

Les Voiles écarlates est l'histoire d'une petite fille nommée Assol. Son père est un pauvre marin retraité, qui gagne sa vie en fabriquant des maquettes de bateaux et en les vendant. Un jour, alors qu'il transporte un beau bateau aux voiles écarlates sur un marché pour le vendre, Assol le met dans un ruisseau, et il s’éloigne. Elle court après et rencontre un vieux voyant. Il prédit qu'un beau prince viendra sur un vrai bateau avec les mêmes voiles écarlates et l'emmènera dans un pays lointain. Assol croit à l'histoire et en rêve tous les jours jusqu'à ce qu'elle soit grande, tandis que tout le monde autour d'elle se moque d'elle et pense qu'elle est folle. Pendant ce temps, un jeune et courageux capitaine entend l'histoire d'une fille « folle » qui rêve d'un prince...

Il peut sembler incroyable qu’un conte de fées aussi léger ait été écrit dans les années 1920 à Petrograd, en plein chaos révolutionnaire et durant la guerre civile en Russie. Les Voiles écarlates est devenu très populaire et, en 2005, un festival annuel destiné aux bacheliers portant le même nom a débuté à Saint-Pétersbourg. C’est un événement spectaculaire, durant lequel un bateau majestueux aux voiles écarlates traverse la Neva au milieu des feux d’artifice, tandis que les célèbres ponts de la ville se dressent.

4. Alexandre Beliaïev – L’Homme amphibie

Le roman peut rappeler à certains le film primé aux Oscars 2017 La Forme de l'eau de Guillermo del Toro, car l'histoire est similaire. Cependant, l'intrigue de L’Homme amphibie a été créée bien avant le film hollywoodien, en 1927, par l'écrivain de science-fiction soviétique Alexander Beliaïev. Selon son scénario, un chirurgien argentin, passionné d’expériences, sauve un garçon aux poumons malades en transplantant les branchies d’un requin.

L'homme « amphibie » s'appelle Ichthiander, il grandit. Il sait nager sous l’eau - et il s’amuse beaucoup en nageant dans l’océan, en chevauchant des dauphins et en libérant les poissons des filets des pêcheurs. Les gens vivant sur le littoral l’aperçoivent de temps en temps et des rumeurs sur un diable marin commencent à circuler. Un jour, Ichthiander sauve une jeune fille qui se noie. Elle est incroyablement belle et il ressent quelque chose de très étrange et inconnu pour lui. Il veut la revoir, mais n’ayant communiqué avec personne en dehors du chirurgien, il ne sait donc pas comment se comporter de manière appropriée. Bien qu'Ichthiander ressemble à un homme, les gens en colère du monde réel le rejettent, car il est considéré comme un étranger et est différent. Ils veulent le tuer... Malgré cette menace, il continue de se rendre dans le monde des hommes, poussé par l’amour...

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En 1962, une adaptation cinématographique de L’Homme amphibie est sortie et a connu un succès instantané, avec 65 millions de spectateurs. Contrairement à La Forme de l’eau d'Hollywood, le film soviétique mettait en vedette le très bel acteur Vladimir Korenev dans le rôle de l'homme amphibie et Anastassia Vertinskaïa dans celui de sa bien-aimée (elle a également joué le rôle principal dans une adaptation cinématographique de Voiles écarlates).

5. Boris Pasternak – Le Docteur Jivago

Cette histoire est connue dans le monde entier grâce à l’adaptation cinématographique de David Lean, lauréat d’un Oscar en 1965, mettant en vedette l’acteur Omar Sharif. C’est un grand roman qui décrit la vie d’un homme durant l’époque la plus mouvementée de l’histoire de la Russie - la Révolution et la guerre civile. Un médecin nommé Youri Jivago épouse son amour d'enfance ; ils fondent une famille heureuse qui est détruite à cause de la guerre civile.

Youri est emprisonné et travaille comme médecin, mais parvient à s'échapper et à rencontrer une femme nommée Lara. Alors que la guerre civile fait rage, ils se cachent dans un village reculé et y trouvent le bonheur. Youri éprouve encore de l’amour pour sa première femme, et Lara souffre de cette trahison. Il n'est ni rouge ni blanc, mais chrétien et, en tant que médecin, il est plein d'amour pour l'humanité.

L'un des meilleurs romans du XXe siècle, Le Docteur Jivago a été longtemps censuré, Pasternak n'ayant pas affiché assez clairement son soutien aux bolcheviks pendant la Révolution et la guerre civile. Le livre n'a été publié en URSS que pendant la Perestroïka, en 1988. Cependant, il a été publié pour la première fois en Italie en 1958 et, il n'y a pas longtemps, la CIA a révélé des archives prouvant qu'elle était impliquée dans la publication de ce livre « antisoviétique » en Occident comme outil de propagande.

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