Scène du ballet "Le Lac des cygnes" lors d'une représentation au théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg
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Le ballet en Russie remonte à la fin du XVIIIe siècle, grâce à plusieurs étrangers spécialement invités pour le divertissement de la famille impériale. Cependant, il est devenu la principale forme de danse russe au XIXe siècle sous Marius Petipa, qui a dirigé pendant plus de quarante ans la compagnie des théâtres impériaux de Saint-Pétersbourg et a créé une centaine de ballets. Cette photo montre la fille de Marius, la soliste du théâtre Mariinski Maria Petipa, habillée en Fée des lilas dans le ballet La Belle au bois dormant.
Alors que Saint-Pétersbourg avait ses propres favoris et talents, la scène moscovite était illuminée par l’étoile Lioubov Roslavleva. Elle est ici au centre dans le rôle de Vénus, entourée par des artistes du corps de ballet.
L'une des étoiles les plus célèbres était la ballerine des théâtres impériaux Mathilde Kschessinska. Elle a été la première ballerine à effectuer 32 fouettés. Kschessinska était également scandaleusement connue pour sa liaison avec l'héritier du trône (récemment a été tourné à ce sujet le film Matilda), le futur empereur Nicolas II. Elle a également épousé un membre de la famille impériale, le grand-duc André de Russie, et, après la Révolution, a été contrainte de quitter le pays. Sur cette photo, elle figure dans le salon de son luxueux manoir à Saint-Pétersbourg.
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Anna Pavlova, tout comme Kschessinska, était une véritable star du ballet russe. Leur position et leur vie luxueuse ne peuvent être comparées qu'à celle des pop stars les plus riches de notre temps. Si Mathilde avait un manoir entier, Pavlova disposait de son propre studio. Sur ce cliché, elle y est justement représentée pendant une répétition avec son professeur. Le chorégraphe Michel Fokine a spécialement pour elle mis en scène le célèbre numéro La Mort du cygne.
Vera Karalli, Sofia Fedorova et Alekseï Kozlov en costumes du ballet de Cesare Pugni La fille du pharaon, mis en scène au théâtre Bolchoï de Saint-Pétersbourg (aujourd'hui Conservatoire Rimski-Korsakov). Les critiques ont été en extase face aux décors et costumes de ce ballet, qui ont été préparés par le peintre Constantin Korovine, inspiré par les bas-reliefs égyptiens.
La première du ballet Les Sylphides avec une chorégraphie de Michel Fokine a eu lieu au théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg en 1907 – la production était dédiée à la mémoire du compositeur Frédéric Chopin. Les étoiles du ballet étaient alors Anna Pavlova, Tamara Karsavina, Bronislava Nijinska et Vera Fokina. En 1909, le ballet sera ensuite présenté à Paris et deviendra l'un des joyaux des légendaires Saisons russes de Serge Diaghilev.
Fils de danseurs polonais, Vaslav Nijinski était incroyablement doué (il a fait ses débuts à l'Opéra d'Odessa à l'âge de 5 ans), est entré facilement à l'école de ballet de Saint-Pétersbourg et a intégré le théâtre Mariinski dès ses 15 ans, recevant les éloges de la critique. Il a dansé avec les meilleures ballerines et s'est distingué par sa capacité à sauter incroyablement haut et à rester longtemps dans les airs (un tel saut en flèche en ballet est appelé « élévation »). La photo le montre habillé en dieu du vent Vâyou dans une production restaurée du ballet Le Talisman de Marius Petipa.
Karsavina a également été étoile et soliste au théâtre Mariinski et dans les Saisons russes de Diaghilev. La photo la montre vêtue en Oiseau de feu pour le ballet du même nom. Pendant de nombreuses années, elle a dansé avec Vaslav Nijinski, et, suite à la Révolution, elle a également quitté la Russie.
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Grâce à Serge Diaghilev, le ballet russe est devenu une véritable marque de fabrique et un produit d'exportation de la plus haute qualité. Les spectacles d'entreprise (lorsque des artistes de différents théâtres sont conviés, contrairement au théâtre de répertoire, avec une troupe fixe) étaient préparés par les meilleurs danseurs et chorégraphes, et les costumes étaient cousus par des artistes de talent. Sur la photo, l’on assiste à une répétition d’une troupe : le compositeur Igor Stravinsky est assis à droite du piano, Michel Fokine est debout. Au centre, se trouve la ballerine Tamara Karsavina.
Avec la troupe et les créateurs des Saisons russes, Diaghilev a fait le tour du monde. En 1908-1914, ils se sont produits dans toute l'Europe, beaucoup en France, mais aussi en Amérique du Sud et aux États-Unis. Sur la photo, de droite à gauche, Aleksandra Khokhlova, Serge Diaghilev, Igor Stravinsky, Vaslav Nijinski, Tamara Karsavina et d'autres.
Diaghilev a été l'un des premiers Russes ouvertement homosexuels. Danseur et étoile de ses ballets, Nijinskia été durant de nombreuses années son partenaire. Néanmoins, Vaslav s'est soudainement marié et Diaghilev l’a chassé furieusement de la compagnie, mettant prématurément un terme à la carrière du talentueux danseur.
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Bien sûr, l'apparence et les costumes des ballerines de la fin du XIXe et du début du XXe siècle étaient étonnamment différents de ceux des danseuses modernes. Bien que les ballerines russes aient commencé à danser sur les pointes dès le milieu du XIXe siècle, il existait des rôles pour lesquels étaient utilisées des chaussures à talons, ce que l'on ne voit plus sur la scène du ballet aujourd'hui. Sur la photo, Anna Pavlova (au centre) en compagnie d'autres ballerines.
Voici à quoi ressemblaient les danseurs de l'une des premières représentations du Lac des cygnes de Marius Petipa au théâtre Mariinski. Aujourd’hui, nous nous imaginons ce spectacle d’une manière tout à fait différente. D'ailleurs, ces tutus longs sont qualifiés de « romantiques », ils étaient typiques des anciens ballets romantiques et ont été restaurés plus tard pour Les Sylphides de Fokine. Les tutus horizontaux, découvrant complètement les jambes, ne sont apparus qu'après la Seconde Guerre mondiale.
Geltzer a également fait le tour du monde avec la troupe de Serge Diaghilev, mais était loin d'être la vedette principale. Après la Révolution, de nombreuses ballerines ont émigré, laissant à Geltzer la possibilité de devenir la véritable maîtresse de la scène soviétique et de danser au théâtre Bolchoï jusqu'en 1935. Sur la photo, elle porte le costume de la Fille-tsar pour le ballet Le Petit Cheval bossu.
Le maître de ballet Alexandre Gorski a longtemps travaillé dans les théâtres impériaux de Saint-Pétersbourg, puis a été envoyé à Moscou, au Bolchoï. Il y a réalisé de nombreuses réformes, mis en scène de nouveaux ballets et initié une documentation photographique de tout ce qui se passait dans le théâtre. Grâce à lui, un grand nombre de photographies du Bolchoï, y compris celles des tournées, ont été conservées jusqu'à ce jour. Sur la photo : Alexander Gorski et les artistes de la compagnie de ballet (dont Catherine Geltzer) au théâtre de l’Alhambra lors de la répétition du ballet Songe de danse.
Dans cet autre article, glissez-vous justement dans les coulisses du théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg au travers de fabuleuses photographies.
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