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La Porchère et le Berger, 1941
Le tournage de cette comédie d’Ivan Pyriev s'est terminé sous le rugissement des obus de la Seconde Guerre mondiale. Néanmoins, à l'écran, on ne voit que l’espoir d’un avenir brillant, l'amour et la construction active du Moscou stalinien.
Selon l'intrigue, l'honorable ouvrière Glacha, venue de la Russie profonde, et le berger Moussaïb, originaire d'un village de montagne, se rencontrent à l'Exposition agricole de l’URSS - VDNKh - et tombent amoureux l'un de l'autre. Ils se donnent rendez-vous un an plus tard, mais rien ne se déroule comme prévu...
Pour la Porchère et le Berger, Pyriev a reçu le prix Staline - dans le film, la figure du « petit père des peuples » resplendit à travers des statues et des bas-reliefs, ou est glorifiée pour ses réalisations architecturales. Mais dans les années 1960, le film a été retouché dans le cadre de la lutte contre le culte de la personnalité de Staline. Par exemple, les cadres avec les statue de Staline au VDNH ont disparu. Néanmoins, tout cela est une intéressante illustration de la façon dont la mégalomanie stalinienne a été implantée dans la société.
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Jeune fille sans adresse, 1957
Une comédie de situation classique d'Eldar Riazanov, auteur de L'Ironie du sort, « hit » du Nouvel an adulé de tous les Russes. Le constructeur Pachka rencontre la provinciale Katia dans un train pour Moscou. La jeune fille se rend dans la capitale dans l'espoir de devenir actrice, et dans l’ambiance turbulente de la gare elle n'arrive qu’à prononcer les premières lettres de son adresse. Bien sûr, cela n'empêche pas Pachka de la retrouver dans l’immense mégapole.
La recherche mène notre amoureux dans les recoins les plus pittoresques de la capitale – sur les artères centrales (Tverskaïa, Novokouznetskaïa, Kouznetski most, Bolchaïa karetnaïa), place Staraïa et, bien sûr, dans le quartier des trois gares. En 1958, 36,5 millions de spectateurs ont regardé ce film.
Mimino, 1963
Gueorgui Danelia a immortalisé l'hôtel soviétique Rossiya (Russie) en tournant la partie moscovite de ce film légendaire. Il s'agit d'une tragicomédie à propos du pilote d'hélicoptère Valiko Mizandari, surnommé Mimino. Un jour à l'aéroport de Tbilissi, il remarque une belle hôtesse de l'air et décide de suivre ses traces à Moscou avec l'intention d'entrer dans l’aviation internationale.
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Il se retrouve donc à l’hôtel Rossiya (le parc Zariadié se trouve maintenant à cet endroit), l'un des symboles du Moscou soviétique. Errant dans ses couloirs, ses salles, sa salle de banquet et son restaurant surplombant le Kremlin, Mimino se retrouve dans des situations comiques et tristes. Dans les années 1960, le Rossiya était le plus grand hôtel du monde et faisait partie intégrante du centre-ville.
Romance à Moscou, 1964
Un mélodrame toujours signé Gueorgui Danelia sur un jeune gars sibérien, Volodia, qui s'envole pour Moscou afin de rencontrer un écrivain de renom. Après sa sortie, le film a été montré dans de nombreux pays. Ainsi, après sa diffusion à Milan, le journal italien Il Giorno a qualifié l’opus de « simple, intelligent, plein d'optimisme, pas d'optimisme programmatique, mais d'optimisme vital ».
Les panoramas des quais de la Moskova, du métro de Moscou, du bâtiment du ministère des Affaires étrangères, et du parc Gorki avec la scène culte d'une jeune femme marchant pieds nus sous la pluie – tout cela compose ce film culte. Aujourd'hui, Romance à Moscou est considéré comme un chef-d'œuvre de cinéma urbain, capable de transmettre visuellement jusqu’ aux odeurs de la ville.
Pluie de juillet, 1967
Tourné à la toute fin du dégel de Khrouchtchev, le film de Marlen Khoutsiev parle de l'ingénieur Lena et du jeune scientifique Volodia, qui sont au seuil de leur 30e anniversaire et essayent de comprendre ce qu'ils veulent vraiment dans la vie. Ni un travail stable, ni le mariage ne semblent représenter à leurs yeux des symboles d’une vie réussie. Une révision prochaine de leurs valeurs approche.
Ce drame sur la crise de la quarantaine est l'un des plus beaux films des années soixante. Moscou, baignée par la pluie de juillet, n'est pas une scène de l'action, mais un héros à part entière. Les paysages de la ville remplissent l'espace entre des héros de plus en plus éloignés l’un de l’autre. Et en même temps, Moscou n'est pas sombre ; c'est une ville complètement romantique, une métaphore du changement et d’un avenir meilleur. Ce film de Khoutsiev, qui rappelle stylistiquement la nouvelle vague française, est souvent qualifié de « miroir de l'ère du dégel ».
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Trois peupliers dans la Pliouchtchikha, 1967
Encore l’histoire d'un provincial venu dans la capitale. Nioura, mère de deux enfants, se rend à Moscou pour vendre du jambon, et la première personne qu'elle rencontre est un chauffeur de taxi très cultivé. Une rencontre fortuite se transforme en profonde réflexion sur la vie et les plans d’avenir.
Le mélodrame de Tatiana Lioznova contient de nombreuses vues de Moscou rappelant des cartes postales. Tout commence par un panorama de la ville le matin, avant de nous emmener pour une promenade près du parc Gorki, sur le pont de Crimée, le quai Frounzenskaïa, la place Loubianka, et le grand magasin Monde des enfants ; quelque part en arrière-plan se dresse le chantier de l'emblématique hôtel Intourist.
Moscou ne croit pas aux larmes, 1979
Trois jeunes femmes de province déménagent à Moscou en quête d'amour, de bonheur et de prospérité. Mais tout cela ne leur tombe pas tout cuit dans les mains. Les difficultés commencent lorsque deux d'entre elles décident de se faire passer pour les filles de professeurs qui vivent dans une maison d'élite - un gratte-ciel stalinien.
C'est le conte cinématographique le plus célèbre et le plus doux sur le Moscou des années 1950. La capitale est chaleureuse et accueillante avec ses beaux boulevards, les vitrines élégantes de la rue Tverskaïa en soirée, ses lectures de poésie au pied du monument à Maïakovski et, bien sûr, ses légendaires gratte-ciel staliniens. En 1981, l’équipe de Vladimir Menchov a reçu l'Oscar du meilleur film en langue étrangère pour ce film. L’opus reste immensément populaire aujourd’hui en Russie.
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La Porte Pokrovski, 1983
Il s'agit d'un film nostalgique sur le Moscou des années 1950, dont se souvient le personnage principal Kostik Romine en observant la démolition d'une vieille maison à la porte Pokrovski. Jadis s’y trouvait un appartement communautaire où Romine s'est retrouvé immédiatement après son arrivée dans la capitale...
Le réalisateur Mikhaïl Kozakov dresse à dessin un portrait plein de romantisme des appartements collectifs – dépeints comme des ruches bruyantes et pleines de curiosités – et reconstruit également la « culture des cours » de Moscou. La quasi-totalité de la capitale apparaît sous l’œil de la caméra – la rue Solianka, le bâtiment principal de l'Université d'État de Moscou, la maison Pachkov, ou encore les immeubles de périphérie à plusieurs étages, et même le Kremlin.
Fait curieux : la maison numéro 10 de l’allée Nachtchokinski, dont le héros est si nostalgique, n'a pas été démolie. Cependant, elle a été fortement rénovée.
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