Vingt-cinq chef-d’œuvres de l’industrie cinématographique russe

Eldar Ryazanov/Mosfilm, 1975
L’histoire du cinéma russe et soviétique est parsemée de pépites qu’il faut absolument visionner pour comprendre l’essence même de la culture nationale. Les œuvres qui suivent vous permettront ainsi d’effleurer la si mystérieuse âme russe.

La Ballade du soldat - Grigori Tchoukhraï, 1959

Un jeune soldat s’étant distingué au combat reçoit la permission de rendre visite à sa mère. Le trajet est long et il rencontre en chemin différentes personnes et même son premier amour. Il est difficile de retenir ses larmes en voyant la scène où le militaire étreint sa mère et comment elle le raccompagne ensuite vers le front, sans savoir si elle le reverra un jour. Un film on ne peut plus émouvant sur la Seconde Guerre mondiale.

Les filles - Iouri Tchoulioukine, 1961

Une comédie ayant pour héroïne la chef-cuisto Tos'ka, qui tombe amoureuse du plus gros coureur de jupons d’un chantier soviétique. Tous deux entretiennent une considérable fierté et malgré leurs sentiments réciproques aucun ne daigne faire le premier pas. Ce film, encensé par la classe ouvrière et chérissant le rêve d’un avenir radieux, est un classique intemporel. De plus, grâce à lui, on peut apprendre combien de plats il est possible de préparer à base de pomme de terre.

Opération Y et autres aventures de Chourik - Leonid Gaïdaï, 1965

Chourik, étudiant, a sans cesse des mésaventures. Par exemple, un jour, sur le chantier où il arrondit ses fins de mois, il se retrouve à devoir échapper à des malfaiteurs. Toutefois il a été incontestablement le héros fictif préféré de l'URSS, incarnant l’élève modèle et le jeune communiste idéal. L’humour de Gaïdaï ne vieillit par ailleurs pas, même de nos jours, et les répliques du film sont connues par au moins la moitié des Russes.

Lire aussi : Qui sont les réalisateurs russes les plus populaires d’Hollywood?

La Prisonnière du Caucase ou les Nouvelles Aventures de Chourik - Leonid Gaïdaï, 1967

Il s’agit de la suite des aventures de Chourik, au cours desquelles il part en expédition dans le Caucase pour collecter les coutumes et toasts traditionnels. Les locaux refusent cependant d’en parler tant que Chourik ne boit pas avec eux, et un jour on lui propose même d’observer la coutume la plus intéressantes de toutes : l’enlèvement d’une fiancée, qui n’est aucunement une mise en scène. Encore une comédie adorée par les Soviétiques ayant vu naître l’image populaire de la jeune femme exemplaire d’URSS, qui devait être étudiante, communiste et belle.

L'Amour et les pigeons - Vladimir Menchov, 1984

Vous rêvez de visiter un village russe ? Cette comédie, favorite pour de nombreux russes, est faite pour vous ! Un père de famille rêveur quitte son village natal pour le sanatorium, où il rencontre une dame à l’esprit remarquable qu'il charme par sa spontanéité provinciale. Mais en dehors de l’établissement, cette femme comprend que s’il est possible d’extraire un homme de son village, extraire le village d’un homme l’est beaucoup moins.

Le Miroir - Andreï Tarkovski, 1974

Il s’agit de l’une des œuvres clefs de la filmographie de Tarkovski, un film-souvenir. Il y retranscrit en effet des fragments de sa propre enfance : sa maison en bois, sa mère, les années qui passent, la guerre. Ce long métrage s’accompagne de vers du poète soviétique Arseni Tarkovski, père du cinéaste.

La Nuit de carnaval - Eldar Riazanov, 1956

Des jeunes travailleurs de la Maison de la culture préparent la soirée du Nouvel an et se moque du directeur, qui tente de transformer le carnaval en un ennuyeux événement formel. Film le plus rentable de l’année 1956 et début triomphal de Riazanov ainsi que de l’actrice Lioudmila Gourtchenko, il a offert au pays l’une des chansons les plus populaires du Nouvel an Cinq minutes. Cette œuvre était autrefois un incontournable des diffusions télévisées pour le 31 décembre, jusqu’à ce que sorte le film n°1 de notre classement.

Lire aussi : Par-delà IMAX: cinq cinémas incroyables que vous ne trouverez qu'en Russie

Dix-sept moments de printemps (Série) - Tatiana Lioznova, 1973

Un agent secret soviétique pénètre les plus hauts rangs des SS de l’Allemagne nazie sous le nom de Stierlitz. Le destin de cet espion a été suivi avec la plus grande attention par l’ensemble de l’Union soviétique et a été noyé sous les larmes lorsque le personnage principal retrouve sa femme après de longues années de séparation mais que, pour ne pas être démasqué, il ne peut même pas la regarder. Stierlitz est devenu un véritable héros national et son nom a donné naissance à de nombreuses blagues.

La Porte Pokrovski - Mikhaïl Kozakov, 1983

Kostik, un gars amusant, arrive à Moscou pour étudier et est hébergé dans l’appartement communautaire de sa tante, dynamitant la vie des résidents par son insouciance et sa joie de vivre. Les répliques des personnages hauts en couleur sont restées dans les mémoires, tandis que la comédie peut en quelque sorte être considérée comme un hymne à Moscou.

Romance de bureau - Eldar Riazanov, 1977

Gérer une grande entreprise a tant habitué Lioudmila Prokofievna à être cruelle et à porter des tailleurs strictes, qu’elle semble même avoir oublié qu’elle est jeune et séduisante, mais toujours célibataire. Cependant, suite à un pari, un employé décide, dans l’espoir de voir sa carrière évoluer, d’entamer une relation avec elle, mais tombe finalement véritablement amoureux d’elle. Cette comédie romantique a été numéro un au box-office en 1977 et est encore aujourd’hui l’un des films les plus diffusés à la télévision.

D'Artagnan et les Trois Mousquetaires - Gueorgui Youngvald-Khilkevitch, 1978

Il est difficile de savoir ce que les enfants soviétiques aimaient le plus : le roman de Dumas ou cette adaptation, ayant fait de l’acteur Mikhaïl Boïarski un éternel D’Artagnan. Dans ce film en trois parties, le casting et la bande son ont été la cible de toutes les louanges. D’ailleurs, ce film au décor paraissant français a en réalité été tourné en Ukraine, à Lvov et Odessa.

Lire aussi : Sept films pour apprendre le russe et mieux comprendre la Russie

Soleil trompeur - Nikita Mikhalkov, 1994

Soudainement disparu après la guerre civile russe, Mitia réapparait chez son ex Maroussia durant les effrayantes années de répressions staliniennes. Maroussia s’avère à présent mariée à un officier soviétique, et ne sait pas encore que son ancien amour est arrivé pour tuer son nouveau compagnon. Ce film, un drame psychologique complexe, a été récompensé aux Oscars. Les événements décrits ici se déroulent par ailleurs sur fond du bouleversant tango Soleil trompeur.

Les douze chaises - Leonid Gaïdaï, 1971

Un charmant aventurier répondant au nom d’Ostap Bender cherche des diamants que la tante d’une connaissance a, sur son lit de mort, cachés dans l’une des chaises d’un lot de meubles anciens. Or, ces chaises ont été vendues une par une aux enchères aux quatre coins du pays. 

Cette adaptation comique du roman d’Ilia Ilf et Evgueni Petrov est devenue culte en grande partie grâce au talent d’Archil Gomiachvili, incarnant Bender, ainsi qu’à ses répliques résonnant encore dans la mémoire des Russes.

Le Bras de diamant - Leonid Gaïdaï, 1969

Des contrebandiers placent par erreur des pierres précieuses dans le platre de la mauvaise personne, et tentent par la suite d’attraper ce louable père de famille qui ne se doute de rien. Le jeune Andreï Mironov a connu la gloire dès la première projection de cette comédie. Pas moins de 76,7 millions de personnes ont alors visionné cette œuvre au cinéma, un record pour l’époque.

Cœur de chien - Vladimir Bortko, 1988

Qu’arrivera-t-il si l’on greffe à un chien le cerveau d’un homme ? Le professeur soviétique Preobrajenski a décidé de tenter l’expérience. Résultat de cette expérience, le camarade Charik, ressemble fortement à un humain, mais se comporte comme un chien. Cette adaptation de la nouvelle de Boulgakov a presque été aussi populaire que l’œuvre initiale.

Lire aussi : Ces films basés sur des romans russes

La Gare de Biélorussie - Andreï Smirnov, 1971

Des camarades de combat reviennent du front de la Seconde Guerre mondiale à Moscou, à la gare de Biélorussie, et chaque part retrouver sa chère et tendre. De nouveaux, ils se rencontrent après un quart de siècle, à l’enterrement de l’un d’eux.

Il s’agit de l’un des films les plus émouvants au sujet de la guerre, où pour la première fois a été entonnée la chanson de Boulat Akoudjava Nous avons besoin d’une victoire, restée depuis extrêmement populaire.

Les Aventures de Sherlock Holmes et du docteur Watson (Série) - Igor Maslennikov, 1979-86

L’adaptation soviétique de Conan Doyle est l’une des meilleures au monde, même selon les critiques britanniques. L’acteur Vassili Livanov a par ailleurs été décoré de l’ordre de l’Empire britannique pour son interprétation du rôle du célèbre détective. Une sculpture d’Holmes et de Watson incarné par les deux acteurs soviétiques a même été installée près de l’ambassade britannique à Moscou.

Stalker - Andreï Tarkovski, 1979

Le personnage centrale, surnommé Stalker, gagne sa vie en conduisant des gens dans la Zone, lieu interdit et paranormal créé suite à la chute d’une météorite. Cette fois, s’adressent à lui un professeur et un écrivain, souhaitant s’y rendre. Stalker accepte, ne se doutant pas des projets de ces deux personnes d’apparence ordinaire. Ce film se base sur la nouvelle Stalker. Pique-nique au bord du chemin des frères Strougatski, qui ont également travaillé sur le scénario. Il s’agit de l’une des réalisations les plus encensées de Tarkovski.

Le Hérisson dans le brouillard - Iouri Norstein, 1975

Dessin animé philosophiques pour petits et grands, il met en scène un hérisson qui se perd dans le brouillard et tombe dans une rivière, mais qui est emmené par le courant au bon endroit. Encore aujourd’hui ce film est cher au public russe et en 2003 à Tokio Norstein a été élu meilleur réalisateur de dessins animés de tous les temps.

Lire aussi : Les huit femmes les plus sexy du cinéma soviétique

Moscou ne croit pas aux larmes - Vladimir Menchov, 1980

Une jeune femme venue de province arrive à Moscou et se fait passer pour la fille d’un professeur. Elle tombe enceinte d’un Moscovite natif issu de l’intelligentsia qui refuse de l'épouser en apprenant sa vraie identité. Elle doit alors élever son enfant seule, tout en travaillant et en étudiant. Après 20 ans, elle devient directrice d’une grande entreprise. Cette œuvre se consacrant à la manière dont les rêves s’exaucent, a reçu l’Oscar du Meilleur film en langue étrangère.

Brigade (Série) - Alexeï Sidorov, 2002

Quatre amis d’enfance souhaitent se faire de l’argent facilement et se lancent dans des machinations criminelles. L’interprête du rôle principal, Sergueï Bezroukov, a, après cette série, dû incarner encore de nombreux personnages avant qu’on ne cesse de l’associer avec le bandit Sacha Bely. Brigade est certainement la série la retranscrivant au mieux l’atmosphère des années 1990 en Russie.

Assa - Sergueï Soloviov, 1987

Ce film, se penchant sur la romance entre une jeune fille connue pour ses crimes et un jeune homme rencontré par hasard, est devenu le symbole de la Perestroïka de Gorbatchev. Cela a été grandement rendu possible grâce à la bande son, enregistrée par des groupes de rock undergroung d’URSS, parmi lesquels se trouve le légendaire Kino et son hit Nous attendons les changements!.

Le Frère - Alexeï Balabanov, 1997

C’est l’histoire d’un gars on ne peut plus simple avec des principes, Danila Bagrov, qui vient en aide à son frère, englué dans des ennuis avec des bandits. Ce film reflète fidèlement ce à quoi ressemblaient les criminelles années 1990 en Russie et peut se targuer, tout comme Assa 10 ans auparavant, d’avoir regroupé les meilleures musiques des groupes de rock de l’époque.

L'Ironie du sort - Eldar Riazanov, 1975

Chaque 31 décembre avec des amis nous allons au bania, répète à plusieurs reprises le héros de ce film, Génia. Dans l’esprit des Russes cette phrase est associée aux situations où tout se déroule de manière amusante mais de travers, et bien évidemment, au Nouvel an. En effet, pour chaque veille de la nouvelle année les chaînes télévisées le diffusent depuis sa sortie et personne ne semble s’en lasser.

Vous pensez être incollable sur le cinéma russe ? Vérifiez vos connaissances grâce à notre test portant sur les classiques de Russie !

Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

À ne pas manquer

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies