Suivez Russia Beyond sur Telegram ! Pour recevoir nos articles directement sur votre appareil mobile, abonnez-vous gratuitement sur https://t.me/russiabeyond_fr
L’ingénieur Vladimir Choukhov a breveté ses structures hyperboloïdes à l’époque tsariste et les a présentées lors d’expositions en Russie. La première tour a été construite en 1896. La plus célèbre, la tour Choukhov qui culmine à 160 mètres sur la rue Chabolovka, a été créée en 1919-1922. Elle a été érigée afin de recevoir des émetteurs pour la diffusion radio puis TV. Le projet a été approuvé par Vladimir Lénine en personne.
Un premier mausolée en bois a été érigé près des murs du Kremlin de Moscou en 1924, immédiatement après la mort de Vladimir Lénine. Par la suite, un concours a été annoncé pour la conception d’un tombeau permanent destiné à accueillir la dépouille du chef de la révolution. Sur plus d’une centaine de propositions, c’est le projet du célèbre architecte Alexeï Chtchoussev qui a été choisi. Son mausolée en granit a été achevé en 1930. Le monument en gradins, selon l’auteur, symbolisait la pérennité de l’œuvre de Lénine. Aujourd’hui, le mausolée est l’un des principaux lieux touristiques de la place Rouge et il sert de tribune lors des grands événements.
>>> Cinq faits captivants au sujet de Moscou
Le gouvernement soviétique a donné une impulsion à l’architecture d’avant-garde, marquée par son rejet de l’ornementation et son orientation vers le fonctionnalisme. Un des traits distinctifs du style constructiviste étaient les structures en verre et en béton, avec des vitrages panoramiques qui s’étendaient parfois tout autour du bâtiment. L’un des monuments marquants de cette époque était un immeuble résidentiel construit en 1928-30 pour les employés du Commissariat du peuple (ministère) des Finances de l’URSS (Narkomfin) sur le boulevard Novinski. Le projet des architectes soviétiques Moïsseï Guinzbourg, Ignatius Milinis et Sergueï Prokhorov incarnait une vision utopique du mode de vie socialiste, avec des couloirs communs et des appartement-cellules. Cependant, le projet n’a pas été reproduit.
Le premier planétarium du pays (et l’un des plus grands au monde encore à ce jour) a été bâti à Moscou à la fin des années 1920. Le gouvernement soviétique prenait très au sérieux les nouvelles découvertes et réalisations dans le domaine spatial. Et même si le vol de Gagarine n’aurait lieu que plusieurs décennies plus tard, la passion pour l’astronomie était répandue et de nombreuses personnes souhaitaient observer les étoiles. Le bâtiment a été construit selon les plans des architectes Mikhaïl Barchtch et Mikhaïl Siniavski. Le planétarium dispose d’un puissant télescope accessible au public, et sous le dôme de 27 mètres de diamètre se trouve un auditorium.
>>> Huit films soviétiques qui ressuscitent le Moscou d’antan
Station Komsomolskaïa
Getty ImagesÀ l’époque soviétique, toute une ville souterraine à l’architecture et aux décorations uniques a vu le jour. La première ligne de 13 stations a ouvert en 1935. De nombreuses stations aux airs de palais luxueux ont été conçues par les meilleurs architectes de leur époque avec des stucs, des sculptures, des mosaïques et des luminaires originaux.
Entrée de la station de métro Dynamo
Agence MoskvaLes pavillons d’entrée situés en surface sont également des monuments d’architecture. Ainsi, l’entrée de la station Arbatskaïa rappelle une étoile, le pavillon de la station Komsomolskaïa arborant une colonnade est couronné d’un dôme avec une flèche, tandis que l’entrée de la station de métro Dynamo est décorée de statues d’athlètes.
Avant la construction du nouveau bâtiment, la principale bibliothèque du pays se trouvait dans un manoir : la maison néo-baroque Pachkov, située juste en face du Kremlin. En 1928, un chantier à grande échelle a commencé selon les plans de Vladimir Gelfreich et Vladimir Chtchouko. Le principal entrepôt de livres du pays a été achevé à la fin des années 1930, tandis que l’ensemble de la bibliothèque n’a été terminé qu’à la fin des années 1950, en raison de l’interruption du chantier pendant la guerre. Le bâtiment est conçu dans le style post-constructiviste – la version soviétique de l’Art déco. Le décor contient des éléments caractéristiques de l’architecture stalinienne : colonnes, pilastres, décorations rappelant des armoiries, bas-reliefs et sculptures.
>>> Immersion au gré des salles de la «Léninka», plus grande bibliothèque de Russie
Le Théâtre de l’Armée rouge a vu le jour au début des années 1930. La troupe réalisait des spectacles dramatiques sur des thèmes patriotiques et militaires, donnait des concerts mêlant chants et danses et effectuait également des tournées dans des unités militaires. En 1940, un impressionnant bâtiment en forme d’étoile à cinq branches fut construit pour le théâtre. Le projet de Karo Alabian et Vassily Simbirtsev présente les traits caractéristiques de l’architecture stalinienne, inspirée par le classicisme : on trouve par exemple des colonnes de style antique autour et dans la partie supérieure du bâtiment, ainsi que d’immenses mosaïques sur le plafond à l’intérieur.
Immédiatement après la révolution, les bolcheviks ont occupé le Kremlin et en ont fait le siège du gouvernement soviétique. Les nouvelles autorités ont traité de façon plutôt cavalière l’ancienne forteresse et ont fait détruire plusieurs monuments architecturaux et églises. Un nouveau bâtiment du Kremlin, spécialement destiné à accueilli les congrès du parti, a été inauguré en 1961 pour le XXIIe Congrès du PCUS, au cours duquel la politique axée sur la lutte contre le culte de la personnalité de Staline a été proclamée.
Le bâtiment du Palais des Congrès est un monument du modernisme soviétique et du dégel. Nikita Khrouchtchev en a initié la construction, proclamant le rejet de tout « excès » dans la décoration et la conception des bâtiments, et prônant l’ascétisme et le brutalisme des formes. La construction a été supervisée par l’architecte en chef de Moscou, Mikhaïl Possokhine. Afin d’intégrer plus harmonieusement le bâtiment dans l’ensemble du Kremlin, il a fallu loger l’étage inférieur et le hall d’entrée en sous-sol.
Après la mort de Staline, une tâche de premier plan pour les dirigeants soviétiques était de résoudre le problème du logement. Ils ont alors commencé à construire en masse des bâtiments résidentiels standard de style dit Khrouchtchev (des édifices appelés « khrouchtchevka »). Dans les années 1970, lorsque davantage d’argent et d’opportunités sont apparus dans le pays, les autorités ont tenu à montrer à nouveau la puissance du pays des Soviets. C’est ainsi que sont apparus des bâtiments monolithiques en béton sans la moindre décoration ; ils impressionnent par leurs dimensions colossales et leurs formes atypiques. Par exemple, ce bâtiment sur 13 niveaux conçu par l’architecte Andreï Meïerson a été construit en 1978. Le plan était d’y accueillir les hôtes étrangers des Jeux olympiques de 1980 et de les impressionner. Mais en fin de compte, c’est devenu un bâtiment résidentiel pour les ouvriers d’une usine aéronautique.
Les gens l’appellent simplement « Maison sur pattes ». Le premier niveau est surélevé au quatrième. En plus d’objectifs pratiques - protection contre le froid et l’humidité -, il y en avait un autre plus symbolique : la maison semblait flotter au-dessus du sol et les 40 pylônes rappelaient les supports d’un vaisseau spatial.
Après la guerre, l’architecture soviétique était caractérisée par un style incarnant la notion triomphe. Le pays qui avait vaincu le nazisme a construit des bâtiments dans le style aujourd’hui appelé « empire stalinien ». Staline a personnellement eu l’idée de construire des gratte-ciel à Moscou, et tous ont vu leurs fondations posées l’année de la célébration du 800e anniversaire de la capitale, en 1947. Ils furent achevés à des dates différentes, certains après la mort du dirigeant. Ces bâtiments abritent l’Université d’État de Moscou, le ministère des Affaires étrangères, des hôtels, tandis que certains avaient une vocation purement résidentielle. Bien que conçus par des architectes différents, ils avaient une apparence similaire, caractérisée par des flèches vertigineuses et une partie centrale proéminente. Aujourd’hui, ces immeubles de grande hauteur constituent l’une des cartes de visite de Moscou.
Apprenez-en davantage sur les gratte-ciel de Staline ici.
Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.
Abonnez-vous
gratuitement à notre newsletter!
Recevez le meilleur de nos publications directement dans votre messagerie.