Russia Beyond désormais sur Telegram ! Pour recevoir nos articles directement sur votre appareil mobile, abonnez-vous gratuitement sur https://t.me/russiabeyond_fr
Découvrez le plus grand peintre d'icônes russe
Pendant des siècles, la peinture d'icônes a été le principal art russe. Cependant, tout le monde ne pouvait pas peindre des icônes - cela nécessitait de nombreuses années d'étude et le respect de tous les canons les plus stricts. Andreï Roublev est le peintre d'icônes russe le plus connu, et sa Trinité est l'une des icônes les plus célèbres et les plus vénérées de Russie. C’est en passant l'un des symboles de la galerie Tretiakov où elle se trouve.
Grâce aux annales, les historiens ont retrouvé la trace d'autres œuvres importantes de Roublev. Elles se trouvaient dans les principaux sanctuaires de la Russie ancienne - des fresques de la cathédrale de l'Annonciation au Kremlin de Moscou et la cathédrale de l'Assomption à Vladimir, et un ouvrage sur le temple principal de la Laure de la Trinité-Saint-Serge. Roublev est crédité d'un grand nombre d'icônes et de peintures murales, cependant, certains scientifiques contestent qu’il en soit vraiment l’auteur.
Il a été possible d'établir que la dernière œuvre de Roublev était la peinture de la cathédrale du Sauveur dans le monastère Andronikov du Sauveur. Le peintre d'icônes a prononcé des vœux monastiques ici et a été enterré en ces lieux. Sa tombe a été perdue, mais on pense qu'elle se trouve sous les planchers de la cathédrale du Sauveur (Spassky).
>>> Andreï Roublev, énigmatique peintre de l’image de Dieu
Des fragments de ces fresques uniques ont survécu à ce jour. Et le nom de Roublev est si important pour la Russie qu'à l'occasion du 600e anniversaire du peintre d'icônes, pendant la période antireligieuse soviétique, lorsque les églises et les monastères étaient fermés et utilisés à des fins non religieuses, il a été décidé de restaurer le monastère. Un monument au peintre d'icônes a été érigé ici et un musée a été ouvert en son honneur.
Visitez un monastère du XIVe siècle dans le centre de Moscou
Le monastère Andronikov du Sauveur est l'un des plus anciens de Moscou. Il a été fondé en 1357 et nommé en l’honneur du premier abbé, Andronicus, qui était un disciple du légendaire Serge de Radonège, fondateur de la Laure de la Trinité Saint-Serge et saint russe vénéré. Quant à la cathédrale du Sauveur du monastère, peinte par Roublev, c’est la plus ancienne église en pierre blanche préservée de Moscou.
En 1947, un groupe de scientifiques et restaurateurs soviétiques a obtenu la permission de commencer les travaux de restauration du monastère. Sur son territoire, à cette époque, il y avait des appartements collectifs pour les travailleurs de l'usine voisine Faucille et Marteau.
Pendant 13 ans, il a été possible de restaurer partiellement le monastère et de rassembler une collection d'objets d'art russe anciens. Et en 1960, à l'occasion du supposé 600e anniversaire d'Andreï Roublev, un musée de la culture et de l'art russes anciens a ouvert sur le territoire du monastère.
>>> L’incroyable collection d’icônes interdites de vieux-croyants rassemblée par un maire russe
Admirez l'une des meilleures collections d'art religieux russe
Les fondateurs du musée ont peu à peu collecté des objets et des icônes dans des églises abandonnées et fermées à l'époque soviétique. Aujourd'hui, le musée compte plus de 20 000 objets : la plupart d'entre eux sont des icônes, des plus anciennes datant du XIIe siècle aux plus récentes du XXe siècle. Certaines des plus importantes de la collection sont le Seigneur tout-puissant du XIIIe siècle et la Sainte-Face (le Sauveur non peint de la main de l’homme) du XIVe siècle.
En outre, on trouve diverses représentations de la Vierge Hodigitria (c'est-à-dire celle qui montre la voie), de Saint Nicolas le faiseur de miracles et d'autres saints, ainsi que des icônes inhabituelles représentant la vie des saints ou des scènes du Nouveau Testament.
En plus des icônes, le musée contient des livres anciens, des faïences et d'autres exemples de l'art décoratif et appliqué russe, ainsi qu'une vaste collection de sculptures en bois rares.
Un étage du musée tout entier est occupé par des fresques de grande envergure sauvées des églises de toute la Russie détruites à l'époque soviétique.
>>> Lire et comprendre une icône russe
Apprenez à comprendre les icônes russes
« La mission principale du musée est d'aider les gens à découvrir l'icône comme l'une des plus grandes réalisations de l'art national et mondial », indique le site Web officiel. Son but n'est pas seulement de montrer des icônes et des fresques, mais aussi de les vulgariser, car, avec l'avant-garde russe, la peinture d’icônes a apporté une contribution importante à l'histoire de l'art mondial. De plus, l'art religieux ancien s'est développé en Russie pendant très longtemps - du baptême de la Rus’ au Xe siècle jusqu'à la fin du XVIIe siècle, lorsque Pierre Ier est arrivé au pouvoir, réalisant un virage vers l'art européen.
Le langage de l'iconographie est très symbolique et complexe ; par des techniques artistiques et sémantiques, on peut déterminer l’époque approximative de réalisation de l'œuvre, ainsi que l'école de peinture d'icônes - Moscou, Novgorod, Vladimir ou Pskov. Les traits caractéristiques peuvent indiquer un peintre d'icônes particulier ou que le travail a été réalisé par ses élèves. Dans le musée, on peut retracer l'évolution des icônes russes, leurs techniques figuratives et leur composition, techniques et couleurs.
En savoir plus sur la lecture et la perception des icônes russes ici.
Flânez dans une zone ancienne épargnée par les touristes
La valeur historique et culturelle du musée et du monastère est incontestable, mais il vaut également la peine de se promener autour des murs du monastère - pour se rendre sur la rive haute de la Iaouza, et admirer un monde complètement différent - la partie industrielle de la capitale russe.
>>> Les églises en bois, icônes fragiles de la vieille Russie
La zone où se trouve le monastère est l'une des plus anciennes de Moscou. Il y a de nombreuses choses à visiter ici. À proximité se trouve le joli temple de Serge de Radonège dans la Sloboda Rogojskaïa. Vous devez absolument marcher le long de la rue piétonne Chkolnaïa, longée de manoirs à deux niveaux du XIXe siècle. C'était la frontière orientale de la ville, et l’on s'arrêtait ici en quittant Moscou en direction de Vladimir.
Après le programme culturel, nous vous conseillons de vous rendre à l'ancienne galerie marchande Rogojski – le site culturel est resté fidèle à sa vocation première et s'est transformé en aire de restauration à la mode avec un excellent plov, de la soupe vietnamienne pho bo, populaire dans la capitale, et des pâtisseries.
Dans cet autre article, nous vous présentons les icônes les plus vénérées par les Russes orthodoxes.