Russia Beyond désormais sur Telegram ! Pour recevoir nos articles directement sur votre appareil mobile, abonnez-vous gratuitement sur https://t.me/russiabeyond_fr
De la mi-mai à la mi-juin, Saint-Pétersbourg ne dort littéralement pas : il se passe cette chose étrange, où la nuit ressemble au crépuscule, et n'est vraiment noire que pendant une heure. Un grand nombre de touristes fait le déplacement précisément pour cela, et les locaux ont tendance à romancer ce moment. Qu'est-ce qui rend les nuits blanches si attrayantes ? Les Saint-pétersbourgeois nous le racontent.
« La nuit était merveilleuse – une de ces nuits comme notre jeunesse seule en connut, cher lecteur ». C'est ainsi que commence la seule nouvelle romantique de Fiodor Dostoïevski. L'écrivain, qui a longtemps vécu dans la ville sur la Neva, a été le premier à remarquer le romantisme des nuits blanches, et à décrire à quel point cette période éphémère peut affecter la nature rêveuse des habitants.
Le héros de Dostoïevski est seul, et vagabonde dans la cité, examinant les visages, dans l'espoir de trouver un ami ou une fille convenable. Il arrive au canal, voit la silhouette d'une femme, et entend des pleurs. Il va la voir, ils se rencontrent pendant quelques nuits, discutent de tout et de rien, ouvrent leur cœur, mais... Eh bien, comme vous le savez probablement, il n'y a pas de happy-end dans les histoires de Dostoïevski. Néanmoins, grâce à ce classique, les nuits blanches sont probablement encore considérées comme l'une des périodes les plus romantiques.
>>> Que faut-il savoir sur les emblématiques ponts mobiles de Saint-Pétersbourg?
Chaque année, la Saint-pétersbourgeoise Ioulia descend vers les eaux de la Neva, sur les berges du Palais, au niveau du pont en face du Palais d'Hiver. Selon elle, c'est le lieu idéal pour admirer le lever du soleil sur la pointe de l'île Vassilievski et, plus tard, le lever du pont du Palais.
« J'emmène un plaid et un thermos de thé, je regarde le panorama de Saint-Pétersbourg, j'écoute le son des éclaboussures de la rivière et les bruits de la ville. Une fois, j'ai accidentellement assisté à une demande en mariage. Je suis sûre que c'est un bon présage, qui annonce de bons changements dans ma vie personnelle », raconte la jeune fille.
Nina se souvient de l'époque où tous les ponts de la ville étaient levés, et où passer de l'autre côté relevait du miracle : « Je ne comprends toujours pas ce besoin qu'avait mon amie d'aller, à trois heures du matin, dans un dortoir rempli de gens qu'elle ne connaissait pas ».
Selon Nina, son amie s'est précipitée vers une voiture de police et a crié : « Messieurs, combien ça coûte de faire baisser les ponts ? », puis elle a ouvert la porte de la voiture, s'est assise sur le siège arrière, et a répété plaintivement sa demande, expliquant qu'elle ne pouvait pas attendre et qu'elle avait un examen le lendemain. La voiture a tout de suite démarré et les policiers ont simplement dit : « Il faut le faire ! ».
« Nous nous sommes soudainement arrêtés. Cette situation terrifiante devenait incroyable. Depuis le quai, ils nous ont fait descendre sur une barge. Le timonier nous a littéralement attrapées par les jambes, et écoutait l'itinéraire à suivre qu'Olia lui indiquait. Nous avons navigué, sous la pluie et le vent, vers des rêves, des amis qui dormaient ou qui buvaient et le navire amarré à la forteresse Pierre et Paul... ».
>>> Le Saint-Pétersbourg français: quand la Neva prend un air de Seine
Alexandra admet qu'elle a quitté Moscou pour s'installer à Saint-Pétersbourg en partie pour le miracle des nuits blanches. « Je ne peux pas passer à côté des nuits blanches. Je les attends toute l'année. À Saint-Pétersbourg, on ne peut supporter l'obscurité de l'hiver et l'austérité des pluies d'automnes qu'en pensant à mai et à juin », raconte-t-elle.
Alexandra se souvient qu'une fois, après le travail, elle a décidé avec une collègue d'aller sur les quais pour discuter et boire du vin. Il leur semblait n'avoir discuté que pendant un court moment, mais leurs deux téléphones ont sonné quasiment au même moment, et leurs maris paniqués leur ont demandé où elles étaient. En fait, les filles n'avaient pas remarqué qu'il était déjà minuit, vu qu'il faisait encore jour.
Cependant, la majorité des habitants de la ville qui travaillent pensent que la romance des nuits blanches n'est destinée qu'aux étudiants et aux touristes. Alla, native de Saint-Pétersbourg, affectionne cette période, mais dit que maintenant elle se promène rarement la nuit, et que, depuis qu'elle est adulte, elle et ses amis ne sortent plus. « Mais avant, olala ! On se rassemblait avec les amis, avec nos guitares. Il fait chaud, vous êtes heureux, vous allez vous promener... À l'aube, les premiers piétons vont au travail encore à moitié endormis, et vous vous promenez tranquillement, fatigué mais heureux... ».
Dans cet autre article, nous vous présentons les lieux de Russie où les nuits polaires sont les plus longues, lorsque le Soleil ne se montre pas durant plusieurs dizaines de jour.
Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.
Abonnez-vous
gratuitement à notre newsletter!
Recevez le meilleur de nos publications directement dans votre messagerie.