Petite histoire imagée de la forteresse Pierre-et-Paul, cœur historique de Saint-Pétersbourg

Serguei Fomine/Global Look Press
Elle cache une histoire des plus incroyables: crypte impériale, prison pour révolutionnaires ou membres de la lignée Romanov, et même laboratoire scientifique secret durant l’ère soviétique.

Fondée le 27 mai 1703 sur l’île des Lièvres, à l’embouchure de la Neva, la forteresse Pierre-et-Paul est devenue le cœur de la nouvelle capitale impériale de Pierre le Grand. Le jour ayant marqué le début du chantier est d’ailleurs aujourd’hui la date d’anniversaire de Saint-Pétersbourg.

Selon la légende, cette île était autrefois peuplée d’un nombre considérable de lièvres et l’un d’eux aurait même sauté sur les pieds du tsar Pierre le Grand alors qu’il y débarquait de son bateau. Un monument à cet animal peut par conséquent être aperçu dans l’eau, près du pont Ioannovski, qui relie la forteresse au reste de la ville. On dit que la chance sourit à ceux qui parviennent à faire atterrir une pièce de monnaie dessus.

Pierre le Grand souhaitait démontrer que Saint-Pétersbourg était destinée à devenir la plus importante ville de Russie, grâce à une architecture qui éclipserait même Moscou. L’un de ses projets les plus ambitieux a alors été la cathédrale Pierre-et-Paul, dont la construction a débuté en 1712 au sein de la forteresse, et s’est achevée 21 ans plus tard.

D’une hauteur de 122,5 mètres, la cathédrale est devenue le plus haut bâtiment de Russie et a conservé ce titre jusqu’en 1952, lorsqu’a été érigé le gratte-ciel sur le quai Kotelnitcheskaïa, à Moscou (176 mètres). Elle est par ailleurs restée jusqu’en 2012 l’édifice le plus élevé de Saint-Pétersbourg, jusqu’à la construction du Lakhta Center (achevé en 2019 et mesurant 462 mètres) et demeure encore aujourd’hui le plus grand bâtiment orthodoxe du monde.

Durant deux siècles, la cathédrale a fait office de crypte impériale et abrite encore de nos jours les restes de la plupart des empereurs et impératrices de Russie, de Pierre le Grand à Nicolas II et sa famille.

Bien que toujours prête au combat, la forteresse n’a jamais pris part à une seule bataille. Elle a cependant été lourdement bombardée au cours de la Seconde Guerre mondiale, ce qui a causé d’importants dégâts à la cathédrale.

La forteresse Pierre-et-Paul a également été utilisée comme principale prison politique du pays. Parmi ses célèbres détenus ont notamment figuré Alexis, fils de Pierre le Grand, ainsi que des membres du Gouvernement provisoire russe, renversé par la Révolution bolchévique de 1917. Certains membres de la famille Romanov ont même été fusillés par des pelotons d’exécution dans sa cour.

En 1925, les bolcheviks ont souhaité détruire la forteresse pour construire sur l’île un stade destiné au club de football local, le Zénith. Heureusement, cette idée a été abandonnée.

Depuis les années 1920, la forteresse a opéré comme musée. Cela n’a cependant pas empêché deux institutions d’y poursuivre également leur activité : la Monnaie nationale ainsi que le Laboratoire top secret de dynamique des gaz, qui a grandement contribué au développement des technologies militaires et spatiales d’URSS. Si la Monnaie nationale subsiste encore aujourd’hui, ce n’est cependant pas le cas du laboratoire, qui a depuis longtemps fermé ses portes et été remplacé par le Musée de la cosmonautique et des technologies de fusées.

Autre part dans la forteresse, les touristes peuvent apercevoir l’un des plus étranges monuments de Saint-Pétersbourg : une statue de Pierre le Grand. Jusque-là rien d’anormal, si ce n’est les proportions surprenantes du personnage : un immense corps pour une minuscule tête. L’artiste a en réalité créé une reproduction exacte du visage du tsar en utilisant son masque mortuaire.

Enfin, chaque jour, à minuit, une pièce d’artillerie de la forteresse tire un coup à blanc afin d’annoncer l’heure. Seul un canon effectue ce tir, mais un autre de secours est toujours prêt en cas de problème. Les invités d’honneur de la ville peuvent d’ailleurs régulièrement prendre part à la cérémonie. En 2003, le prince Charles avait par exemple procédé en personne à ce tir.

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