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Communicateur de poche, 1998
De nos jours, discuter avec des amis sur pratiquement n'importe quel réseau social n'est pas un problème. Or, en 1998, une invention de David Yang, fondateur d'ABBYY, a pratiquement ouvert un nouveau monde. Il a inventé l'ordinateur de poche Cybiko, qui pouvait être utilisé pour jouer et chatter. Il possédait son propre système d'exploitation et ses propres applications, et ensemble, ces appareils pouvaient former un réseau dynamique. En quelques mois, 250 000 de ces gadgets ont été vendus aux États-Unis.
Identification des virus polymorphes, 1993
Un logiciel antivirus est présent sur presque tous les gadgets aujourd'hui. Cependant, au début des années 90, les logiciels malveillants constituaient une menace sérieuse pour les ordinateurs. En 1993, Igor Danilov, de l'association de recherche et de production Leninets, a créé Dr.Web, qui, pour la première fois, était capable non seulement de détecter mais aussi d'éliminer un virus polymorphe qui cryptait son code lorsqu'il infectait un fichier. En 1996, l'antivirus russe a détecté 100% de ces virus dans un test comparatif. Son analyseur heuristique, identifiant les programmes dangereux qui ne sont pas encore connus de l'antivirus, a détecté avec succès l’infection.
Jeu Tetris, 1984
En 1984, le programmeur Alexeï Pajitnov a essayé de porter un jeu de puzzle appelé « tetromino » sur ordinateur. Le puzzle a été amélioré et programmé pour l’appareil Electronica-60. Au début, Tetris avait l'air très primitif : les pièces étaient constituées de caractères de texte comme des parenthèses et des tirets. Un peu plus tard, un jeune programmeur, Vadim Guerassimov, a néanmoins réécrit le jeu pour les ordinateurs IBM sous la forme désormais familière. Tetris, qui circulait sur des disquettes, a fait fureur parmi les informaticiens d'URSS et a rapidement vu le jour. Lui et ses clones se retrouvent encore aujourd'hui dans tous les gadgets.
Traitement du glaucome, 1973
Une personne souffrant de glaucome présente une augmentation de la pression intraoculaire, ce qui entraîne une baisse de l'acuité visuelle. La perspective n'est pas bonne – la cécité. Une méthode innovante de traitement de ce problème a été inventée par l'ophtalmologue Sviatoslav Fiodorov. En 1973, il a réalisé une opération au cours de laquelle il a créé une voie d'écoulement du liquide intraoculaire. Après une sclérectomie profonde non pénétrante, la pression revient progressivement à la normale, et l'impact sur le nerf oculaire est réduit. La technique de Fiodorov est désormais utilisée dans le monde entier et est toujours considérée comme l'une des moins traumatisantes et des plus efficaces dans le traitement du glaucome.
Ordinateur personnel, 1968
En 1968, l'ingénieur Arseni Gorokhov a breveté un dispositif de programmation pour la réalisation de dessins techniques. Il contenait un clavier, une unité de système et un moniteur. Hélas, l'appareil n'a pas reçu l'attention qu'il méritait : à l'institut de recherche scientifique où Gorokhov travaillait, on lui a dit que sa conception était trop simple pour exister dans la réalité. L'auteur lui-même a déclaré qu'il avait néanmoins reçu le paiement pour son brevet – sous la forme d'une satisfaction et d'une prime de 50 roubles. Par la suite, cette « idée trop simple » est devenue monnaie courante plusieurs décennies plus tard, car presque tout le monde possède un ordinateur.
Hétérostructures semi-conductrices, 1968
Le rayonnement naturel est constitué de différentes ondes, chacune ayant sa propre fréquence et sa propre phase. Pour assurer son écoulement uniforme, des structures spéciales composées de plusieurs matériaux semi-conducteurs présentant des conductivités et des largeurs de bande interdites différentes ont été créées. Jores Alferov et son collègue américain Herbert Kroemer ont travaillé indépendamment sur leur création. En 1968, le scientifique soviétique a réussi à créer un laser à hétérostructure semi-conductrice pouvant fonctionner en continu à température ambiante. Ils ont tous deux remporté le prix Nobel de physique en 2000. Aujourd'hui, en parlant au téléphone ou en regardant un film sur un DVD, nous utilisons l'invention d'Alferov dans notre vie quotidienne.
Vaisseau spatial habité, 1961
Le premier vaisseau spatial habité a été le Vostok 1 de Gagarine, lancé en 1961. Selon le plan, le vol aurait dû être entièrement automatique. Cependant, le cosmonaute disposait d'instruments qui permettaient d'activer le contrôle manuel – après avoir ouvert une enveloppe contenant un code numérique. En fait, l'espace habité est encore un concept assez relatif. Contrairement aux pilotes « terriens », les cosmonautes, bien que surveillant le vol et l'état du vaisseau spatial, n'interviennent qu'en cas de nécessité, comme pour l'amarrage manuel, la correction d'orbite ou l'atterrissage.
Brise-glace à propulsion nucléaire, 1959
La maîtrise de l'énergie atomique dans les années 1950 a permis de créer un brise-glace capable de conduire des convois de navires le long de la route maritime du Nord pendant toute la saison de navigation, sans ravitaillement. Au moment de sa création, le brise-glace Lénine était le premier navire civil à propulsion nucléaire au monde. Il est entré en service en 1959 et, au cours des premières années, il a conduit plusieurs centaines de navires à travers la glace. Ce n'est qu'en 1989 que le Lénine a été ancré de façon permanente à Mourmansk.
Satellite, 1957
Le nom de code du premier satellite artificiel était PS-1, soit Prosteïchi Spoutnik (« Le plus simple Satellite ») 1. La sphère avec ses antennes, cependant, était un instrument scientifique à part entière. Il a étudié le passage des ondes radio à travers l'ionosphère, déterminé la densité de la haute atmosphère pendant le freinage, et testé les conditions de l'instrumentation en orbite et dans l'espace. Conçu par une équipe de scientifiques soviétiques (dirigée par Sergueï Korolev et Mikhaïl Tikhonravov) et mis en orbite le 4 octobre 1957, l'appareil a été pris dans son sens le plus simple : l'humanité avait enfin fait un pas dans l'espace.
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Nourriture spatiale, 1957
La première expérience avec la nourriture spatiale a été réalisée lors du vol du chien Laïka en 1957. Une alimentation automatique par voie humide lui a été fournie. Pendant les vols de Iouri Gagarine et Guerman Titov, les besoins alimentaires ont également été étudiés. Leurs repas étaient scellés dans des tubes et des sacs hermétiques. Les miettes et les gouttes volantes auraient pu être tout simplement dangereuses. Il s'est avéré que, même avec une consommation énergétique relativement faible en apesanteur, au moins 2 800 kilocalories par jour étaient nécessaires.
Internet, 1956
Dans la course à la technologie, l'URSS aurait pu dépasser les États-Unis il y a des décennies. Dix ans avant la première communication entre serveurs informatiques aux États-Unis, l'ingénieur militaire en cybernétique Anatoli Kitov a élaboré en 1959 un projet visant à créer un réseau unifié de centres informatiques. En fait, il proposait donc un modèle internet : des machines devaient gérer l'économie soviétique, sans aucune paperasse, à distance. Toutefois, cette idée et celle d'un réseau similaire proposée en 1962 par le cybernéticien Viktor Glouchkov n'ont pas été appréciées et le véritable Internet est arrivé dans la Russie post-soviétique depuis l'étranger.
Laser, 1954
Albert Einstein a prédit le principe du laser dès le début du XXe siècle. Cependant, il a d'abord été mis en œuvre par des scientifiques soviétiques. En 1939, le physicien Valentin Fabrikant a en effet suggéré qu'il était possible d'obtenir un rayonnement électromagnétique permanent et de créer un faisceau de lumière dirigé. Ses travaux ont été poursuivis par Alexandre Prokhorov et Nikolaï Bassov : ils ont réussi à créer le premier générateur d'ondes électromagnétiques permanentes au monde. Un faisceau régulier de molécules d'ammoniac a émergé lors de leur passage dans le faisceau. En 1964, les scientifiques soviétiques ont reçu le prix Nobel pour cette réalisation. Avec eux, le physicien américain Charles Townes, qui a mené des recherches indépendantes similaires, a également été lauréat.
Centrale atomique, 1954
Le fait que l'énergie de fission des atomes puisse être utilisée à des fins pacifiques a été reconnu lors du développement de la bombe atomique et de la production d'uranium enrichi. L'idée de l'académicien Piotr Kapitsa, suggérée pour la première fois en 1945, a été reprise par Igor Kourtchatov. La première centrale nucléaire d'Obninsk a ensuite été lancée en juin 1954. Le réacteur, alimenté en uranium enrichi, était équipé d’une turbine à vapeur et d’un générateur produisant 5 mégawatts d'électricité. Son principe de fonctionnement s'est avéré si efficace qu'il a ensuite été largement repris, avec des améliorations techniques, dans les centrales nucléaires ultérieures. La centrale d'Obninsk a fonctionné pendant 48 ans sans accident.
Déchiffrage de l'écriture maya, 1952
Iouri Knorozov, historien et linguiste, s'est intéressé à la langue maya et a décidé de la déchiffrer. La tâche semblait impossible : il n'y avait pas de textes traduits vers une autre langue, qui auraient pu l'aider à comprendre la signification des idéogrammes. À cette fin, Knorozov a utilisé un alphabet de 29 symboles, écrit au XVIe siècle par le moine Diego de Landa, et a constaté que chacun correspondait à une syllabe. Il a ainsi réussi à traduire les manuscrits qui avaient survécu. L'historien a présenté les premiers résultats en 1952. Plus tard, la méthode de Knorozov pour déchiffrer les anciens textes a permis de comprendre également d'autres systèmes d'écriture.
Ostéosynthèse par compression transosseuse, 1951
Les orthopédistes considèrent la méthode de Gavriil Ilizarov comme la « roue » qui a lancé le développement moderne de ce domaine de la médecine. En 1951, ce médecin de l'hôpital régional de Kourgan a proposé une méthode de jonction et d'allongement des os – une construction composée de plusieurs anneaux et tirants, qui était placée sur un membre, avant que des broches ne soient passées à travers dans des directions croisées. La première patiente a été capable de marcher en une semaine. Le dispositif d'Ilizarov permettait d'allonger les membres de la même manière : le tissu osseux se développait en écartant les anneaux. Cette méthode est également utilisée à l'étranger depuis les années 1980.
Machine de calcul numérique automatique, 1948
Le brevet pour la machine de calcul numérique automatique, accordé en décembre 1948 au membre correspondant de l'Académie des sciences Isaac Brouk et à l'ingénieur Bachir Rameïev, s'est avéré être l'un des événements les plus importants de l'ère informatique. L'invention des ingénieurs soviétiques utilisait le système binaire. Leur machine, presque simultanément avec l'EDSAC britannique, est devenue l'un des premiers ordinateurs modernes à stocker un programme dans sa mémoire. En 1952, le premier ordinateur soviétique a commencé à fonctionner – six mois avant l'EDVAC américain.
Verre à facettes, 1943
La production de verres à facettes soviétiques a commencé le 11 septembre 1943. L’on pense que Vera Moukhina, auteur de la statue L’Ouvrier et la Kolkhozienne, faisait partie du groupe de ses concepteurs. Les facettes donnaient au verre trempé une résistance supplémentaire et permettaient de les placer plus facilement au lave-vaisselle. Le nombre de facettes peut varier de 10 à 20. La variante « classique » est celle à 16 facettes. Il était par ailleurs facile de compter la capacité de remplissage – la partie avec des facettes pouvait accueillir 200 grammes de liquide, et si on en versait jusqu’au bord arrondi, l’on obtenait alors 250 grammes. Le verre à facettes est devenu l'un des exemples les plus réussis du design industriel soviétique.
Cœur artificiel, 1937
Remplacer le cœur par un dispositif artificiel était l'une des tâches les plus difficiles de la médecine. En 1937, alors qu'il était encore étudiant en troisième année, Vladimir Demikhov a créé le premier cœur artificiel au monde. Cette pompe compacte avec des valves et un moteur électrique permettait de maintenir la circulation sanguine. Il a réussi à préserver le chien testé en vie pendant plus de deux heures. Demikhov a publié la première monographie thématique au monde « Transplantation des organes vitaux en expérimentation ». Les appareils inventés par la suite permettent aux patients de vivre jusqu'à la transplantation d'un cœur de donneur.
Radiosonde, 1930
En janvier 1930, l'invention de Pavel Moltchanov, destinée à recueillir des données sur l'atmosphère, a été lancée pour la première fois. Un ballon rempli d'hydrogène transportait un appareil radio à ondes courtes. Ses signaux étaient transmis à des peignes dentés spéciaux munis de flèches. Dès qu'une flèche passait d'une dent à l'autre, le signal changeait. Au même moment, un modèle similaire a été inventé en France. Les radiosondes modernes peuvent atteindre des hauteurs allant jusqu'à 50km et transmettre des données sur la pression, l'humidité relative, la vitesse et la direction du vent. Ils n'aident pas seulement les météorologues, mais sont également utilisés dans l'aviation, l'énergie, l'agriculture et les systèmes de positionnement.
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Ioniseur d'air, 1927
En 1903, le physicien Alexeï Sokolov a suggéré que les ions affectent la santé humaine et que l'air saturé d'ions peut avoir un effet thérapeutique. De son côté, le biophysicien Alexandre Tchijevski a inventé une manière de « raviver » l'air en intérieur, réalisant ses premières expériences en 1927. Son émetteur d'ions négatifs ressemblait à un lustre en filet avec beaucoup d'aiguilles pointues, connecté au pôle négatif d'une source de haute tension. Lorsque le lustre était allumé, il libérait des électrons, qui se fixaient sur les molécules d'oxygène. De cette façon, l'air de la pièce devenait plus frais. De nos jours, les ionisateurs tiennent dans de petites boîtes.
Conservation du sang, 1926/1932
En 1865, le médecin Vassili Soutouguine a proposé que le sang pouvait être conservé en éliminant d'abord la protéine fibrine, ce qui l'empêcherait de coaguler. Cette idée a été développée au cours du XXe siècle. En 1926, l'Institut de transfusion sanguine a été créé à Moscou. Il s'occupait de l'approvisionnement en sang, de la création de sérum et des transfusions. En 1932, la première banque du sang au monde a ensuite ouvert ses portes à Saint-Pétersbourg, où l’on collectait le sang des donneurs et le stockait. C'est alors que les médecins Antonin Filatov et Nikolaï Kartachevski ont suggéré de diviser le sang conservé en plasma et en globules rouges, ce qui continue de sauver de nombreuses vies chaque jour.
Appareil de circulation sanguine artificielle, 1926
Un appareil qui remplit temporairement les fonctions des poumons et du cœur a été inventé en 1926 par les physiologistes Sergueï Brioukhonenko et Sergueï Tchetchouline. Dans les premiers modèles, le sang était pompé par deux pompes mécaniques avec des valves. Puis, en 1937, Vsevolod Iankovski a inventé l'oxygénateur, qui saturait le sang en oxygène et éliminait le dioxyde de carbone. Les dispositifs ont été combinés pour former un « cœur-poumon artificiel ». À la même époque, un dispositif similaire a été mis au point par le scientifique américain John Gibbon. Ainsi, les scientifiques soviétiques ont été les premiers à concevoir un tel dispositif et à suggérer son utilisation en chirurgie cardiaque, mais les États-Unis l'ont mis en pratique plusieurs années auparavant.
Thérémine, 1920
Le premier instrument de musique électrique a été développé par l'inventeur-physicien et musicien Lev Termen (Léon Thérémine) en 1920. En déplaçant les mains de l'artiste dans le champ électromagnétique créé par les deux antennes, la fréquence et le volume du son peuvent être modifiés. Le timbre du thérémine rappelle un peu celui d'une voix humaine douce. En ajustant les paramètres, on peut donner au son une variété de tonalités. Après les concerts de Termen à l’étranger dans les années 30, toute une école de l'art du thérémine s'est développée. Au cours de ces dernières décennies, l'instrument a connu une sorte de renaissance.
Figures de voltige, 1913
Les premières acrobaties aériennes ont été réalisées par Piotr Nesterov en 1913. Sur un avion Nieuport IV, il a effectué une « boucle de la mort » – un virage fermé dans un plan vertical. Cette figure doit son nom au fait que les tentatives de l'exécuter se terminaient souvent par le crash de l'avion et la mort du pilote. Les calculs de Nesterov se sont cependant avérés plus précis – le nom de « boucle de Nesterov » est alors apparu dans le langage courant.
Caoutchouc synthétique, 1910
La fièvre du caoutchouc de la fin du XIXe et du début du XXe siècle a incité les scientifiques à chercher un substitut au produit naturel. En 1900, le chimiste Sergueï Lebedev a pu obtenir de l'isoprène, l'une des bases de la production de caoutchouc artificiel, et en 1910, il l'a créé à partir de dérivés de l'alcool éthylique. Dans le même temps, Boris Byzov a développé la technologie de production de caoutchouc synthétique butadiène dans le laboratoire de l'usine Treougolnik (Triangle). La production industrielle de caoutchouc synthétique a commencé au milieu des années 1920 et, en 1932, la première usine au monde pour sa production est apparue à Iaroslavl. Aujourd'hui, ce matériau est utilisé pour la fabrication de pneus, de divers joints et de revêtements de sol.
Animation de marionnettes, 1906
L'animation de marionnettes est apparue grâce au... ballet. Le chorégraphe du théâtre Mariinski Alexandre Chiriaïev utilisait des marionnettes pour travailler sur des productions : il les fixait dans des poses de scène et les esquissait – les images étaient combinées en rubans de plusieurs mètres de long et l'image de la production du ballet apparaissait sur le papier. Ayant acheté une caméra portative en Europe, Chiriaïev a construit la maquette d'une scène de théâtre, où il a commencé à jouer des scènes de productions : sur le film, les personnages prenaient vie et se déplaçaient en de gracieux pas de ballet. C'est ainsi que le chorégraphe est devenu le créateur des premiers films de marionnettes. Aujourd'hui encore, les historiens de la danse les utilisent pour recréer les productions du théâtre Mariinski de l'époque.
Sismographe électromagnétique, 1906
Membre d’une commission spéciale sur l'étude de l'activité sismique, le prince Boris Golitsyne a mis au point en 1906 le premier sismographe convertissant les vibrations mécaniques en électricité. Un cadre métallique attaché à un pendule a été placé dans le champ d'un aimant permanent. Lors d'un tremblement de terre, les vibrations du cadre généraient un signal électrique qui était transmis à un galvanomètre par des fils. Ce dernier faisait à son tour vibrer une plume, qui dessinait le sismogramme sur un rouleau de papier. Même les tremblements de terre lointains pouvaient être enregistrés avec cet appareil. Les premiers sismographes numériques ne sont apparus que dans les années 1960.
Mousse anti-incendie, 1904
L’on pense que c’est Alexandre Loran qui a eu l'idée de maîtriser les feux de cette manière en regardant une chope de bière dont la mousse se déposait au fond. Cependant, il est plus probable qu'il ait eu l'idée d'une nouvelle façon d'éteindre les incendies en observant les conséquences des feux dans les champs pétrolifères de Bakou. En 1904, Loran a breveté un composé d'alcali et d'acide – bicarbonate de sodium et sulfate d'aluminium avec ajout de divers composés, dont la racine de réglisse. Ces ingrédients étaient combinés avec de l'eau dans un générateur et créaient une mousse. La solution, plus légère que le combustible, se répandait sans encombre dans le pétrole en feu, lui coupant littéralement l'oxygène.
Photographie en couleur, 1902
En 1902, le photographe Sergueï Prokoudine-Gorski s’est rendu en Allemagne pour étudier auprès d’Adolf Miethe. Cette formation s'est avérée utile : il a développé sa propre technique pour produire des diapositives en couleur. Pour ce faire, le photographe a utilisé une triple exposition : l'image était fixée sur la plaque à travers trois filtres : rouge, vert et bleu. Le résultat était une image étonnamment haute en couleur.
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Système Stanislavski, 1900-1910
La méthode de jeu d'acteur mise au point par le metteur en scène russe Constantin Stanislavski inspire depuis plus d'un siècle les acteurs du monde entier pour créer des images marquantes et mémorables, tant sur scène qu'à l'écran. Le système repose sur trois postulats : un acteur doit transmettre certaines émotions sans ambiguïté au public, avoir une expérience propre ou faire appel à la fantaisie, et vivre véritablement la situation dans laquelle se trouve le personnage. Depuis de nombreuses années, Anthony Hopkins, Daniel Day-Lewis et Joaquin Phoenix sont des adeptes du Système Stanislavski. Il a également servi de base à la méthode développée par Lee Strasberg, Sanford Meisner et Stella Adler aux États-Unis.
Télévision, 1899
En 1899, Constantin Perski a présenté à Saint-Pétersbourg un rapport sur l'électro-vision à longue distance. Quelques années plus tard, le physicien Boris Rozing a formulé le principe de la « vision à distance » par la transmission ligne par ligne d’images d'un appareil émetteur à un appareil récepteur à l'aide d'un tube à faisceau d'électrons – un kinéscope, qui convertissait les signaux électriques en lumière. Dès 1928, les scientifiques Boris Grabovski et Ivan Belianski ont ensuite transmis pour la première fois une image en mouvement. En 1931, presque simultanément, Semion Kataïev en URSS et Vladimir Zvorykine aux États-Unis ont demandé l'enregistrement d'un brevet pour un tube à faisceau d'électrons transmetteur qui reproduisait une image en couleur.
Radio, 1895
Au cours d'expériences sur la propagation de vibrations électriques dans l'atmosphère, le physicien Alexandre Popov a inventé un dispositif capable de recevoir des signaux électromagnétiques à distance. Il en fait la démonstration le 7 mai 1895 et a transmis un court message en code Morse. Popov pensait que son invention permettrait de capter les ondes électromagnétiques dans l'atmosphère, mais il a en fait créé le premier récepteur radio. Presque simultanément avec le scientifique russe, l'ingénieur Guglielmo Marconi a développé un dispositif similaire.
Appareil de cinéma, 1893
Le premier cinématographe professionnel serait basé sur la pince des frères Lumière, qui ont réalisé la célèbre Arrivée d'un train. Toutefois, deux ans avant son apparition, en 1893, le mécanicien Iossif Timtchenko avait inventé un mécanisme de saut à vis sans fin qui permet de changer les images par intermittence. Avec l'inventeur Moïsseï Freidenberg, ils ont mis au point un kinétoscope, qui utilisait ce dispositif, filmant sur une plaque photographique en forme de disque. Ils ont de cette façon réussi à réaliser deux courts métrages à l'hippodrome d'Odessa, que l’on a appelés « photographies vivantes mises en mouvement par une machine électrique ».
Premier virus, 1892
Le botaniste Dmitri Ivanovski, qui a étudié en 1892 la maladie de la mosaïque du tabac, a soupçonné que les coupables étaient des bactéries et a décidé de les isoler par filtration. Cependant, il a découvert que même après avoir traversé un filtre en porcelaine finement poreux, l'extrait de feuille de tabac restait contagieux. Ivanovski a appelé ces mini-microbes des particules contagieuses vivantes ; en d'autres termes, il a découvert le tout premier virus. Presque au même moment, le microbiologiste néerlandais Martin Willem Beyerink est arrivé aux mêmes conclusions, qualifiant les nouveaux micro-organismes de virus. Aujourd'hui, la détection de micro-organismes nuisibles peut aider à prévenir des maladies mortelles.
Bus électrique, 1889
En 1889, Hippolyte Romanov, l'inventeur de la première voiture électrique russe, a conçu un omnibus électrique. Il pouvait accueillir 15 personnes, développait une vitesse maximale de 11 kilomètres par heure et une autonomie de 60 à 70 kilomètres. La ville de Gatchina a même organisé des essais et a projeté d’en mettre en circulation. La Douma de Saint-Pétersbourg a donné son accord, mais Romanov n'a pas réussi à trouver de financement. Les premiers bus électriques ne sont donc jamais entrés en production. En 1906, c’est finalement en Angleterre qu’est apparue la première ligne de bus électrique.
Cellule photovoltaïque, 1888
Dans de nombreux hôtels ou centres commerciaux, les portes s'ouvrent comme par elles-mêmes. Cela se produit par le déclenchement d’une cellule photovoltaïque. Alexandre Stoletov a démontré l'effet de la lumière sur l'électricité en 1888. Dans une bonbonne de verre remplie de gaz, il a placé deux électrodes – dans la lumière, suite à l'interaction des électrons de la cathode avec les atomes de gaz, un courant est apparu, dont la force a augmenté. Stoletov a formulé trois lois de l'effet photoélectrique et, en 1905, Albert Einstein a élaboré une théorie les expliquant. Aujourd'hui, les cellules photovoltaïques sont également utilisées dans les panneaux solaires et les systèmes domestiques intelligents.
Appareil photo aérien, 1886
L’appareil photo de Viatcheslav Sreznevski a été le premier à être spécialement adapté à la photographie aérienne. Il était monté sur des supports avec l'objectif tourné vers le bas. Pour prendre une photo, il fallait insérer une plaque dans un couvercle étanche à la lumière dans une fente, d'où elle sortait à l'intérieur de l'appareil. Les premières photos ont été prises avec en 1886. Aujourd'hui, la photographie aérienne est réalisée par des véhicules aériens sans pilote.
Immunité cellulaire, 1883
En 1909, deux scientifiques, le Russe Ilia Metchnikov et l'Allemand Paul Ehrlich, ont reçu le prix Nobel de physiologie et de médecine. Tous deux ont fait des découvertes cruciales dans le domaine de l'immunologie. Ehrlich a découvert les anticorps – des cellules qui se forment dans le sérum sanguin en réponse à des substances agressives. Metchnikov a pour sa part identifié les cellules phagocytaires qui engloutissent les particules biologiques étrangères. C'est ainsi que le système immunitaire humain protège l'organisme contre toutes sortes d'agents pathogènes. Il a appelé sa découverte la phagocytose. Metchnikov a présenté sa théorie en 1883. Il pensait que la maladie n'était rien d'autre qu'une confrontation entre les microbes extérieurs et les phagocytes de l'organisme qui se dressaient pour le défendre. La découverte de la phagocytose a en fait expliqué comment les maladies d'immunodéficience apparaissent.
Centrifugeuse, 1879
Passionné par la conquête de l'espace, Constantin Tsiolkovski a commencé à développer des machines capables de voyager vers des étoiles lointaines. Le scientifique pensait qu'il était possible de soulever une machine volante dans les airs à l'aide de la force centrifuge. Il a par conséquent conçu la première machine centrifuge du monde (qui est devenue le prototype de la centrifugeuse) : au cours d'expériences, il y a mis des poussins et même des cafards et a augmenté leur poids de plusieurs fois, étudiant comment les organismes vivants sont affectés par une surcharge considérable. Ainsi, il a prévu qu'en volant dans l'espace, pendant le lancement et l'atterrissage, un homme devrait supporter une augmentation significative de la gravité.
Tramway électrique, 1874
Bien que le tramway sur roues ait été produit massivement en Allemagne, la firme Siemens a été pour cette invention de loin devancée par l'artilleur-électricien russe Fiodor Pirotski. Il a commencé à expérimenter la conversion d'un wagon hippomobile à la traction électrique en 1874 à Saint-Pétersbourg, et l’an suivant, il a posé la première ligne de tramway électrique, longue d'un peu plus d'un kilomètre. La traction était transmise le long des rails par les roues du wagon à un moteur électrique, qui renvoyait la puissance aux roues. Le nouveau mode de transport a fait beaucoup de bruit mais il est resté avant tout une sorte d’attraction pour le public.
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Lampe à incandescence, 1874
En 1874, Alexandre Lodyguine a obtenu un brevet pour une lampe à tige de carbone et, plus tard, à filament de carbone. Après de nombreuses années d'expériences, il a créé un prototype qui est resté jusqu'à ce jour : une lampe avec filament de tungstène. À la même époque, Pavel Iablotchkov a mis au point sa propre « bougie Iablotchkov », dans laquelle la lumière était créée par un arc électrique entre deux tiges isolées. Son invention brillait davantage, mais elle était plus chaude et nécessitait plus d'espace. Toutefois, après la production à moindre coût de lampes à filament métallique au début du XXe siècle, l'invention de Lodyguine a pris le dessus pour longtemps.
Tableau périodique des éléments, 1869
Au moment de l'apparition du tableau périodique des éléments chimiques, 63 éléments étaient connus. Le scientifique Dmitri Mendeleïev, notant leurs noms et leurs propriétés sur des cartes, a comparé des rangées d'éléments similaires et, au début de 1869, a calculé un système unique. Sur cette base, il a découvert la loi périodique fondamentale : la découverte des éléments dans la relation périodique à leur poids atomique. Grâce à ce système, l'existence d'éléments chimiques inconnus de la science a également été prédite, avant qu’ils ne soient insérés dans le tableau.
Chauffage par radiateur, 1855
Où les radiateurs auraient-ils pu apparaître sinon en Russie, avec ses hivers glacials ? En 1855, Franz San Galli, propriétaire d'usines produisant des équipements de chauffage et d'approvisionnement en eau, a inventé la « boîte chaude ». Les premiers chauffages étaient constitués de tuyaux épais avec des disques verticaux sur plusieurs niveaux – une sorte d'« accordéon » de chauffage. L'invention de San Galli a été un succès. L'idée a rapidement été reprise par d'autres pays et, aujourd'hui, les radiateurs chauffent presque tous les foyers.
Appareil stéréoscopique, 1852
L'artiste Ivan Alexandrovski était un photographe passionné. Après avoir visité l'Europe, il s’est lancé dans la fabrication de daguerréotypes, a ouvert son propre atelier et est même devenu photographe de la cour. En 1852, il a inventé son propre appareil – afin de prendre des images tridimensionnelles – et a rapidement montré au public les images stéréo. L'appareil photo était essentiellement une boîte dans une boîte : une lentille en verre dépoli, qui assurait la netteté, ainsi qu’une cassette avec une plaque étaient insérées dans la boîte intérieure. La photographie était alors réalisée simultanément à travers deux objectifs, ce qui donnait lieu à des images photographiques couplées.
Moteur électrique, 1834
En novembre 1834, l'Académie des sciences de Paris a reçu un communiqué du physicien et inventeur Boris Jacobi (Moritz von Jacobi). Le scientifique y décrivait le principe de l'action rotative continue d'un moteur électrique. Le dispositif se composait de deux disques avec des tiges de fer et d'un commutateur galvanique alimenté par une batterie. L'« arrière-grand-père » du moteur électrique moderne à courant continu soulevait 4-5kg par seconde sur 30cm, générant une puissance d'environ 15W. Le dispositif de Jacobi est devenu l'ancêtre des appareils modernes : on trouve des moteurs électriques dans presque tous les appareils domestiques, des réfrigérateurs aux ventilateurs.
Sous-marin entièrement métallique, 1834
Des expériences avec des sous-marins ont été menées dans différents pays, littéralement dès qu'il a été possible d'obtenir au moins une étanchéité relative de la coque et de penser à un système de plongée. En 1834, l'ingénieur Karl Schilder a construit le premier sous-marin entièrement métallique, qui permettait à l'équipage de se déplacer à une profondeur de 10 mètres pendant plusieurs heures. En 1865, le sous-marin d'Ivan Alexandrovski est devenu le premier sous-marin à propulsion mécanique en Russie. Les sous-marins de Stepan Djevetski, bien que de taille assez modeste, sont quant à eux devenus les premiers sous-marins de série de la flotte russe, en 1881.
Télégraphe électromagnétique, 1832
Le premier télégraphe électromagnétique a été créé par le scientifique et diplomate Pavel Schilling en 1832. La technologie était basée sur l'effet de déviation d'un pointeur magnétique en réponse à un champ électromagnétique. Schilling a également développé un code dans lequel chaque lettre de l'alphabet correspondait à une combinaison de symboles marqués par des cercles noirs et blancs sur la machine télégraphique. La première ligne a été posée au palais d'Hiver entre la chancellerie de Nicolas Ier et les bureaux du gouvernement. Les idées de Schilling ont ensuite été reprises par l'inventeur Boris Jacobi : il a mis au point une machine à écrire et une machine télégraphique typographique.
Monorail, 1820
Le village de Miatchkovo, près de Moscou, est considéré comme le berceau du monorail. Un ingénieur local, Ivan Elmanov, a inventé la « route sur poteaux » : un chariot se déplaçait sur des planches en fonte posées sur des poteaux – il était tiré par des chevaux se déplaçant au sol. L'inventeur promettait que quatre chevaux pourraient transporter plus de 26 tonnes de marchandises en une journée. Un an plus tard, en 1821, un dispositif similaire a été breveté en Grande-Bretagne par Henry Palmer et, en 1887, un monorail a été mis en service aux États-Unis.
Plâtre chirurgical, 1811
Dans les temps anciens, l'argile était utilisée pour lier les os brisés. En 1811, le chirurgien russe Karl Guibental a proposé de fixer les membres à l'aide d'un plâtre en frottant un mélange sec sur du tissu, puis en l'humidifiant avec de l'eau. L'idée lui est venue grâce à sa passion pour la sculpture. En 1843, le médecin Vassili Bassov a ensuite placé un bras cassé dans une boîte en albâtre, qui était suspendue au plafond. Néanmoins, la méthode la plus efficace a été celle de Nikolaï Pirogov : il a été le premier, en 1852, à proposer de mettre des bandages imprégnés d'une solution de plâtre, et a ainsi épargné à de nombreux patients une mauvaise guérison, mais aussi une amputation. Les plâtres chirurgicaux restent le moyen le plus courant de traiter les fractures.
Paratonnerre, 1725
Le paratonnerre aurait été inventé en 1752 par Benjamin Franklin, qui a élaboré un dispositif composé d'un fil et d'une tige métallique, dont une partie était plongée dans la terre tandis que l'autre s’élevait à quelques mètres au-dessus de la maison. Un an plus tard, en Russie, les premiers paratonnerres ont été créés par Mikhaïl Lomonosov. Cependant, il existe une nuance : dès 1725, un paratonnerre est apparu sur la tour familiale du domaine Demidov à Neviansk. Elle a été construite sur l'ordre d'Akinfi Demidov, un orfèvre : soit les ouvriers ont pris l'initiative, soit il l'a lui-même ordonné, mais on sait qu'une flèche métallique avec une girouette a été installée sur le toit, fixée à des poutres elles aussi métalliques. Or, ces dernières s’avéraient justement connectées à des tiges de cadre allant dans le sol.
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