Dialogue de Trianon: des projets russo-français pour sauver notre planète

Alexander Kislov
Plateforme russo-française d'interaction entre les sociétés civiles créée à l'initiative des présidents des deux pays, le Dialogue de Trianon a consacré l'année écoulée aux problèmes environnementaux et restera principalement focalisé sur ce sujet en 2021. D'une exposition en ligne aux projections de films, tour d'horizon des projets les plus intéressants qui ont permis à la Russie et à la France d'échanger leur expérience pour sauver notre planète.

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1. Exposition en ligne « Écologie et nouvelles fonctionnalités. L’évolution des relations entre l’homme et la nature » 

Partenaires du Dialogue de Trianon : World Wildlife Fund (WWF) Russie, RDI Creative, SmartArt, Université Sorbonne

Imaginez que quelqu'un ait sculpté le paysage de notre planète sur une plaque de bois, de sorte que les réservoirs géants destinés à stocker les déchets qui ne seraient pas visibles du sol flottent devant vos yeux, comme s'ils étaient filmés depuis un satellite.

Ou, par exemple, que vous vous trouviez dans un jardin cybernétique, dont la flore pousse avec des éléments semi-humanoïdes, démontrant au spectateur comment les nouvelles technologies peuvent provoquer des mutations dans la nature.

Ou encore que vous vous retrouviez impliqué dans la recherche acoustique, écoutant les « sons des entrailles » qui se produisent lors de forages dans le puits le plus profond du monde - plus de détails à ce sujet dans notre article

En 2020, dans un contexte de pandémie, le Dialogue de Trianon et WWF Russie ont créé une exposition en ligne, dont la particularité est de déplacer l’accent inhérent à de nombreux projets d'art environnemental des problèmes mondiaux vers les problèmes locaux. C'est-à-dire qu’elle raconte des histoires vraies, liées à des territoires spécifiques. L'exposition a été créée en soutien du projet WWF Russie « People for nature » (Des gens pour la nature), qui a été inclus dans le top 10 des projets du Forum de Paris sur la paix 2020. 

« La tâche n'était pas tant de créer un récit complexe que d'illustrer le principe "penser globalement, agir localement", qui est l'une des maximes des militants écologistes, commente Viсtoria Kondrachova, curatrice de l'exposition, historienne de l'art et directrice de l'Aksenov Family Foundation. La prise de conscience concernant notre contribution personnelle à tout niveau est la principale émotion que nous voulions évoquer ». 

Huit artistes russes et cinq français participent à l'exposition. Au départ, il était prévu qu'il y aurait un nombre égal d'artistes français et russes, mais un léger déséquilibre des côtés est dû précisément au fait que tous ses sujets clés ont été suggérés par les représentants russes de WWF Russie sur la base d’un agenda réel.  Lors de la sélection des œuvres, l'accent a été mis sur celles qui touchent le plus vivement à ces problèmes environnementaux pressants. La plupart des projets ont été affinés ou adaptés uniquement d'un point de vue technique. Par exemple, Mathilde Lavenne a réalisé un essai vidéo pour l'exposition à partir d’un film de recherche long format dont elle est l’auteur.

« Difficile de dire quel projet m'a le plus impressionnée, déclare Viсtoria Kondrachova, partageant ses impressions personnelles. Mais le projet documentaire d'Etienne de France sur les conséquences de nos projections imaginaires sur l'environnement décrit de manière particulièrement précise mon attitude face au thème de l'activisme environnemental ». « Nous regardons, lisons et aimons tous les informations sur la consommation raisonnable, mais en fait, nous ne pensons même pas à la quantité d'électricité consommée, créant ainsi pour nous-mêmes l'illusion d'une existence écologique », explique-t-elle.

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Lors de la préparation de l'exposition, les organisateurs ont rencontré un constat intéressant. Il s'est avéré que les artistes qui ne sont pas impliqués dans des pratiques environnementales spécifiques décrivent aussi précisément que possible les problèmes réels des militants écologistes en langage visuel. « Les artistes sont les plus sensibles aux changements du monde, et face à une autre "‎preuve"‎ de cela, il est difficile de ne pas admirer le potentiel de communication de l'art contemporain », déclare Victoria.

L'exposition peut être consultée sur le site de l'exposition jusqu'à l'été 2021.

2. Série de réunions « Le futur de l'Arctique, les efforts conjoints pour sauvegarder les écosystèmes arctiques »

Partenaires du Dialogue de Trianon : l’association « GLOBUS, géographie et histoire franco-russe » et le Centre de Russie pour la science et la culture à Paris

De nombreux scientifiques russes et activistes des organisations à but non lucratif qui ont à cœur l’avenir de ce territoire travaillent dans l'Arctique. Toutes ces personnes ont quelque chose à dire sur leurs projets. Grâce aux réunions en ligne avec des experts russes, qui ont débuté en 2020 avec le soutien du Dialogue de Trianon et de ses partenaires, tout le monde pourra désormais découvrir comment vit l'Arctique russe.

Il est généralement admis que l'Arctique est le territoire du globe situé au-delà du cercle polaire arctique – en-dessous se trouvent la toundra et le pergélisol, et au-dessus - la toundra forestière. Cependant, au sens administratif, pour la Russie, cet espace est beaucoup plus large : il dépasse le cercle polaire arctique, et toutes ses terres sont appelées « Grand Nord ». Ici, l'État crée des conditions spéciales pour la vie et le travail des gens. Bien que le Grand Nord occupe environ 70% du pays, toutes les villes russes d'un million d’habitants et plus sont situées en dehors de ses frontières, et 8% de la population seulement vit dans le Nord lui-même. De plus, l'importance de ce territoire pour le développement du pays ne saurait être surestimée. Près de 10% du PIB est concentré dans l'Arctique et 80% du gaz naturel de la Russie est extrait dans le territoire des Iamalo-Nenets, soit un cinquième de la production mondiale. C'est là que se croisent les intérêts de la Russie et de la France, puissance non-arctique, dont des entreprises comme Total, Engie, Areva, FROM Nord et d'autres sont présentes dans ce territoire.

« Le projet a été conçu comme une réponse à la demande de la société française de savoir plus sur le changement climatique, et aussi dans le but de montrer qu'en Russie, ce sujet est rigoureusement étudié et depuis très longtemps, que l’on est pleinement conscients des conséquences de ces changements et que l’on prend des mesures concrètes », explique Marina Ignatieva, représentante du Centre de Russie pour la science et la culture à Paris.

Cette année, deux réunions de ce type ont eu lieu, la première - avec la participation des militants de l'organisation environnementale russe « Arctique vert », Evgueni Rojkovski et Gueorgui Andreïev. Ils se chargent de nettoyer les territoires arctiques des déchets anthropogènes laissés après l'effondrement de l'URSS. Chaque expédition des volontaires d’ « Arctique vert » est non seulement un travail acharné, mais aussi une véritable aventure. Sauver un ourson polaire ou retrouver les restes du navire ayant coulé pendant la Seconde Guerre mondiale font partie de l’aventure. Une réussite très importante des volontaires de l'organisation est sans doute l'implication de la population locale dans leur travail. « Lorsque vous vous approchez d’une structure métallique pour la première fois et que vous voyez qu'elle est beaucoup plus grande que vous, il est facile de perdre confiance en vos capacités. Si vous vivez sur place pendant 30 ans, vous pensez qu'il est impossible de l'enlever. Le travail d'équipe est nécessaire pour faire avancer les choses », déclare Evgueni. 

La deuxième réunion, tout aussi époustouflante, avec les fondateurs du « Parc du Pléistocène », les scientifiques russes Sergueï et Nikita Zimov. L’expert mondialement reconnu du pergélisol, Sergueï Zimov étudie les sols gelés depuis les années 1980. Le danger mortel lié à sa fonte est que ce processus libère une énorme quantité de dioxyde de carbone ou même de méthane. « Auparavant, pour mesurer la fonte des sols en été, j'utilisais une sonde d’un mètre, mais maintenant j'ai besoin d'instruments de 3,5 mètres et même de 4 mètres de long », a déclaré Sergueï lors de son discours. Aujourd'hui, son fils, Nikita, réalise le rêve de son père : recréer en Iakoutie l’écosystème où vivaient les mammouths, ce qui aidera à lutter contre le changement climatique. Pour ce faire, sur une superficie de 144 km2, les scientifiques créent un parc étonnant, où les animaux piétinent la neige et contribuent ainsi à un renforcement du gel du sol en hiver. La température hivernale moyenne des sols dans la zone de ce projet pilote a déjà baissé de 2 à 3 degrés par rapport aux régions environnantes. Vous pouvez en savoir plus sur les activités des Zimov dans notre article

Le projet « Le futur de l'Arctique » a déjà reçu de nombreux échos positifs en France. « Merci pour cette excellente opportunité de communiquer directement avec les militants des organisations non gouvernementales russes travaillant dans les régions arctiques. C'était très impressionnant de voir qu'il y a des gens au niveau local qui tentent d'organiser des activités pour nettoyer la zone des ordures, pour résoudre d'autres problèmes environnementaux », écrit un sociologue du CNRS. « Moi aussi je veux partir dans l’Arctique ! Ils ont dit que les femmes pouvaient être recrutée pour certains programmes de bénévolat ! » ; « Vraiment très inspirant ! Je veux y aller aussi », commentent d'autres.

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La partie russe ne cesse de se réjouir des résultats obtenus. « Je pense que le succès du projet réside dans le fait que des personnes passionnées et talentueuses, qui aiment la nature et leur pays, ont partagé les connaissances avec nous, déclare Marina Ignatieva. L'année prochaine, nous espérons le soutien du Dialogue de Trianon pour organiser les rencontres en présentiel en France - il est important d'intensifier le dialogue direct entre spécialistes et bénévoles, présenter mieux les initiatives intéressantes aux étudiants, aux thésards et aux chercheurs français et russes ».

3. Dialogue des jeunes sur le climat

Partenaires du Dialogue de Trianon : association Youth and Environment Europe, Ambassade de France en Russie, Université d'État russe d'hydrométéorologie (RSHU), École normale supérieure

La jeunesse d'aujourd'hui sera probablement l'une des premières générations à faire face aux graves conséquences du changement climatique. Afin d'entendre sa voix, le Dialogue de Trianon et ses partenaires ont décidé d'organiser des rencontres en ligne pour les jeunes de Russie et de France, au cours desquelles il sera possible de discuter des problèmes environnementaux de notre temps et d'échanger des expériences pour les résoudre. Le point fort de ce projet est que toutes les propositions de la jeunesse ont été enregistrées dans des documents qui seront présentés aux politiciens et scientifiques des deux pays et à l’ONU.

Cette série d'événements ouverts, très appréciés du public, a finalement réuni 50 personnes de deux pays soucieux du développement durable de notre planète. Ainsi, par exemple, lors d'une des réunions, les participants ont pris en compte le sort des territoires arctiques, qui sont en grand danger en raison de la fonte des glaces et du pergélisol et de la pollution. « Pour baisser les risques, l'enjeu c'est de maintenir et de développer les collaborations coûte que coûte », explique le jeune scientifique français et expert de la Commission européenne Mikaa Mered. Le rapport de Monsieur Mered était consacré aux problèmes d'utilisation de l'hydrogène dans l'Arctique et à la coopération russo-française dans ce sens. Énergique et charismatique, dès les premiers mots, il a inspiré le public avec son enthousiasme.

Le discours de Monsieur Mered pourrait choquer un auditeur non informé. Ainsi, selon lui, même si l'humanité fait les efforts nécessaires pour lutter contre le changement climatique, la température de la planète augmentera de 2,2 degrés d'ici 2100. Dans le même temps, réduire la température d'au moins 0,10 degré ne sera pas une tâche facile. Mais vaut-il la peine d’échafauder des plans pour lutter pour l'avenir de l'humanité sur la base de prévisions à court terme? « Je vous propose de ne pas vous arrêter quand vous réfléchissez au réchauffement climatique à l'année 2100, parce que c'est la limite temporelle », a insisté le scientifique.

Monsieur Mered a déclaré qu'il voyait une réponse aux défis du réchauffement climatique dans l'utilisation généralisée de l'hydrogène en tant que carburant. Et ici, il s'est tourné vers l'expérience de la Russie, qui travaille dans ce domaine depuis plus de 50 ans. « Les gens ne savent pas que la Russie a été le premier pays à créer un forum économique sur l'hydrogène et une association nationale de l'hydrogène en 2000. De plus, Rosatom avait lancé un programme de recherche et de développement sur l'hydrogène atomique dès les années 70  », a expliqué le Français. Il a également évoqué le projet international unique Snowflake, dans le cadre duquel une station de recherche qui fonctionnera uniquement à l'hydrogène « vert » sera construite dans l'Arctique russe.

Bien que la France soit un pays non arctique, elle est également affectée par le changement climatique dans l'Arctique. Et ce n'est pas seulement lié au réchauffement des températures sur la planète, mais aussi au fait que des entreprises françaises comme Total opèrent dans la région. Mikaa a dit voir de grandes perspectives dans la coopération entre la France et la Russie dans le développement de l'hydrogène énergie. « Les deux pays sont assez complémentaires parce qu'aujourd'hui la Russie part sur de l’hydrogène jaune à partir du nucléaire et sur de l’hydrogène bleu qui est fait à partir du gaz naturel qui est décarboné, et la stratégie hydrogène française présentée par le gouvernement au mois du septembre en 2020 est axée sur l’hydrogène vert à partir de [sources] renouvelables », a-t-il déclaré.

Bien sûr, Monsieur Mered n'était pas le seul orateur intéressant du Dialogue jeunesse sur le climat. Les auditeurs ont appris les bases de la doctrine climatique de la Russie et l'impact des conséquences indirectes du réchauffement climatique sur les activités dans l'Arctique auprès de Sergueï Smychliaïev, professeur au Département de prévisions météorologiques de l'Université d'État russe d'hydrométéorologie (RSHU). De plus, vous pouvez trouver des images de l'expédition TransArktika 2019, dans laquelle des étudiants russes partent pour un voyage de quatre mois sous de hautes latitudes à bord des navires RosHydroMetro, afin d'enregistrer, avec des scientifiques, l'état de l'environnement de ces territoires dans un contexte de climat changeant. Une histoire à la première personne vous attend, car la conférencière, Margarita Oussatcheva, a elle-même participé à l'étude des territoires arctiques. Tout aussi intéressante a été la rencontre avec les défenseurs de l'environnement français Felix Feider et Sébastien Willemart, au cours de laquelle on a discuté des problèmes de préservation de la biodiversité. 

Les jeunes de Russie et de France, qui ont dû travailler côte à côte pour prendre des décisions importantes pour l'avenir de notre planète, ont été inspirés par les résultats du Dialogue sur le climat. Et il ne fait aucun doute que si ce projet est utile pour les participants eux-mêmes, il donne une bonne impulsion pour la coopération franco-russe entre les jeunes dans le domaine de l'écologie. Se poursuivant, il inclura encore une série de rencontres ainsi qu'un éco-hackathon, ce qui ne manquera pas d'ouvrir de nouvelles perspectives bilatérales.

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4. Festivals du film vert en Russie et en France

Partenaires du Dialogue de Trianon : Association artistique CoolConnections, Institut français de Russie

Fait étonnant, ce projet d'échange de documentaires environnementaux est le résultat presque accidentel d'une réunion de travail entre des représentants de CoolConnections et de l'Institut français en Russie. « Des collègues nous ont dit que l'Institut français de Paris et La Fabrique organisaient chaque année des projections de documentaires verts baptisées Ciné-Jardins. Elles ont lieu à l'extérieur, dans les jardins et les parcs de la ville où la communauté locale est à l'aise. Nous avons pensé que ce serait formidable d'amener cette idée dans notre pays », déclare Natalia Dorochina, directrice du développement de l'association artistique CoolConnections.

Les organisateurs côté russe ont immédiatement renoncé à organiser le festival à Moscou, où se déroule généralement la part du lion de tous les événements culturels, décidant de concentrer leur attention sur les régions. En conséquence, les projections de films français ont eu lieu dans quatre villes du pays - Kazan, Krasnodar, Novossibirsk et Saint-Pétersbourg.

Pour rester fidèles à l'esprit de Ciné-Jardins, la partie russe a décidé de quitter les cinémas pour des points d'attraction locaux - des lieux qui n'ont pas d'équipement professionnel, mais où les gens se rassemblent pour parler, manger et travailler. Et à cet égard, malheureusement, la situation épidémiologique complexe qui règne dans le monde a quelque peu chamboulé leur projet. « Nous avons été impactés par les restrictions et parfois ne savions pas jusqu'au dernier moment si l'événement aurait lieu, nous avons dû passer d'une scène à l'autre, et avons également dû annuler la visite croisée de réalisateurs russes et français - ils devaient se produire devant le public lors des projections », partage avec Russia Beyond Natalia.

Malgré le format « français » du projet, CoolConnections a réussi à apporter une saveur « russe » à certains spectacles. Par exemple, après avoir regardé le film Le vin se lève, le spectateur était généralement invité à déguster du vin bio français. Cependant, pendant le festival de Krasnodar, les organisateurs ont opté pour du vin de production nationale. « Il y avait dans la ville des vignerons qui avaient récemment commencé à travailler avec du vin biologique, et il était important à nos yeux que la communauté locale goûte leur produit », confie Dorochina.

Selon Natalia, les Russes s'intéressent de plus en plus à un mode de vie écologique aujourd'hui. « Si il y a environ cinq ans, personne ne parlait de tri des déchets, maintenant ce sujet est activement débattu, c'est intéressant pour la société, les gens ont commencé à réfléchir à leur façon de consommer, et veulent le faire de manière écologique, explique l'experte. Quand ils ont vu dans l'annonce qu'il y aurait des contenus qui pourraient les informer à ce sujet, qu'il serait possible de parler aux gens qui le pratiquent, ils sont venus aux projections sans hésitation ».

En sélectionnant des films russes destinés à être projetés dans différents quartiers de Paris, les organisateurs ont dû travailler dur. « La Russie n'a pas encore une tradition établie de films documentaires environnementaux, donc le processus de sélection n'a pas été facile, nous avons étudié les programmes des festivals tels que EcoCup russe et ArtDocfest pendant longtemps, et avons également suivi les dernières nouvelles », commente Ioulia Kouzichtchina, chef de projet de CoolConnections, responsable de la communication avec la partie française.

Et pourtant, le cinéma vert de Russie existe, ce qui est confirmé par l'événement miroir qui a eu lieu en France. Dans le cadre des Ciné-Jardins de Paris en 2020, deux films réalisés par Alexeï Vakhrouchev ont été projetés - le Livre de la Toundra et le Livre de la Mer. Il s'agit d'un film sur les peuples autochtones de Tchoukotka, qui vivent de la chasse à la baleine. « Pour Alexeï, qui est né dans la péninsule, il était important que ses films soient d'abord projetés dans sa terre natale, où le tournage a eu lieu et où il n'y a pas de salles de cinéma. Donc ce film ne porte pas seulement sur l'environnement, mais aussi sur l'unification des communautés locales, lorsque les gens voient un film sur eux-mêmes », commente Ioulia.

5. Festival Science verte 

Partenaires du Dialogue de Trianon : Pint of Science Russie et France

Tout le monde comprend que la science est vouée à jouer un rôle décisif dans la sauvegarde de l'écologie de notre planète. Cependant, tout le monde ne réalise pas à quel point il est important pour cela de vulgariser les connaissances scientifiques. En décembre 2020, avec le soutien du Dialogue de Trianon, un projet conjoint spécial de Pint of Science Russie-France appelé Science verte a été lancé.

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Pint of Science possède une solide expérience dans l'organisation de tels événements. Depuis plus de 10 ans, ce festival international est l'occasion pour le grand public de rencontrer des scientifiques dans une ambiance décontractée - par exemple, dans un bar, autour d'un verre de bière – et d'échanger sans tabou sur toutes les questions d'intérêt. Le projet Science verte s'inscrit parfaitement dans ce concept, et ne diffère que par le fait que ses conférences se sont déroulées en ligne et que des scientifiques de deux pays se sont concentrés sur les problèmes du changement climatique et de la conservation de la biodiversité.

Vous avez probablement entendu parler de la « prison aux baleines », une prison flottante de l’Extrême-Orient russe où des orques et des bélugas étaient détenus dans des conditions terribles, après avoir été capturés illégalement dans la mer d'Okhotsk, afin d’être vendus dans des aquariums étrangers.

Il y a quelques années, les informations à ce sujet ont ému le monde entier. La mobilisation de la société a débouché sur la libération des épaulards et des bélugas dans la nature. Dmitri Glazov, directeur exécutif du Conseil des mammifères marins du pays, a évoqué l'état actuel de la protection de ces animaux et leur étude en Russie dans sa présentation lors de Science verte. Si vous voulez savoir comment mesurer le stress chez les baleines, ou, par exemple, découvrir un service spécial qui évite à ces animaux d’être pris dans les filets de pêche, jetez un œil à l'enregistrement des discours de la section russe de Science verte. 

Deux doctorants de l'Université Paul Sabatier de Toulouse, Marine Deluen et Jérémie Souchet, représentaient la partie française lors de l'événement. Leurs rapports se sont concentrés sur l'impact du réchauffement climatique sur la vie animale dans les Pyrénées et sont également disponibles en ligne. 

L'un des sujets sur lesquels les organisateurs du projet voulaient attirer l'attention des auditeurs était le développement de la science citoyenne en Russie. À cet égard, Alexeï Maslov, chef du club expéditionnaire sibérien Obraz, qui s’occupe du suivi des chauves-souris, a partagé son expérience. Sa passion pour ces animaux étonnants a commencé par de simples excursions dans la nature, durant lesquelles lui et ses amis nettoyaient les grottes des ordures, excursions qui se sont transformées en véritable passion et ont même abouti à des publications scientifiques. Aujourd'hui, l'équipe d'Alexeï étudie non seulement les chauves-souris dans leurs lieux de migration constante, mais aide également la population urbaine de ces animaux en difficulté. « Je suis convaincu que le volontariat scientifique doit être développé et soutenu, car c'est souvent la seule manière de mettre en œuvre un projet, est-il convaincu. Bien sûr, les institutions scientifiques ont des employés spéciaux sur certains sujets, mais elles ne peuvent pas rassembler tous les matériaux dans leur intégralité ». Vous pouvez trouver une interview vidéo (en russe avec les sous-titres anglais) avec Alexeï par ici

Bonus : Quelle réserve naturelle russe devriez-vous visiter ?  

Dans un pays aussi vaste que la Russie, il existe plus de 100 réserves naturelles, dont chacune peut surprendre par sa flore et sa faune uniques. Le Dialogue de Trianon, en collaboration avec l'écocentre Zapovedniki, a préparé pour vous un test spécial, qui vous permettra de choisir la bonne destination pour votre voyage ! Où irez-vous : dans la Vallée des geysers du Kamtchatka ou au pays des lacs et des forêts situé dans le Grand Nord russe ? Découvrez-le par vous-même en cliquant sur ce lien.

En 2021, le Dialogue de Trianon poursuit son travail sur le sujet d'écologie. Сependant, ses projets se développeront également dans de nouvelles directions telles que la santé et la science. 

Dans cet autre article, découvrez l’initiative d’une Française qui, par une course à pied de France jusqu’en Russie, souhaite sauver la taïga sibérienne.

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