Char «à réaction» T-80: le géant soviétique reprend du service

Mikhail Voskresenskiy/Sputnik
Les chars T-80 dotés de moteurs à réaction ramassaient la poussière dans les dépôts de l'armée depuis l'effondrement de l'URSS. Mais pour résoudre les problèmes de développement de l'Arctique et de sécurité dans la région, de nouvelles armes étaient nécessaires - et au lieu d'en créer de nouvelles, le ministère de la Défense a décidé de moderniser les machines existantes.

Uralvagonzavod (entreprise qui détient un monopole national sur le marché des chars) a signé un contrat avec le ministère de la Défense sur la livraison de véhicules améliorés.

Ainsi, le 15 mars, le département militaire a reçu des prototypes de T-80 prêts à servir dans les régions les plus froides du pays, dans le Grand Nord. Avec le début de la mise en valeur de l'Arctique, l'armée russe avait besoin de protéger les frontières du pays sur nouvel axe. Au lieu d'investir des milliards dans la construction de nouveaux équipements et de vidanger le budget avec des dépenses inutiles, les dirigeants du pays ont décidé d'investir dans la modernisation de l'équipement « dormant » déjà existant.

Un T-80

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La base de l'armée russe est précisément constituée par les unités de chars - il y a environ 18 200 chars de différents modèles actuellement en service en Russie.

Quelle modernisation

Les concepteurs ont réussi à résoudre l'inconvénient majeur du char T-80 - sa forte consommation de carburant. Dans les zones les plus difficiles, elle pouvait dépasser de 2 à 4 fois la consommation du modèle diesel T-72. Désormais, la consommation de carburant pourrait être réduite au niveau du T-72 en raison de l'apparition d'un système de démarrage du moteur synchrone et de son générateur fonctionnant avec des unités réactives. Autrement dit, les concepteurs ont donné au moteur la possibilité de travailler au ralenti. Le moteur à réaction, qui se trouvait sur les modèles T-80 de la fin des années 1970, tournait à pleine vitesse tant en cours de fonctionnement que pendant le stationnement.

Le canon du char a reçu des systèmes d'imagerie thermique et laser modernes, ce qui a augmenté son efficacité au combat à n'importe quel moment du jour ou de la nuit. De plus, le blindage du véhicule a été recouvert de couches de protection dynamiques et la cabine de l'équipage a été adaptée à des températures glaciales de -40°C.

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Le canon de 125 mm est resté inchangé, ainsi que les mitrailleuses de gros calibre sur la tour du char.

Comment était le T-80 au tout début

Le T-80 est né au milieu des années 1970 et est devenu le premier char au monde qui, au lieu du moteur diesel habituel, a reçu une installation de turbine à gaz - un moteur similaire à ceux utilisés sur les avions. Grâce à lui, le bruit du T-80 qui déferle sur le terrain rappelle le rugissement d'un chasseur qui décolle le long de la piste de décollage.

Un tel monstre blindé doté d'un moteur à turbine à gaz avait de nombreux avantages par rapport à ses homologues de l'époque - contrairement à un moteur diesel, il était prêt à opérer seulement trois minutes après le démarrage, et non après 30, comme le T-72.

Avec un seul plein, le char T-80 pouvait parcourir 440 kilomètres. Dans le même temps, le nouveau moteur a donné au char de 40 tonnes des avantages en termes de vitesse et de maniabilité. À l'époque, le T-80 est devenu le premier char russe capable de foncer à travers un terrain accidenté à une vitesse de 70 kilomètres par heure. Aujourd'hui, seul l'Armata dernier cri peut se vanter de telles capacités.

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À quelles fins a été créé le T-80

Pendant la guerre froide et la course aux armements, un tel char était considéré comme une arme de première frappe - l'ensemble des 4 000 chars T-80 étaient déployés à la frontière occidentale de l'Union soviétique ; en RDA et en Europe de l'Est, et devaient en cas de nécessité traverser l'Europe et atteindre la Manche.

Et comme il était possible de « nourrir » ces géants d'acier gloutons avec n'importe quel type d'essence, les militaires prévoyaient de résoudre la pénurie de carburant « sur place » dans les stations-service, usines et unités européennes.

Cependant, avec le début de la Perestroïka et l'effondrement de l'URSS en 1991, la nécessité d'une armée aussi rapide, ainsi que les plans d'opérations militaires hypothétiques en Europe, ont tout simplement disparu. En conséquence, la plupart des machines T-80 se trouvaient dans des hangars, où elles se couvraient progressivement de rouille. Leur nouvelle mission va donc fournir une « deuxième vie » à ces mastodontes.

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