Le premier ministre russe Dmitri Medvedev à la 33ème conférence de l’IASP.
Ekaterina Chtoukina / TASSLes problèmes de la commercialisation des technologies et de l’entrée des startups sur le marché mondial ont été au cœur des débats à la conférence annuelle de l’Association internationale des parcs scientifiques (IASP). En outre, les délégués, réunis du 19 au 22 septembre à Moscou, ont évoqué les moyens de relever, grâce aux technologies, des défis tels que la malnutrition et la crise énergétique.
L’un des participants à la conférence, Jerome Engel, professeur associé émérite à l’Université de Californie à Berkeley, a fait remarquer qu’à notre époque de développement des technologies et de mondialisation il n’était plus possible de réunir les institutions innovatrices uniquement d’après le principe géographique. « La communauté devient aujourd’hui globale, a-t-il constaté. Il est indispensable de construire des relations avec les autres ».
Ce qui, selon lui, permettra aux parcs du monde de créer « des superstructures du développement des innovations ». « Le cluster n’est pas une notion géographique, mais une communauté internationale, a souligné Jerome Engel. Nous devons tous créer des liens avec les autres ». Les parcs scientifiques du monde pourront ainsi générer des « superclusters de l’innovation », a-t-il indiqué, en affirmant que ce modèle permettrait aux startups d’entrer plus rapidement sur les marchés internationaux.
Le parc technologique de l’Université Lomonossov de Moscou a aidé à accéder au marché international la startup russe BioDye (Lumiprobe) qui fabrique des réactifs pour la biologie moléculaire et les diagnostics et qui déploie ses activités dans trente pays.
La startup a ouvert une représentation en Europe, à Hanovre, et une autre aux Etats-Unis, en Floride, a raconté à RBTH Oleg Movsessian, directeur du parc. Ce qui est devenu possible avec l’adhésion du parc à l’IASP en 2008 et la mise en place de contacts avec de nombreux partenaires, a-t-il précisé.
La conférence de l’IASP a également été l’occasion pour le parc technologique de l’Université de chercher à ouvrir de nouveaux horizons devant ses résidents russes. « Plusieurs de nos sociétés nous ont demandé de les mettre en relation avec les parcs d’Arménie, d’Iran et de Cuba : elles possèdent des produits intéressants dans le secteur de la médecine et du diagnostic et souhaitent les développer et les vendre dans ces pays », a-t-il poursuivi.
Toujours selon Oleg Movsessian, bien que l’entrée sur les marchés étrangers ait été simplifiée grâce à la mondialisation, au développement des technologies Web et à la « sharing economy » (économie du partage), il reste plus facile de faire son entrée sur le marché par le biais de parcs technologiques.« Il existe, bien sûr, des sociétés qui n’ont pas besoin de partenaires. Par exemple, notre résident, le concepteur du live chat JivoSite, a volé de ses propres ailes pour s’établir aux Etats-Unis, en Amérique latine, en Inde, au Brésil et au Portugal.
Des startups si dynamiques n’ont pas besoin de notre aide. Si nous ne développons pas les plateformes de coopération et le réseau international de parcs technologiques, nous risquons de perdre ce marché parce qu’Internet permet de faire tout ça directement », a-t-il expliqué.
Moscou compte actuellement 26 parcs technologiques. D’ici la fin de l’année, il est prévu d’examiner les demandes d’attribution de ce statut à 20 autres zones d’innovation.n
Comme l’a déclaré récemment le premier ministre russe Dmitri Medvedev, la Russie propose différents modèles d’activité aux innovateurs, tels que clusters et cités scientifiques datant de l’époque soviétique. « Il devient possible de comparer ces modèles et d’étudier l’expérience de commercialisation et d’entrée des startups sur le marché », a-t-il noté dans son discours au congrès de l’IASP.
Le gouvernement russe a récemment fourni son appui au programme de développement de parcs spéciaux pour les jeunes entrepreneurs, a rappelé Dmitri Medvedev. Il a également évoqué dans son intervention le centre d’innovation Skolkovo, « homologue » russe de la Silicon Valley, qui bénéficie du soutien de l’Etat et qui « réalise des études d’un niveau toujours plus compliqué ».
Paul Krutko, président d’Ann Arbor Spark (USA), s’est dit impressionné en découvrant à quel point le projet Skolkovo était bien pensé. Selon lui, en voyageant à travers différents pays, il s’est rendu compte que certains parcs technologiques oubliaient complètement de créer un système écologique pour les startups.Le système écologique de Skolkovo est entièrement adapté au travail. « Il n’y a rien de mauvais dans le développement d’innovations à l’initiative de l’Etat à condition que l’on ne se limite pas à la construction de bâtiments, mais que l’on s’occupe également du système écologique de la communauté d’innovation », a-t-il fait observer.
La conférence de l’IASP à Moscou a été la plus grande de toute son histoire : elle a accueilli cette année plus de 1000 représentants d’instituts mondiaux du développement. Elle a été organisée par le gouvernement de Moscou, le centre d’innovation Skolkovo, la Société russe de risque RVK, la Fondation d’assistance aux innovations, le Parc scientifique de l’Université Lomonossov de Moscou et le parc technologique Stroguino.
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