Facebook étudiera l'intelligence artificielle avec une université russe

Institut d'ingénierie physique de Moscou, participant du programme de Facebook.

Institut d'ingénierie physique de Moscou, participant du programme de Facebook.

service de presse
Le plus grand réseau social au monde veut rendre l'intelligence artificielle accessible à tous avec l'aide de centres de recherche scientifique de neuf pays.

Le Laboratoire des réseaux de neurones et d'apprentissage profond de l'Institut d'ingénierie physique de Moscou (MEPhI) et 14 centres de recherche du monde entier ont rejoint le programme de partenariat académique Facebook Artificial Intelligence Research (FAIR). Le directeur de recherches de Facebook dans le domaine de l'intelligence artificielle, Yann LeCun, évoque cette collaboration avec RBTH.

Le FAIR cible ses recherches sur l'intelligence artificielle (IA). Tous les participants au programme reçoivent un accès à 22 serveurs GPU ultraperformants. En contrepartie, les scientifiques devront publier en open source leurs résultats, algorithmes et toute autre information tirée de leurs recherches. Ainsi, cette information sera accessible aux scientifiques et aux développeurs du monde entier.

Ce qui se trame dans les laboratoires du MEPhI

La possibilité de réaliser de grandes percées en Russie au sein du Laboratoire des réseaux de neurones et d'apprentissage profond du MEPhI dépendra surtout de la vitesse de traitement des grands volumes de données que nécessitent ces expériences,souligne Mikhaïl Bourtsev, directeur du laboratoire.

« Le nouvel équipement mis à notre disposition nous permettra de mener plus rapidement nos expérimentations et au final, les nouvelles possibilités offertes par l'intelligence artificielle seront disponibles plus vite », ajoute-t-il.

En particulier, le laboratoire planche actuellement sur la création d'un système neuronal de dialogue – un ensemble d'algorithmes capables de soutenir un dialogue sensé sur un thème précis avec un humain. Cette technologie pourrait notamment être adoptée par différents call-centers, du conseil technique aux magasins en passant par l'assistance.

Le laboratoire travaille également sur l'apprentissage des machines par renforcement. Ce dernier se distingue de l'apprentissage neuronal en ce que l'appareil ne connaît pas d'avance des exemples de résolution, ne possédant qu’une évaluation du succès d'une action.

Le programme ou le robot met en œuvre des stratégies pour recevoir ce qu'il veut (renforcement positif) ou éviter la « punition » (renforcement négatif). Grâce à cette méthode, les systèmes d'intelligence artificielle apprennent à mieux comprendre l'humain, deviennent plus autonomes, planifient des actions et prennent des décisions.

Ces recherches peuvent ensuite servir à l'automatisation de nombreuses tâches : l'interaction avec les clients, les jeux vidéo, la prise de décision dans le domaine logistique ou encore le contrôle de système techniques complexes, explique Vladislav Beliaïev, directeur adjoint du laboratoire.

L'importance du programme pour Facebook et ses partenaires

Principal objectif de ces programmes : un développement rapide de l'intelligence artificielle, informe Facebook. La compagnie souligne qu'elle ne fournit pas seulement des serveurs et un appui logiciel, mais qu'elle travaillera avec les lauréats sur leurs recherches.

Surtout, Facebook est prêt à proposer des stages aux étudiants et aux jeunes scientifiques des universités rattachées au programme, note Yann LeCun. Et d'ajouter « qu'aucun contrat d'exclusivité sur les résultats des recherches n'est demandé par Facebook ».

La compagnie américaine utilise déjà des éléments d'intelligence artificielle dans ses produits. Par exemple, la technologie DeepText AI peut détecter le sens d'un post ou d'un commentaire et apprendre ainsi à bloquer les messages insultants.

Actuellement, l'une des orientations principales de développement de l'IA pour Facebook est « la reconnaissance des photos et des vidéos, ainsi que la compréhension et la traduction des langues », précise Yann LeCun.

Hormis l'Institut d'ingénierie physique de Moscou, le programme réunit 14 instituts académiques et de recherche scientifique de neuf pays (Autriche, France, Allemagne, Royaume-Uni, Suisse, Tchéquie, Russie, Belgique, Italie).

Les critères de sélection pour participer au FAIR étaient la qualité des recherches déjà menées, leur utilité pour le monde, la diversité géographique et le besoin de capacités supplémentaires des équipes.

Les participants au programme mènent des recherches sur différents aspects de l'intelligence artificielle comme les réseaux neuronaux, la vision des machines ou les systèmes d'auto-apprentissage. La liste complète des lauréats du programme est consultable sur le blog de Facebook.

Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies