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Il y a encore un siècle, il était impossible de voir une femme russe avec les cheveux courts. D’ailleurs, apparaître en public avec les cheveux détachés était également mal vu – imaginez que de nos jours une collègue se présente au bureau en chemise de nuit, une femme avec les cheveux tombants produisait à l’époque le même effet. Les femmes de tout âge avaient donc les cheveux tressés.
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Les tresses, un statut !
À première vue, l’une des coiffures les plus simples qu’est la longue tresse revêtait une signification sacrale pour les femmes russes. C’est elle qui faisait comprendre si une femme était libre ou si son cœur était déjà pris – dès l’apparition du fiancé, un ruban de couleur vive ornait sa tresse.
Deux rubans signifiaient que l’accord des parents était déjà accordé. Quant à deux tresses, seules les femmes mariées pouvaient en porter autant.
En Russie, il existait une cérémonie de « détressage » la veille du mariage, qui signifiait que la jeune femme faisait ses adieux à sa vie de célibataire. Ses règles variaient d’une région à l’autre et dans certaines le frère de la jeune mariée y prenait part, dans d’autres – ses amis ou le fiancé en personne.
Vu que les femmes mariées devaient couvrir leur tête, les tresses formaient une coiffure assez complexe et personne outre leurs proches ne pouvaient voir leurs cheveux. Si la femme restait célibataire, ce qui certes arrivait, elle portait une seule tresse jusqu’à la fin de ses jours.
Telle une barbe pour l’homme
La tresse symbolisait l’honneur de la femme. D’ailleurs, pour toute infraction grave – tel l’adultère – le tribunal paysan pouvait punir en coupant la tresse à une femme.
Dans le même temps, la jeune pouvait se couper la tresse en signe de deuil, par exemple en cas de décès de son bien-aimé. Dans certaines régions, existait la tradition d’offrir la tresse coupée à sa moitié, ce qui symbolisait que la femme remettait sa vie entre les mains de son futur époux.
En temps de guerre, en outre, certains hommes portaient sur eux la tresse de leur femme en guise d’amulette protectrice.
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La force est dans les cheveux
Beaucoup de croyances liées aux cheveux existaient chez les Slaves. Principalement, ils croyaient qu’ils revêtaient la force vitale, ce qui exigeait un traitement délicat.
On ne coupait donc pas les cheveux aux enfants en bas âge, d’habitude jusqu’à 3 ans, mais parfois même jusqu’à 5. D’ailleurs, la cérémonie de la toute première coupe de cheveux était l’un des principaux événements de la vie du jeune Slave.
Quant aux fillettes, elles apprenaient dès leur plus jeune âge à s’occuper de leurs tresses et permettaient d’y toucher uniquement aux plus proches. Le soir, les jeunes filles peignaient leurs cheveux avec soin pour restituer leur énergie perdue dans la journée. En tressant leurs cheveux, elles prononçaient des formules magiques pour invoquer l’amour ou repousser le mauvais œil.
Si une seule tresse remplissait de force vitale une seule personne, deux tresses étaient censées s’occuper tant de celle qui les portait que de ses futurs enfants. On considérait que la femme enceinte ne pouvait pas couper ses cheveux. Cependant, cela ne signifie pas qu’on ne se faisait pas couper les cheveux en Russie.
Pour que les tresses soient plus épaisses et poussent plus rapidement, à partir de l’âge de 16 ans, on égalisait les pointes aux jeunes femmes. Toutefois, on ne le faisait que pendant la lune croissante. D’ailleurs, il n’est pas rare que les femmes russes jettent un coup d’œil au calendrier lunaire avant de passer chez le coiffeur.
Sortir avec les cheveux détachés était non seulement considéré comme vulgaire, mais aussi dangereux : la jeune femme pouvait s’attirer l’énergie des mauvais esprits. D’ailleurs, pendant la fête païenne d’Ivan Koupala (équivalent slave de la Saint-Jean), les Slaves détressaient leurs cheveux justement pour entrer en contact avec le monde des esprits.
Aussi, toutes les magiciennes, des sirènes à la fameuse Baba Yaga, étaient imaginées par les Slaves avec les cheveux défaits.
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