Russia Beyond désormais sur Telegram ! Pour recevoir nos articles directement sur votre appareil mobile, abonnez-vous gratuitement sur https://t.me/russiabeyond_fr
Dans l’Extrême-Orient russe, presque tout le monde possède une voiture dont le volant est à droite. La cause ? La proximité du Japon, fournisseur d’automobiles usées et désuètes que les Russes achètent en abondance. Comme il est cher de faire venir dans cette région reculée les véhicules au volant à gauche dont se sert l’ensemble des Russes, les locaux se sont adaptés depuis fort longtemps aux voitures vendues par le pays du Soleil-Levant. Ce sont les 4x4 qui ont la côte ici – vu que certaines baies ne sont toujours pas reliées aux agglomérations par un réseau routier, ces véhicules permettent d’aller à la campagne ou à la pêche sans obstacle.
On n’exagérera point, si l’on dit qu’il y a 20 ans tous les habitants de la ville de Vladivostok étaient impliqués dans le commerce des voitures. Mais l’augmentation des taxes a rendu ce business non rentable, ce qui n’empêche pas les locaux de s’adapter aux nouvelles réalités. Désormais, à Zeliony ougol (« Le Coin vert »), ce marché automobile le plus célèbre de la ville, vous pouvez trouver des vélos, du café japonais et bien d’autres produits, dont de l’alcool de contrebande qu’on y vend tranquillement.
Ici, tout est cher, mais chez les Chinois c’est toujours moins coûteux. Vu la proximité des frontières avec l’empire du Milieu, les Chinois sont ici nombreux et tout le monde s’est habitué à eux. Si les prix d’une visite au salon de coiffure commencent à partir de 1 000 roubles (moins de 15 euros), chez les Chinois n’importe quelle coupe ne coûtera que 300 roubles. Une Russe vous propose une manucure à 1 500 roubles (à peu près 20 euros) ? Une Chinoise n’en prendra que 500. Et cela concerne absolument tout !
>>> L'exploration de l'Extrême-Orient
Les habitants de la région sont passés à tout ce qui est produit en Corée du Sud, au Japon et en Chine. Les produits cosmétiques chinois, les chaussures, les produits ménagers – peu importe. Ici, on dépend beaucoup plus du marché asiatique que du russe. Donc, lorsqu’un imprévu se produit – par exemple une épidémie – les produits asiatiques sont les premiers à disparaitre des étalages de supermarchés.
Laissez les parcs aux Moscovites et aux autres habitants des mégapoles. « Se promener dans un parc », cette notion n’existe tout simplement pas ici. Les habitants fréquentent les plages, les promenades, visitent des îles ou les volcans. La nature, c’est ce qu’il y a de plus merveilleux dans cette région éloignée. Personne ne sera donc séduit à l’idée de se balader sur une allée plate d’un parc lambda.
La nature a doté l’Extrême-Orient russe de reliefs très inhabituels et particulièrement pittoresques. Toutefois, vivre dans de telles conditions est un exploit en soi. Nombreux sont ceux qui vivent sur des buttes (appelées ici « sopka ») géantes. Il est donc normal de vivre au 9e étage et de voir depuis sa fenêtre le 2e étage de l’immeuble d’en face. Toutefois en hiver, en plein verglas, sortir de la maison est un véritable jeu d’aventure.
>>> Rencontrez l’habitant typique de l’Extrême-Orient russe
Ici, les villes et villages se dressent au beau milieu d’une nature sauvage. Il se fait donc que de temps en temps des ours viennent faire coucou aux habitants. Chaque année, la télévision locale dédie ses reportages à de telles visites imprévues, à des attaques contre le bétail ou à des courses d’ours sur les autoroutes au milieu des véhicules. Ainsi, dans ce coin du pays, l’un des stéréotypes les plus répandus sur la Russie est plus que vrai. Mais la palme revient au Kamtchatka, où l’on décompte un ours pour 15 habitants. Si bien que chaque habitant de la péninsule a sa propre histoire de rencontre insolite avec un quadrupède.
Ce qui est considéré par les habitants des autres régions du pays comme des produits fins... l’est aussi pour les habitants de l’Extrême-Orient russes ! Mais contrairement aux autres Russes, ils n’en mangent pas qu’en de grandes occasions, mais plus souvent. Le célèbre crabe du Kamtchatka et le caviar viennent d’ici, et les prix sur ces produits y sont deux fois moins élevés qu’à Moscou. Sur les marchés locaux, vous pouvez acheter du caviar par seaux et, à vrai dire, c’est impressionnant. Mais ce serait erroné de croire que ce produit de luxe y est bon marché et que l’habitant lambda en mange tous les matins. Un kilogramme de caviar de saumon rouge y coute tout de même 2 900 roubles (40 euros environ).
L’Europe est très éloignée et le voyage en avion (avec une escale à Moscou ou dans l’Oural) coûtera aux habitants locaux un montant égal à plusieurs salaires mensuels. Donc ne jamais aller en Europe ou n’y aller qu’une seule fois dans sa vie est plus que normal pour eux. Pour ceux qui veulent voyager, il y a des pays d’Asie qui se trouvent juste de l’autre côté du fleuve Amour. D’ailleurs, un régime sans visa est en vigueur entre les villes frontalières.
>>> Où votre prochaine aventure en Russie vous mènera-t-elle?
Ici, on distribue gratuitement des hectares de terrains à tous les désireux, mais... au beau milieu d’une taïga infinie où vous ne trouverez ni de communications, ni infrastructure... Il n’y a strictement rien ! Toutefois, l’image qui vient à l’esprit de ceux qui n’y vivent pas reste positive : une nature intacte et des montagnes d’or. Même si ce n’est pas le cas, les habitants de l’Extrême-Orient russe ne se précipitent pas pour infirmer ces mythes.
Dans cet autre article, nous vous révélons les règles tacites de la vie sur la Côte d’Azur russe.
Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.
Abonnez-vous
gratuitement à notre newsletter!
Recevez le meilleur de nos publications directement dans votre messagerie.