Où vit le champion de l’UFC Khabib Nurmagomedov?

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EKATERINA SINELCHTCHIKOVA
Une maison au milieu des montagnes, loin de la civilisation et offrant une vue splendide.

La maison natale du plus célèbre sportif russe, Khabib Nurmagomedov, ne diffère guère d’une bonne dizaine de demeures voisines.  Son allure n’a pas changé même après que la gloire s’est abattue sur le combattant de MMA et elle n’a vu apparaître ni intérieurs splendides ni énorme clôture la cachant aux yeux étrangers.

Sans Internet, ni téléphone

Nurmagomedov est né dans le village montagnard daghestanais de Sildi, non loin de la frontière avec la République de Tchétchénie. Cette petite agglomération est séparée du centre régional le plus proche par 40 kilomètres de serpentine traversant rivières et crêtes.  

On assure que l’aoul - nom donné aux villages caucasiens - s’y dresse depuis au moins 500 ans. Aujourd’hui, seules 200 personnes résident ici, vivant, comme leurs aïeux, principalement de l’agriculture et de l’élevage. L’exode rural a touché Sildi au début des années 1990. Alors, de nombreuses familles ont pris la route des plaines de Kiziliourt, où leur ont été proposés des terrains, du travail et les infrastructures nécessaires. « Y a quoi ici ? Pendant les années 1930, mon père a travaillé comme professeur à Sildi. Il racontait qu’à l’époque les adultes allaient à l’école. Et voilà que mon père demande à l’un d’entre eux : "Combien font 5 + 5 ?". Et l’autre a répondu : "Je l’ignore" », se souvient l’un des locaux.  

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Une école et une mosquée, c’est pratiquement tout ce que l’on trouve à Sildi. Vous n’y verrez pas d’hôpital, de crèche, de pensionnat ou de communication téléphonique normale : le signal peut être capté parfois près de l’école qui domine le village. Les commerces y sont également absents. Ceux qui n’ont pas de voiture, se voient livrer les produits alimentaires une fois par mois : un véhicule Kamaz ramène de la farine, du sucre, du riz et des pâtes.    

Il n’y a que Khabib et son père, l’entraîneur Andulmanap, qui rendent ce village célèbre. Après les innombrables victoires du combattant, Sildi est devenu un lieu de culte pour ses admirateurs. Un panneau arborant une photo du champion de l’UFC a même été planté à l’entré. « Bienvenue dans la contrée des aigles », dit l’inscription, clin d’œil au surnom du champion. En 2020, les autorités de la république envisagent d’y construire un hôtel et un centre de spa ; en attendant, les locaux animent des excursions pour montrer où se trouve la maison natale du combattant.

Adresse : rue Nurmagomedov

La rue dans laquelle la maison de Khabib est située porte le nom de Nurmagomedov. Pourtant, elle n’a pas été appelée en l’honneur du champion de l’UFC, mais de son oncle, Nurmagomed Nurmagomedov, sacré pendant les années 1990 champion du monde de Sambo sportif.

Le seul luxe de cette maison réside dans la vue sur les montagnes s’offrant depuis ses fenêtres. Comme le précise l’édition régionale Eto Kavkaz (« C’est le Caucase »), la bâtisse est composée de deux pièces de taille moyenne avec un canapé et des lits, une remise avec un vieux réfrigérateur et une cuisine minuscule. À un clou enfoncé dans un mur est accroché un chapelet et à un autre un sac contenant le Coran. Un vieux tapis couvre le plancher et le téléviseur ne marche pas.  

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Pendant les années 1990, la famille de Khabib a été l’une de celles qui ont quitté le village, sans pour autant vendre la maison. Pendant une période, le grand-père de Khabib l’a habitée avant de déménager à son tour dans la plaine. Ensuite, elle a servi de demeure provisoire pour d’innombrables proches du sportif.

Makhatchkala - San José

Aujourd’hui, Khabib passe la plupart de son temps dans deux villes et deux pays : dans la capitale du Daghestan, Makhatchkala, où vivent sa femme et ses deux enfants, et à San José, en Californie, où il s’entraîne dans une salle de l’Académie américaine de Kickboxing.

À Makhatchkala, son apparentement se trouve dans le même immeuble que celui de son père.

 

« Nous construisons notre propre maison, mais pour le moment habitons dans un immeuble de plusieurs étages – moi au troisième, lui au huitième », raconte Abdulmanap Nurmagomedov.

« Nous avons la même cour et lorsque vous montez à l’étage il y a compartiment avec trois portes. C’est indispensable, car dès le petit matin des écoliers viennent se prendre en photo dans l’entrée de l’immeuble. Ils écrivent : "Khabib champion" sur les murs et ainsi de suite. Dans cette cour, tout le monde le sait. S’ils voient que [Khabib] monte dans la voiture, ils se précipitent pour se prendre en photo avec lui. Au village c’est de même : les gens affluent, emmènent leurs enfants pour que Khabib se prenne en photo avec eux ».

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Pour sa part, Khabib raconte qu’il essaie de passer plus de temps à la maison – un tel intérêt pour sa personne étant « fatigant qu’on le veuille ou pas ». « Je ne me souviens même pas quand je suis allé pour la dernière au cinéma. J’aime les promenades, passer du temps avec mes amis, mais ces derniers temps c’est très difficile ». Regardez ce qui se passe à Makhatchkala après chaque victoire de ce sportif. On n’y célèbre pas avec une telle envergure même l’avènement du Nouvel an.  

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