Les automobilistes russes en stéréotypes: apprenez à les reconnaître pour mieux leur échapper

Viktor Pogontsev/Global Look Press
Si vous êtes en Russie, jetez donc un œil à la prochaine voiture entrant dans votre champ de vision: sa marque, sa couleur, son état et le style avec lequel elle est conduite vous permettront de dire avec une relative certitude qui est derrière son volant. Apprenez à identifier les automobilistes du pays avant même qu’ils ne baissent leur vitre teintée.

Le « Je souhaite être un oligarque »

[Porsche Cayenne noire]

Les Russes sont unis par un même désir suprême : s’approcher le plus possible d’une position influente dans leur vie. Or, les SUV sont le moyen le plus rapide d’y parvenir. Que vous soyez un oligarque ou non, si vous en avez un, cela signifie que vous avez de l’argent. Et les autres doivent en être informés.

Si c’est un SUV noir, laissez passer ! Son propriétaire a atteint un tel niveau d’influence qu’il en est très fier et mérite que tous s’écartent sur son chemin. Il enfreindra par ailleurs les règles et agira comme s’il était seul sur l’asphalte. Cela sera d’autant plus vrai si sa plaque d’immatriculation comporte beaucoup de 0 ou de 7, qui sont les chiffres les plus prisés, une sorte de Saint Graal du bitume.

Le « Dur à cuire du Caucase du Nord »

[LADA 6 ou 9 avec vitres teintées]

Ces gars sont aussi silencieux que Batman et s’avèrent tout aussi redoutables. Si vous pensez être hors de danger uniquement car vous êtes dans une autre file et que vous respectez le code de la route, vous vous trompez. La conduite de nos confrères caucasiens peut être comparée à leur danse traditionnelle, la lezguinka : haute en couleur, émotionnelle, imprévisible, pleine d’improvisation et vindicative.

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Par ailleurs, malgré ses vitres teintées, attribut incontournable de cette catégorie d’automobilistes, cet individu portera généralement des lunettes de soleil en supplément, et ce, même si l’astre ne s’est pas montré de la journée. Est-ce pour entretenir le mystère ou pour sembler encore plus menaçant ? Les experts se penchent encore sur la question. 

La « Femme d’oligarque »

 [Mercedes-Benz Classe E blanche]

Les femmes russes sont fortement sollicitées. Il est attendu d’elles qu’elles soient des membres productifs de la société, avec des journées de travail bien remplies, mais également des mères attentionnées, tout en gardant une apparence digne d’un shooting photo. Si toutes ne parviennent pas à concilier ces activités, il est une catégorie de personnes qui le fait à merveille : les femmes ayant acquis une fortune par elles-mêmes et qui n’hésitent alors pas à prendre le volant des SUV noirs décrits plus haut, afin d’affirmer leur indépendance vis-à-vis de la gent masculine.

Cependant, à l’autre extrémité du spectre se trouve un autre type de représentes du sexe féminin : les détentrices d’une Mercedes blanche, modèle semble-t-il réservé à cette clientèle de niche. En réalité, il s’agit la plupart du temps d’une version grandeur nature de Barbie en voiture vivant au crochet de Ken, un riche homme d’affaires. Soyez prudent, leur téléphone étant comme une extension naturelle de leur oreille, elles souffrent parfois d’un manque d’attention qui, combiné à une maîtrise douteuse du véhicule, peut conduire à des incidents allant d’une simple queue de poisson à un carambolage de plusieurs kilomètres, le tout, sans qu’elles ne s’en aperçoivent.

Le mélomane aux goûts douteux

 [Lada Priora]

Si par malchance, à deux heures du matin, vous entendez une musique épouvantable (probablement de la techno ou électro) et à plein volume sous la fenêtre de votre appartement moscovite, il est fort probable qu’elle provienne d’une Lada Priora, vedette des ventes en Russie, mais également en Europe, puisqu’elle s’impose depuis 2014 comme la « plus populaire voiture russe à l’étranger » selon le site Avto.ru.

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Or, l’alliance d’une musique forte et d’un véhicule de ce modèle implique habituellement un conducteur mononeuronal. Faire partager à tous ses préférences musicales est pour lui un moyen de prouver aux yeux de tous qu’il est le chef de la street, une manière de gonfler tant le voisinage que son égo. À noter que c’est également lui qui sera à l’origine des fréquents bruits de freinage et de dérapage dans votre rue, en pleine nuit bien évidemment.

Le conducteur le plus prudent de l’univers

[Une Renault Logan grise]

Les gens entrant dans cette catégorie haïssent tant les injustices des routes russes qu’ils en deviennent l’antithèse du chauffard. Assurez-vous de ne jamais avoir affaire à un individu de ce genre lorsque vous réservez un Uber, vous seriez immanquablement en retard à votre destination. La montée d’adrénaline la plus intense qu’il ait connue sur la route a en réalité été cette fois, il y a dix ans, où il a eu l’audace de passer au feu vert alors que celui-ci allait passer à l’orange. Quel hooligan.

Le chauffeur d’Uber venu d’Asie centrale

Aujourd’hui, avec l’explosion du nombre de travailleurs migrants venus principalement d’Asie centrale, dans les villes de Russie, et l’essor fulgurant des services de transports tels qu’Uber, il n’est pas rare, en utilisant ces derniers, de tomber sur un chauffeur fraîchement débarqué dans le pays et connaissant aussi peu les environs que la langue russe et le code de la route.

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Il est d’ailleurs probable que ses ceintures de sécurité ne fonctionnent plus, voire que l’aiguille de son compteur de vitesse reste pointée sur 0, même lorsqu’il sera, sur le périphérique, en train de doubler par la droite un camion à toute allure. Accrochez-vous comme vous le pouvez, votre course risque d’être musclée ! Mais n’oubliez surtout pas de lui mettre 5 étoiles sur l’application de réservation une fois arrivés à destination, il vous en fera la demande insistante.

Dans cet autre article, nous vous expliquons, si vous l’osez encore, comment louer une voiture en Russie.

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